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21 février 2014

LE THON

LE THON

Thon
Nom commun ou
nom vernaculaire ambigu :
L'expression « Thon » s'applique en français à plusieurs taxons distincts. Page d'aide sur l'homonymie
Thon obèse
Thon obèse
Taxons concernés

Les thons sont des poissons océaniques de la famille des scombridés : thons rougesthon blanc – ou germon –, thon albacorethon patudo et thon listao. Ces trois derniers sont des thons tropicaux.

Le thon est très largement disponible mais le risque de surpêche est grand. La capture mondiale de thonidés est de l'ordre de 4,5 millions de tonnes par an1.

 

Sommaire

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Zoologie[modifier | modifier le code]

Espèces[modifier | modifier le code]

Cette famille de nageurs véloces (avec des records de 80 km/h) et de mangeurs voraces (chaque jour jusqu'à 30 % de leur poids en petits poissons ou crustacés) compte une douzaine d'espèces. Les voici par ordre décroissant de quantités pêchées :

Description[modifier | modifier le code]

Les thons, par leur grande taille, leur hydrodynamisme et leur bonne vision, sont des nageurs très rapides. Bien qu'ils soient poïkilothermes, ce sont les seuls poissons, avec certains grands requins, qui possèdent un système d'échangeurs de chaleur leur permettant de conserver au chaud leurs muscles et leurs viscères. Ce système est basé sur le contact entre des capillairesveineux, dont le sang est réchauffé par l'activité musculaire, et des capillaires artériels, dont le sang froid provenant des branchies se réchauffe au contact des capillaires veineux. Toutefois ce système n'est pas aussi élaboré chez toutes les espèces de thons et n'est pas aussi développé chez les jeunes que chez les adultes. Ce sont les grands thons rouges (pouvant dépasser 4 mètreset atteindre 700 kg) qui sont capables de fréquenter les eaux les plus froides, ils sont d'ailleurs pêchés jusqu'en Islande. À l'inverse de la plupart des espèces de poisson qui ont la chair blanche, celle des thons est souvent rose, du fait[réf. nécessaire] de leur importante vascularisation.

Le thon est un infatigable migrateurce qui[réf. nécessaire] permet de le repérer lors des campagnes de pêche. Les bancs ou mattesrassemblent plusieurs milliers d'individus poursuivant des bancs de sardines, d'anchois, de sprats, de maquereaux, et méduses3 dont ils se nourrissent.

Un aliment[modifier | modifier le code]

Le thon se conserve très bien en boîte de conserve.

Le thon est une source de protéines et contient peu de cholestérol. Le thon regorge d'éléments nutritifs, dont le phosphore, le sélénium, les vitamines A et D, ainsi que celles du groupe B. Le thon rouge se démarque du thon blanc par sa teneur élevée en acides grasoméga-3 dont l'acide eïcosapentaénoïque (EPA) et l'acide docosahexanoïque (DHA)4. Des études montrent que la consommation de thon a des effets favorables sur la santé cardiovasculaire et réduirait la mortalité par maladie cardiovasculaire.

Pour des raisons de conservation, le thon est souvent commercialisé en conserve. Au Japon, le thon est consommé cru sous forme de sushi ou de sashimi, des formes de préparation qui tendent à se populariser en Occident ; la partie ventrale, ou thon gras, étant la plus appréciée. De nombreux pays du Pacifique, des côtes africaines et de la Méditerranée pouvant le consommer frais, de nombreuses recettes existent, y compris crue ou en marinade de citron (voir notamment poisson cru à la tahitienne).

Du fait de sa position de prédateur, et parce qu'il contient beaucoup de lipides, le thon rouge a tendance à accumuler des polluants tels que les organochlorés ou dans la chair le mercure, métal très toxique, notamment sous forme de méthylmercure. Des analyses faites au début des années 1970 sur des spécimens anciens de thons (et d'espadons) échantillonnés dans les musées laissent penser que ce phénomène n'est pas uniquement du aux pollutions récentes5,6.

Économie : pêche et élevage[modifier | modifier le code]

Les techniques de pêche[modifier | modifier le code]

La madrague[modifier | modifier le code]

La pêche du thon en Sicile
eau-forte de Jean-Pierre Houël1782.

La madrague (Almadraba en espagnol) est une technique de pêche au thon rouge traditionnelle en Méditerranée. Elle consiste à piéger des bancs de poissons au cours de leurs migrations le long des côtes. Des filets de grandes dimensions, appelés thonaires outhonnaires ou thonares (tonnara en italien), sont disposés de manière à former un piège et à diriger les thons vers la « chambre de mort ». Les filets sont ancrés au fond et retenus en surface par des flotteurs. Lorsque des poissons sont pris, des bateaux viennent se placer tout autour de la chambre de mort, puis les filets sont relevés progressivement de manière à resserrer les thons sur quelques mètres carrés et la mise à mort (matanza en italien) intervient. Cette pêche artisanale, mais qui nécessite des moyens et de l'organisation, se pratique au printemps et en été, notamment au large des côtes de Sicile et de Tunisie. Son importance s'est tellement réduite qu'il ne reste plus qu'une poignée de madragues en Sicile alors qu'il y en avait plus de 250 dans les années 1960. Cette méthode archaïque et peu rentable survit grâce aux prix élevés consentis par les acheteurs japonais. Les Japonais consomment 15 % du poisson mondial, mais 90 % du thon rouge.

Il existe deux sortes de madrague : la madrague rentrante et la madrague sortante.

  • La madrague rentrante (1 355 tonnes en 1992) piège les thons en mai et juin, à l'entrée du détroit de Gibraltar, au moment où ces poissons gagnent la Méditerranée pour frayer. On en dénombre quatre espagnoles (1 271 tonnes) et trois marocaines (84 tonnes).
  • La madrague sortante (770 tonnes en 1992) se pratique sur les côtes méditerranéennes et à l'est de Gibraltar, quand les thons regagnent l'océan. Cinq pays sont concernés : ItalieTunisieMarocLibye et Espagne.

Les madragues font l'objet de critiques. Outre leur cruauté, on leur reproche de capturer les femelles au moment où elles vont frayer.

Les appâts vivants (pêche à la canne)[modifier | modifier le code]

Pêche à la canne de thons obèses.

Cette pêche, créée au Portugal en 1926, a été ensuite développée en Californie avant de se développer en Europe dans les années 1950, notamment au Pays basque. Cette technique de pêche consiste à capturer et à conserver vivants de petits poissons tels que des sardines ou des anchois, que l'on utilisera comme appâts après avoir repéré un banc de thons. Les thons sont ainsi pêchés à la canne.

Le but est d'attirer le thon le plus près du bateau et de l'y maintenir en lançant des sardines ou des anchois vivants. Les pêcheurs mêlent à leurs appâts des hameçons sans ardillon au bout de lignes. Les canneurs peuvent alors ferrer leur proie. Des jets d'eau aspergent la surface de l'eau simulant le frétillement des sardines et dissimulant les pêcheurs. Les thons excités deviennent plus facile à attraper. La pêche à la canne tend à disparaître en France, mais reste pratiquée en Afrique ou dans les pays du Pacifique qui disposent de grandes ressources en appâts vivants.

Les filets dérivants[modifier | modifier le code]

La pêche aux thonidés à l'aide de filets dérivants (ou filets maillants) a été interdite par l'Union européenne à compter du 1er janvier 2002. Il s'agit de filets flottants de très grande longueur (plusieurs kilomètres) dont les mailles ont été élargies pour capturer les espèces de grande taille comme les thons. On leur reproche leur manque de sélectivité (ils prennent aussi bien les dauphins et les tortues marines) et leur trop grande efficacité, dangereuse pour le maintien des ressources. Dans un premier temps, l'Union européenne avait réglementé leur longueur en fixant un maximum de 2,5 km, suivant en cela les recommandations de l'ONU. Cette mesure, d'ailleurs mal respectée, s'est avérée inefficace.

La senne[modifier | modifier le code]

Article détaillé : senne (halieutique).
Trois thoniers-senneurs amarrés à Port-Vendres, en France.

C'est l'engin de pêche utilisé majoritairement sous les tropiques par les flottilles de thoniers-senneurs congélateurs. Ce sont de puissants navires de 50 à 120 mètres munis de moteurs de 4 000 ch. Ils filent 16 nœuds et sont équipés pour détecter les bancs de thons grâce à de l'électronique (radarsonar), des nids de pie et quelquefois des hélicoptères.

La senne utilisée est un filet gigantesque largué en arc de cercle autour du bateau. Elle peut recouvrir jusqu'à 21 hectares soit deux fois la superficie de la place de la Concorde. Seuls les quais de DakarAbidjan ou de Pointe Noire (en Afrique de l'ouest) sont assez vastes pour les déployer en cas de grandes réparations. La campagne de pêche peut durer jusqu'à 45 jours (des milliers de milles parcourus). Les bancs de thons sont souvent repérés par des hommes munis de puissantes jumelles dans leurs nids de pie (les hommes d'équipage repèrent les oiseaux qui se regroupent au-dessus des bancs, ou les thons qui sautent au-dessus de la surface. Les radars modernes arrivent à détecter les oiseaux à très grande distance). Une fois repéré, le thonier doit se placer à moins de 10 m sur la droite du banc dans la même direction et à la même vitesse. Au bon moment, le thonier largue son skiff, entraînant la senne et tente de contourner le banc. L'encerclement et la capture durent en général plus d'une heure. Le filet est maintenu à l'eau et les poissons sont récupérés à l'aide d'une grande épuisette que l'on appelle la salabarde, elle est manœuvrée par un palan. Les poissons sont alors immédiatement plongés dans les cuves du bateau, remplies desaumure réfrigérée. Un seul coup de senne peut permettre de capturer jusqu'à 200 tonnes de thons et la manœuvre dure jusqu'à 15 heures.

Le skiff sert à la manœuvre du filet.

Cette technique s'est développée dans les années 1950 sous l'impulsion de quelques pêcheurs français. La saison du passage du thon dans les eaux côtières du golfe de Gascogne est courte et ne dure que 4 à 5 mois. C'est sur ce constat que trois canneurs basques ont décidé en 1955 d'aller vers le Sénégal où la sardine et l'albacore sont abondants en hiver. Dès 1956, ce sont 25 équipages qui mettent le cap au sud accompagnés d'unchalutier servant de congélateur. En 1961, le Curlinka utilise la première senne et en 1963, le premier thonier-senneur Île des Faisans s'équipe à l'arrière d'un fort canot, le skiff, destiné à la manœuvre du filet. C'est le début de la pêche industrielle du thon. Le marché européen en consommait en 1960 160 000 tonnes. Espagnols et Français en produisaient 110 000 tonnes, il y avait donc un marché de 50 000 tonnes à conquérir. Ce fut la course aux investissements. Mais, très vite, le marché devient saturé et le cours du thon s'écroule. Les ressources s'épuisant sur les côtes d'Afrique de l'ouest, la flotte française se redéploie en 1985 dans l'océan Indien.

Les pêcheurs traditionnels sachant de façon empirique que les thons se rassemblent sous des objets flottants (bois flottant, vieux cordages, mammifères marins), cette observation a été appliquée à la pêche industrielle par les grands thoniers senneurs. Profitant de ce comportement agrégatif, encore mal expliqué, ils laissent dériver au gré des courants, des radeaux flottants équipés de bouées (DCP). La senne (gigantesque filet) est alors déployée de part et d’autre de l’embarcation, encerclant le banc de thons venu se réfugier sous le DCP. Au début des années 1990, constatant la prise excessive de juvéniles dans ce mode de pêche, les scientifiques, de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) notamment, ont étudié les relations entre les espèces de thons tropicaux et ce dispositif de pêche et ont mis en question la possibilité de piège écologique. En effet, l'étude de la pêche au thon tropical7 a révélé que les dispositifs de concentration de poissons (DCP) dérivants semblaient agir sur les thons de façon très attractive, les piégeant puis de les entraînant vers des zones écologiques peu favorables où la nourriture serait moins abondante. L'IRD recommande donc la prudence dans la gestion de la pêche industrielle car, selon l'organisme, malgré le faisceau de présomptions, les études ne permettent pas de certifier l'impact négatif des DCP sur l’ensemble du cycle de vie des espèces suivies et donc s’ils constituent un véritable piège écologique. Au regard des effets biologiques observés, l'IRD conseille que les DCP dérivants ne soient pas déployés près des côtes où se concentrent les juvéniles de thons pour éviter d’entraîner les jeunes poissons - avenir du stock- hors des zones favorables.

La ligne[modifier | modifier le code]

Vision d'artiste de la pêche à la traîne de thons.

Le thon peut être péché à la ligne traînante (pêche à la traîne). Cette technique a été très utilisée par les pêcheurs bretons et du Pays basque qui savaient où traîner leurs lignes grâce à plusieurs signes :

  • le bouillonnement de la surface dû aux mouvements des thons lors de leurs chasses aux sardines ;
  • le claquement du sillage de thons dans les vagues ;
  • comme une tâche d'huile, le banc de thons serrés en surface freine le clapot de la mer.

Le thon blanc est traqué de mai à septembre dans l'Atlantique. Les ligneurs parcourent legolfe de Gascogne et l'ouest de l'Irlande.

Les thonidés peuvent également être pêchés à la canne, sur des bateaux de faible tonnage comme les bonitiers, lorsque le banc se nourrit en surface. Les hameçon sont alors dépourvus d'ardillon afin de permettre un décrochage automatique lorsque le poisson retombe sur le pont du navire de pêche. Ce type de pêche côtière journalière est fréquemment pratiquée dans les zones insulaires tropicale.

Des navires de moyens à gros tonnages pratiquent également la pêche à la palangre pour capturer des thons qui sont congelés ou entreposé sur un lit de glace au cours de campagnes de pêches de quelques jours à plusieurs semaine. Ce type de pêche est pratiquée par exemple dans le Pacifique Sud8.

Enjeu économique et surpêche[modifier | modifier le code]

Captures en 2009
Historique des captures
Articles détaillés : Surpêche et thon rouge.
La pêche au thon rouge

Selon les témoignages anciens, les thons étaient très abondants dans « la mer herbeuse » (Mer des sargasses) au point qu'on a imaginé dans les années 1870d'aller y exploiter les algues (en les brûlant sur place et en ramenant les cendrespour remplacer le goémon difficile à collecter en Bretagne)9 tout en y pêchant le thon pour compenser l'effondrement déjà constaté des pêcheries européennes (« Ne pourrait-on pas utiliser cette richesse maintenant que les pêcheries tendent à s'épuiser ? Des bateaux viviers, semblables à ceux confectionnés en Amérique, apporteraient dans les ports du poisson fIrais qui rencontrerait nombre d'acheteurs ».

Dans les années 1800 enmer du Nord, en été et en automne, les pêcheurs de hareng voyaient autour de leur bateau sur les lieux de pêche les grands thons rouges (ou « scombres ») parfois en grand nombre, mais ils ignoraient comment les pêcher sans danger10. Quelques pêcheurs au début des années 1900 apprennent à les appâter et à les pêcher. Dans les années 1920, on sait mieux les capturer et on en débarque beaucoup dans certains ports de pêche d'Europe du nord-ouest. Bien que très artisanale, cette pêche a entrainé un rapide déclin des grands thons de l'Atlantique (disparus en quelques décennies de cette région marine), au point qu'on pourrait avoir (s'il ne restait quelques témoignages photographiques) l'impression qu'ils n'ont jamais existé, ou qu'il s'agissait d'une période anormalement et localement riche en thons10.
Il est certain que le thon rouge était localement et saisonnièrement très abondant dans les années 1920-1930, car on l'y pêche alors en grande quantité ; À titre d'exemple, le chalutier Le Touquet, en septembre 1932 a débarqué au port de Boulogne-sur-Mer 12 thons rouges (Thunnus Thunnus L.) « pêchés en quelques heures » ! Durant cette même saison de pêche (1932), rien qu'en septembre 1933, 400 gros thons de la mer du Nord ont été débarqués à Boulogne et durant la saison de pêche, ce sont environ millier de thons rouges qui ont été débarqués, d'un poids moyen de 180 à 200 kg (valeur approchant 30 millions d'euros au cours du thon de 201011). Pour la CPIEM, le Gall (chef du Laboratoire de la station de Boulogne-sur-Mer, et correspondant du Conseil permanent international pour l'exploration de la Mer) conclue12,10 de ses études et enquêtes auprès des pêcheurs que « le thon rouge a toujours pu faire partie de la faune normale de la mer du Nord en tant que visiteur annuel, de juillet à octobre, quand les conditions hydrologiques : influx des eaux atlantiques dans ce domaine lui permettent cette extension de son habitat ». Il estime que les fluctuations observées chez les thons sont liés à celles, naturelles des transgressions atlantiques13, et que donc « le thon ne désertera pas encore la mer du Nord »10.

Ce sont aujourd’hui les industries de la congélation et de la conserverie qui règlent l'exploitation de la plupart des espèces de thon (germon, albacore..) exception faite du thon rouge qui est dans sa quasi totalité vivant après la pêche. Plus que tout autre, le thon rougea une grande valeur commerciale (jusqu'à 30 000 euros pour un thon de 200 kilos en 201011) et intéresse de nombreuses pêcheries internationales. La pêche au thon est une pratique très ancienne et n'était qu'une pêche d'appoint jusqu'aux années 1950. Avec la mise au point d'outils plus performants14. Cette modernisation a rendu plus efficace le recherche du poisson qui ne se basait avant que sur l'instinct du capitaine, elle a permis également de minimiser les pêches accessoires et sous taille.

Le thon rouge est victime de lasurpêche.

Le niveau actuel de pêche du thon rouge est évalué à 50 000 tonnes annuelles en Atlantiqueet Méditerranée (pour un quota de 29 500 tonnes), alors que le taux de prises permettant le renouvellement est estimé à 15 00015, ce qui a déjà contribué à la disparition du thon rouge dans l'ouest de l'océan Atlantique. Actuellement le même sort est promis au thon rouge de la Méditerranée d'ici trois à cinq ans si aucune mesure n'est prise contre la surpêche16.

Une étude de Greenpeace en 2010 révèle que près d'un tiers des boîtes de thon en vente sont mal étiquetées ou contiennent un mélange d'espèces (thon listao, thon obèse et thon albacore, y compris des juvéniles d'espèces en déclin) dans le même contenant, pratique interdite dans l'Union européenne1.

Élevage[modifier | modifier le code]

L'élevage de thon se développe même s'il s'agit en fait d'engraisser des poissons collectés lors des saisons de pêche pour ensuite les vendre sur le marché japonais. Les thons sont capturés par des thoniers-senneurs puis ils sont installés dans des cages circulaires de200 000 m3 et nourris avec des poissons fourrages (sardinesmaquereaux). Les jeunes thons ont des performances d'engraissement importantes avec une croissance de 5 kg par mois au cours de l'été. Ils sont maintenus dans des cages dont la densité est de 2 à 4 kgpar m³. La Croatie et l'Australie sont les leaders de ce marché. La reproduction en captivité est maîtrisée en recherche mais n'est pas appliquée à grande échelle.

Autres acceptions[modifier | modifier le code]

Dans un registre de langue familier, le terme « thon » qualifie également une personne laide.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ ab et c Les boîtes de thon ne sont pas toujours celles que l'on croit [archive], sur Le Monde,‎ 24 novembre 2010 (consulté le24 novembre 2010)
  2.  FAO [archive]
  3.  the-importance-of-jellyfish-in-the-oceans-food-chain [archive]
  4.  Détails sur le site Passeport Santé [archive]
  5.  G. E. Miller, P. M. Grant, R. Kishore, F. J. Steinkruger, F. S. Rowland et V. P. Guinn, Mercury Concentrations in Museum Specimens of Tuna and Swordfish ; Science 10 March 1972: Vol. 175 no. 4026 p. 1121-1122DOI: 10.1126/science.175.4026.1121
  6.  (en)Résumé [archive],
  7.  La pêche sous objets flottants dérivants, danger pour la survie des thons tropicaux [archive]
  8.  fiche IFREMER [archive]
  9.  Scan OCR du Journal géographique Le globe, organe de la société géographique de Genève pour ses mémoires et bulletins [archive], 1877 (exemplaire de l'Université d'Ottawa)
  10. ↑ abc et d M. J. Le Gall, chef du Laboratoire de Boulogne-sur-Mer),Thon et germon / Le thon rouge (Thunnus Thunnus L.) en mer du Nord et dans l'atlantique nord-est , Archives d'Ifremer
  11. ↑ a et b Euronews, Les fermes des thons rouges [archive], 2010-07-23, consulté 2011-09-04
  12.  J. Le gall. - Contribution à l'étude de la biologie du thon rouge(Thunnus Thunnus). Sur la présence de thons rouges en mer du Nord et dans l'Atlantique Nord-Est. Journal du Conseil permanent international pour l'exploration de la mer, Vol. II, no 3, décembre 1927.
  13.  Transgressions atlantiques : phénomène selon Le Gall « confondu avec les marées profondes, provoqué par les mêmes causes d'ordre astronomique, en présente les mêmes rythmes, reconnus et établis par les travaux de Petterson, S. Storrow, D'Arcy Thomson et Le Danois »
  14.  Un petit avion pouvait ainsi détecter les bancs de thons visuellement, avant que cette utilisation soit interdite. Des satellites du type Météosatou des sonars peuvent également participer à la pêche ; ils peuvent entre autres, mesurer les températures superficielles de l'eau et ainsi localiser les endroits où l'on a le plus de chances de trouver des bancs
  15.  Le Monde du 27/11/06 [archive].
  16.  (fr) [PDF] Mais où est donc passé le thon rouge de Méditerranée ? [archive], document de Greenpeace

Voir aussi

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Articles connexes

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21 février 2014

LA PIEUVRE

LA PIEUVRE

Poulpe ou pieuvre
Nom commun ou
nom vernaculaire ambigu :
L'expression « Poulpe ou pieuvre » s'applique en français à plusieurs taxons distincts. Page d'aide sur l'homonymie
Une pieuvre commune.
Une pieuvre commune.
Taxons concernés

De nombreuses espèces du super-ordre Incirrina

Pieuvre et poulpe sont des noms vernaculaires ambigus désignant en français certains céphalopodes benthiques du super-ordre Incirrina. Ces animaux se caractérisent par leurs huit bras — pouvant comporter chacun jusqu'à plus de 200 ventouses — et leur grande intelligence. Le corps est entièrement mou hormis un bec comparable à celui des perroquets.

Étymologie et appellations

Certains poulpes vivent dans les abysses, comme ce Benthoctopus.

Le mot « poulpe » vient du grec polypous, qui signifie « plusieurs pieds ».

Le mot pieuvre est d'origine plus récente et est introduit en 1865 dans la langue française par Victor Hugo dans son roman Les Travailleurs de la mer. Le mot est emprunté du vocabulaire guernesiais de pêcheurs entendu lors de son séjour sur l'île anglo-normande. Il supplante rapidement le mot poulpe dans l'usage courant. Son succès est tel, qu'il est repris en italien avec le mot piovra.

Ces deux appellations ne concernent pas tous les octopodes. En effet, il s'agit d'abord d'une appellation commerciale et gastronomique, représentée notamment par le poulpe commun qui abonde sur les côtes atlantiques et méditerranéennes. Ainsi, on désigne par ce terme les espèces de la famille des octopodidés, soit la plus grande famille d'octopodes, rassemblant plus de 200 espèces. Les espèces de cette famille ont notamment comme point commun leur mode de vie benthique, mais de manière abusive, le terme « poulpe » désigne les autres espèces du super-ordre Incirrina puisqu'elles partagent avec la famille Octopodidae certains caractères, hormis leur mode de vie benthique. Tandis que les espèces de l'autre sous-ordre (Cirrina) ne sont donc pas des poulpes puisqu'elles possèdent des cirres, une ombrelle et des nageoires et ont un mode de vie pélagique1.

Espèces

Pieuvre commune en captivité

Il existe de nombreuses espèces de pieuvres, les plus remarquables sont :

Physiologie, comportement et écologie

Les caractéristiques générales des pieuvres sont celles des Octopoda, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur description ou leur mode de vie.

Biologie

Le cœur principal ou « systémique » est relayé par deux petits cœurs branchiaux qui pompent le sang oxygéné par les branchies. La pieuvre a le sang bleu et non rouge comme chez les vertébrés à cause de l'absence d'hémoglobine qui est remplacée par l'hémocyanine.

Certaines espèces ont une espérance de vie de six mois, alors que la pieuvre géante peut vivre cinq ans si elle ne se reproduit pas.

Alimentation

En temps normal, elle chasse en se déplaçant plutôt au ras du sol, qu'elle effleure à peine de la pointe de ses tentacules.

Doublant son poids presque tous les trois mois, la pieuvre est dotée d'un féroce appétit. Surtout friande de crabes et de coquillages, elle en rejette les carapaces et coquilles. La bouche qui s'ouvre entre les tentacules, est armée d'une paire de mandibules cornées normalement invisibles en forme de bec de perroquet.

Reproduction

La copulation des pieuvres peut durer de une à plusieurs heures. Sécrétées par le pénis interne, les poches de sperme (ou spermatophores) sont acheminées par le siphon vers une gouttière du bras hectocotyle qui servira à les introduire dans la cavité palléale de la femelle.

Une fois fécondée, la femelle surveille ses œufs pondus en grappes au plafond d'une niche rocheuse. Pendant six semaines, elle les protège, les aère, les nettoie, sans manger. Lorsqu'ils éclosent, elle meurt affaiblie et décharnée, mais ne meurt pas de faim. Des sécrétions endocriniennes provenant des deux glandes optiques sont la cause d'une mort génétiquement programmée (et si ces glandes sont enlevées par chirurgie, la femelle peut vivre plusieurs mois après sa reproduction, jusqu'à mourir finalement de faim).

Locomotion et défense

Pieuvre commune se déplaçant par propulsion, tête en premier.

Refoulant l'eau de mer par un siphon, la pieuvre peut se propulser pour échapper à ses poursuivants comme un avion à réaction. Elle prend la fuite en projetant à volonté un ou plusieurs nuages d'encre, laquelle est sécrétée dans sa « poche au noir ».

Le cas échéant, si un de ses bras est sectionné, il peut repousser.

Grâce à l'homochromie, l'animal peut changer la couleur et la structure de sa peau en fonction de son humeur et de son environnement immédiat. Sa peau recèle des millions de cellules colorées contractiles, les chromatophores, et peut aussi se couvrir à volonté de taches, de petites cornes et autres pustules mimétiques. Le changement de couleur peut être un signal, par exemple, pour la très toxique pieuvre aux anneaux bleus. Elle peut prendre l'apparence d'une silhouette comme celle du poisson-lion ou de l'anguille.

Intelligence

Article détaillé : Intelligence des céphalopodes.

Enfin, la pieuvre fait preuve d'une intelligence étonnante pour un invertébré. Elle serait capable de déduction, de mémorisation et d'apprentissage. Par exemple, des pieuvres ont compris par observations successives comment retirer le couvercle d'un bocal pour accéder à la nourriture contenue dans ce dernier2.

Pour des raisons inexpliquées, il arrive également aux pieuvres de disposer des coquillages ou débris autour de leur habitat. Certains comparent ce comportement à une forme de décoration3.

Elles possèdent une mémoire, stockée dans leurs nombreux neurones, dont deux-tiers se situent à l’intérieur même de leurs tentacules[réf. nécessaire]. Les poulpes de Méditerranée sont sans conteste les plus astucieux car, vivant dans l’environnement relativement hostile de l’Empédocle, volcan sous-marin situé entre la Sicile et la Tunisie, ils ont appris à éviter les éruptions volcaniques et à en tirer un avantage : de nombreux crustacés meurent lors de ces éruptions, et les poulpes, qui ont la faculté de ressentir les vibrations émises par le volcan quelques minutes avant, s'enfuient alors pour revenir par la suite déguster les crustacés, qu'ils apprécient[réf. nécessaire]. Les filets des pêcheurs qui, chez d’autres espèces, causent des ravages, semblent profiter au poulpe de Méditerranée qui s'accroche au filet pour attendre qu’un ou plusieurs poissons viennent s'y prendre pour les dévorer facilement[réf. nécessaire].

Relation avec l'homme

L'animal peut entretenir une relation amicale avec l'homme. Comme certaines murènes, il arrive que certains poulpes tiennent compagnie et même jouent avec des plongeurs lorsqu'ils sont mis en confiance[réf. nécessaire], sans quoi ils se montrent plutôt craintifs.

En gastronomie, le poulpe est appelé chatrou dans la cuisine antillaise. À la Réunion, on parle de « zourit », que l'on cuisine en civet. En Amérique du Nord, on conserve le nom de pieuvre et il arrive parfois que le nom soit confondu avec celui du calmar.

L'image de la pieuvre sert aussi de métaphore (notamment dans les théories du complot) pour parler d'une organisation tentaculaire qui tente secrètement d'accaparer de l'influence.

Les poulpes dans la culture

  • Le kraken est une créature fantastique issue des légendes scandinaves médiévales. Il s'agit d'un monstre de très grande taille analogue à la pieuvre et doté de nombreux tentacules.
  • Entre 2008 et 2010, une pieuvre commune appelée Paul et vivant en captivité dans un aquarium d'Oberhausen (Allemagne) est utilisée pour prédire les résultats des principaux matchs de l'équipe nationale de football allemande4. Elle crée la sensation à la Coupe du Monde 2010 en désignant systématiquement l'équipe vainqueur, à l'occasion des 7 matchs de l'équipe d'Allemagne et de la finale Pays-Bas - Espagne. Paul le poulpe est mort le 25 octobre 20105.

Notes et références

  1. Bernhard Grizmek, Le monde animal en 13 volumes : Encyclopédie de la vie des bêtes, vol. 3, Zurich, Gredos,‎ 1987 (ISBN 328700204X)
  2. Vincent Armillon, « Les pieuvres font preuve d’une intelligence surprenante » (ArchiveWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Fréquence Terre. Mis en ligne le 6 juillet 2008
  3. Voir fin de cet article [archive] du Web Pedagogique
  4. Paul le poulpe est formel : l'Espagne va battre l'Allemagne [archive], sur lemonde.fr,‎ 6 juillet 2010
  5. Paul le poulpe, star de la Coupe du monde de football, est mort [archive], Le Monde (consulté le 6 novembre 2010)

Voir aussi

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19 février 2014

le lapin

le lapin

Lapin
Nom commun ou
nom vernaculaire ambigu :
L'expression « lapin » s'applique en français à plusieurs taxons distincts. Page d'aide sur l'homonymie
Divers lapins domestiques (Oryctolagus cuniculus)
Divers lapins domestiques (Oryctolagus cuniculus)
Taxons concernés

Plusieurs espèces dites « lapins »,
classées dans la famille des Leporidae,
dans les genres suivants :

Articles sur le lapin commun
Autres sous-pages sur les lapins

Le mot lapin (/lapε̃/) est un terme très général qui désigne en français certains animaux lagomorphes à longues oreilles, que l'on différencie des lièvres par une silhouette moins élancée ainsi que les petits qui naissent aveugles et nus, cachés dans un nid creusé au sol. Ces animaux ne correspondent donc pas à un niveau précis de classification scientifique et ce ne sont pas des Rongeurscomme on le dit encore souvent.
« Lapin » est en fait un nom vernaculaire ambigu, désignant une partie seulement des différentes espèces de mammifères classées dans la famille des Léporidés, famille qui regroupe à la fois les lièvres et les lapins.
En disant « lapin » on fait toutefois référence le plus souvent au lapin domestiqueissu du Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) sauvage. Cette espèce d'origine européenne est largement la plus connue et la plus répandue dans le monde puisqu'elle est à l'origine des multiples races de lapins élevées à présent dans le monde entier, y compris des lapins nains. Cependant, les lapins ne se limitent pas à cette seule espèce. Hormis le Lapin de garenne, il existe en effet plus d'une vingtaine d'espèces de lapins sauvages dans le monde, réparties dans neufgenres biologiques, mais dont plusieurs sont menacées d'extinction et protégées au xxie siècle.

Les animaux désignés par ce terme sont très présents dans la culture. Le lapin appartient à la famille des gibiers. Le mot « lapin » est utilisé aussi bien commepatronyme que comme marque commerciale. De nombreux personnages fictifs célèbres sont également des lapins et l'« animal aux longues oreilles » est présent dans l'art et la littérature tout autant que dans la culture populaire, la mythologie et la symbolique de plusieurs continents.

 

Sommaire

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Les différentes espèces

Les lapins sont présents un peu partout sur la planète et se répartissent en neufgenres, tous classés dans la famille des léporidés, avec leurs proches parents les lièvres. Ce ne sont donc pas des rongeurs mais des lagomorphes, une branche cousine qui comprend les lièvres, les lapins et les pikas.

Les lapins sont répartis dans les genres suivants de la famille des Leporidae :BrachylagusBunolagusCaprolagusNesolagusOryctolagus (lapin commun),PentalagusPoelagusPronolagusRomerolagus et Sylvilagus (ou lapins d'Amérique). C'est-à-dire que les Léporidés sont presque tous des lapins, à l'exclusion du genre Lepus qui rassemble les lièvres. Sept de ces genres ne comprennent qu'une seule espèce de lapin, on dit que ce sont des genresmonospécifiques, le genre Nesolagus regroupe deux espèces, le genrePronolagus en compte trois et le genre Sylvilagus rassemble quinze espèces, soit au moins 27 espèces différentes de lapins en tout.

Remarque : Les lapins domestiques sont tous issus de l'espèce Oryctolagus cuniculus, le Lapin de garenne, qui est à l'origine de toutes les races de lapinsélectionnées en élevage : voir la Liste des races de lapins.

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Physiologie, comportement et écologie[modifier | modifier le code]

Dessin ancien montrant un lapin et en dessous son squelette
Planche zoologique : Le squelette du lapin

Les lapins sont des mammifères terrestres herbivores. Leurs caractéristiques générales sont celles des Léporidés, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur comportement ou leur physiologie respective.

Morphologie du lapin


Ces mammifères sont des proies plus grosses que la plupart des rongeurs, donc très recherchées par de nombreux carnivores. Ils tentent en permanence d'échapper à quantité de prédateurs, dont l'homme, grâce à une excellente vue à 360°, leurs grandes oreilles à l'ouïe fine et une morphologie particulièrement adaptée à la course. Leurs longues puissantes pattes arrières repliées sous le corps leur permettent en outre de bondir ou de se tenir assis pour observer leur environnement.

Le dimorphisme sexuel est peu apparent entre le mâle et la femelle, même si la femelle est de constitution plus fine avec un bassin plus large. Seul un examen des parties génitales permet de différencier les jeunes individus entre eux. Toutefois, un fanon - sorte de double menton qui sert de réserve de graisse - est parfois bien visible chez la femelle adulte tandis qu'il est quasi inexistant chez le mâle, à moins d'être atteint d'obésité1.

Le poids et la taille des lapins adultes varient grandement selon l'espèce biologique : un Lapin pygmée (Brachylagus idahoensis) fait en moyenne 25 cm de long (de 23,5 à 29,5 cm2) et pèse 400 g environ (entre 246 et 462 g2), tandis qu'un Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) peut mesurer jusqu'à 50 cm (de 38 à 50 cm3) pour un poids maximal de 2,5 kg (de 1,5 à 2,5 kg3). La différence est encore plus considérable si on considère les races d'élevage de lapins domestiques puisqu'une race comme le géant des Flandres peut faire plus de 10 kg à l'âge adulte et même certains individus dépasser les 20 kg pour plus d'un mètre de long4.

Contrairement aux lièvres, tous les lapins vivent en groupe et creusent des terriers qui peuvent être complexes quand le terrain, ougarenne, est favorable. Ils se distinguent aussi de leurs cousins lièvres par le fait que les lapereaux naissent nus et aveugles. Les petits doivent rester cachés dans un nid tapissé du poil ventral de leur mère, creusé à même le sol ou au fond d'un terrier. Ils sont soignés etallaités par la lapine5 durant plusieurs semaines, en début et en fin de journée, avant d'être capables de se débrouiller seuls. Vers deux semaines, ils commencent à grignoter des végétaux puis, vers quatre à cinq semaines, ils suivent leur mère avant de prendre leur indépendance. Une femelle peut avoir de trois à cinq portées par an, après une durée de gestation qui dure environ un mois. Le nombre ou le poids à la naissance des lapereaux est très variable en fonction de la taille de la portée et selon les espèces ou les races6.

Strictement herbivores, les lapins se nourrissent à la belle saison surtout d'herbes diverses et de plantes fourragères. En hiver, les lapins n'hibernent pas, ils grignotent en revanche un peu tout ce qu'ils peuvent trouver comme végétation comestible. Le Lapin de Nuttallest même capable de grimper sur des troncs d'arbres inclinés pour trouver un peu de verdure en zone désertique. Comme tous lesléporidés, ils pratiquent la cæcotrophie qui consiste à ingérer certaines de leurs déjections partiellement digérées pour en récupérer les derniers nutriments et micro-organismes. Les autres crottes forment des groupes de boulettes très sèches, abandonnées sur leurs lieux de pâturage. Une autre pratique d'hygiène commune avec les lièvres consiste à prendre des bains de poussière dans une dépression du sol, sec et gratté6.

La stratégie de survie des lapins consiste à rester toujours en vue d'un refuge possible. De son côté, la hase ne rejoint le nid qu'à l'aube ou au crépuscule, restant loin des lapereaux le reste du temps afin de ne pas signaler ses petits aux prédateurs. Si l'un des membres de la colonie repère un danger, il ne crie pas mais tape rapidement le sol du pied pour alerter ses congénères, mais quand il est capturé et craint pour sa vie, il pousse un glapissement, sorte de puissant cri aigu. En cas d'alerte, les lapins sont capables de rester très longtemps immobiles pour passer inaperçus, ne prenant la fuite qu'au dernier moment, en zigzagant pour dérouter le poursuivant6.

Ces animaux sont surtout actifs à l'aube et au crépuscule. Durant le jour, ils se cachent par exemple dans les buissons, sous lessouches ou les tas de bois ou encore les vieux bâtiments agricoles. Ils n'hibernent pas et par grand froid cherchent refuge dans un terrier qu'ils creusent eux-mêmes ou abandonné par un autre animal6.

Malgré toutes ces précautions, un lapin vit rarement très vieux dans la nature. Quand ils ne meurent pas en bas âge, dévorés par desserpents et des petits carnivores comme les Mustélidés, les chatsetc. ou bien broyés dans leur nid par les engins agricoles, les adultes sont capturés bien avant d'atteindre un âge avancé par des prédateurs plus costauds (rapaces nocturnes ou diurnes, Canidés,Félins...). Les hivers trop rigoureux ou au contraire sans neige suffisante pour s'enterrer leurs sont fatals, à moins qu'ils ne soient décimés par les zoonoses. Les lapins sont également chassés par l'homme ou écrasés le long des routes si bien que leur espérance de vie moyenne est d'une année dans la nature, même s'ils peuvent vivre deux ans ou plus en théorie6.

Pour leur part, les lapins domestiques de compagnie peuvent vivre une dizaine d'années, s'ils sont bien soignés. Certains individus battent des records de longévité en dépassant une quinzaine d'années7.

Articles détaillés : CunicultureLapin domestiqueLapin de garenne et Leporidae.

Impact écologique[modifier | modifier le code]

gravure ancienne montrant un renard avec un lapin dans la gueule et des chasseurs au loin
Les renards et les Hommes sont parmi les principaux prédateurs des lapins

Cactus aux raquettes grignotées et sectionnées
Opuntia saccagé en hiver dans un désert par des lapins affamés

un grand félin tacheté, vu de face
Le Lynx ibérique est directement menacé par l'épidémie décimant les lapins dont il se nourrit dans cette péinsule.

Les lapins ont une capacité de reproduction importante avec plusieurs portées par an de plusieurs petits. Certaines espèces peuvent même se montrer très envahissantes quand les conditions leurs sont favorables. Avec cinq portées par an pouvant compter chacune jusqu'à 12 petits, on a calculé que la descendance théorique d'un seul couple de lapins de garenne pourrait atteindre le chiffre de 1 848 individus à la première génération, si tout facteur de mortalité précoce était écarté8. C'est ainsi que 24 lapins de garenne introduits en 1874 ont suffit à submerger l'Australie qui a compté jusqu'à 30 millions d'individus, faute de prédateurs et de virus pour limiter leur prolifération9.

Même dans le cas d'une espèce volontairement introduite et qui se reproduit modérément, celle-ci peut perturber l'écosystème. Elle peut être un vecteur de maladies, ou de parasites, et occuper la niche écologique des espèces indigènes en causant notamment des dégâts sur la végétation. Ce fut par exemple le cas lors des essais d'introduction en Europe delapins américains (Sylvilagus sp.) et en particulier du Lapin de Floride (Sylvilagus floridanus). En 1989, l'Union européenne a finalement mis fin à l'expérience en préconisant l'éradication totale des spécimens survivants déjà introduits10.

Toutefois, les maladies comme la myxomatose ou la fièvre hémorragique virale, la réduction ou la dégradation de leur habitat naturel, que ce soit sous l'action de l'homme ou deschangements climatiques11, ou bien la chasse excessive ont progressivement réduit certaines populations de lapins, faisant craindre la disparition locale ou totale de bon nombre d'espèces. Le Lapin riverin par exemple a perdu 60% de ses effectifs entre 1990 et 2010 environ, par perte de son habitat. Or ces léporidés font partie des espèces clé de voûte, d'importance vitale pour bon nombre de prédateurs qui se retrouvent affectés par leur déclin. Même le prolifique Lapin de garenne est menacé dans sa péninsule Ibérique d'origine depuis la fin du xxe siècle, à cause de l'épidémie de fièvre hémorragique, mettant en danger du même coup le Lynx ibérique (Lynx pardinus) ainsi que l'Aigle ibérique (Aquila adalberti). On comprend donc les enjeux qu'il y a à mettre en place des mesures de protection de ces animaux comme le préconise l'Union internationale pour la conservation de la nature(IUCN)12.

Dénominations[modifier | modifier le code]

Le lapin domestique est la forme domestiquée du Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) et le Lapin nain un lapin domestique de moins de 2 kg.

Pour le nom des races de lapins domestiques voir la Liste des races de lapins.

Noms en français des espèces et noms scientifiques correspondants[modifier | modifier le code]

Liste alphabétique de noms vernaculaires attestés13 en français.
Note : Cette liste exclut les races de lapins domestiques. Certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, les espèces les plus connues des francophones.

Terminologie francophone[modifier | modifier le code]

La dénomination qui peut désigner ces animaux change selon les cas :

Le terme lapin est le terme générique le plus utilisé. Son étymologie est incertaine. Il pourrait venir de « lapereau »21 et dériver d'une interférence entre le terme « laper » (manger avec avidité) et de « levraut » (petit lièvre), ce dernier provenant de « lapriel » (du latin :leporellus, levraut).

Avec un ou deux N, le terme con(n)in ou con(n)il, au féminin con(n)ille22, désigne le lapin dans les textes anciens23, il dérive du latincuniculus, mot d'origine ibérique22. On retrouve cette racine ancienne dans le castillan conejo, le catalan conill, l'italien coniglio, l'ancienoccitan conilh (aujourd'hui lapin), le breton konifl, l'alsacien Kénjele, le néerlandais konijn ou l'allemand Kaninchen. Ce terme a été remplacé en français, probablement au xive siècle, par celui de « lapin »21.

La femelle du lapin domestique est la « lapine » (/lapin/), tandis que la « hase » est celle du lapin de garenne, comme pour le lièvre23. Le « bouquin » ou « bouquet » désigne le mâle lapin comme le lièvre (rare) et le « lapereau » est leur petit23. « Lapiner » veut dire mettre bas19

Le cri de détresse du lapin se dit clapir (clapissement), glapir (glapissement), ou couiner (couinement),

Une « garenne » était autrefois une zone de chasse gardée pour le seigneur et désigne à présent l'espace où les lapins creusent leurterrier dans la nature21, une « lapinière » est un élevage de lapins et un « clapier » un ensemble de cages à lapins19.

La « cuniculture » désigne l'élevage du lapin domestique.

Les lapins et l'homme[modifier | modifier le code]

Domestication[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Cuniculture et Liste des races de lapins.

Le lapin a été domestiqué tardivement au xve siècle, c'est le seul animal d'élevage originaire d'Europe24.

Le lapin domestique est exclusivement issu de la domestication d'une seule espèce : le Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus)25. Son élevage, appelé cuniculture, s'est développé à partir du Moyen Âge.

À lui seul Oryctolagus cuniculus est à l'origine des multiples races de lapins domestiques élevées à présent dans le monde entier26mais stabilisées uniquement à partir de la seconde moitié du xixe siècle27.

Ces diverses races ont été progressivement développées grâce à l'élevage sélectif de ces animaux par l'homme. Elles présentent une très vaste gamme de tailles et de couleurs de robe et sont chacune adaptée à l'un de ces usages. Les grandes races (de 5 à 7 kg et plus) étaient destinées à la production de viande, bien que négligées par la suite dans l'élevage industriel. Les races moyennes (de2,5 kg à 5,5 kg maximum) et petites races (idéalement de 2 à 3,5 kg) sont exploitées selon leurs qualités respectives, notamment les races à pelage spécial pour la fourrure ou le tissage (angora). Enfin, les races naines (de 0,8 à 2 kg maximum) sont généralement réservées à l'agrément28.

Économie[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Lapin de garenne et Lapin domestique.

Les lapins sauvages de toutes espèces sont chassés depuis toujours pour leur chair très largement appréciée, rôtie, en pâté ou encivet.

L'élevage familial en clapier a été pratiqué dès l'an 100029, puis s'est intensifié avec l'apparition de l'élevage industriel. Son but premier est la production de viande, mais il permet également la production de poils et de fourrures. Par ailleurs, les lapins sont aujourd'hui employés comme modèles dans les laboratoires, et peuvent également devenir des animaux de compagnie, du fait de leur caractère placide. Le marché du lapin nain, notamment, se développe à la fin du xxe siècle et en 2003 c'est le petit mammifère préféré des français30.

Leur peau a actuellement une valeur économique moindre que dans le passé où elle donnait lieu à un commerce traditionnel, récupérée par les chiffonniers, dits aussi « marchands de peaux de lapins » qui passaient à domicile collecter les peaux issues des élevages familiaux27.

L'introduction d'une nouvelle espèce de lapin dans des contrées où ils n'ont pas de prédateur, comme le lapin de garenne, d'origine européenne, provoqua en Australie de nombreux dégâts écologiques et en fait une espèce invasive difficile à contenir9.

Les lapins dans la culture[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Lapin dans la culture.

Un sachet et une bout de patte blanche
Patte de lapin porte bonheur

Le lapin, sans référence à aucune espèce précise, est très présent dans la culture populaire et enfantine, ainsi que dans la mythologie. Le lapin est aussi fortement associé à la fête dePâques.

Redouté par les marins qui ne prononcent jamais son nom, sous peine de porter malheur, et le désignent par des périphrases comme « l'animal aux longues oreilles », « cousin du lièvre », il est au contraire adopté comme symbole dans des cultures et des professions très diverses, un peu partout dans le monde.

L'univers du marketing s'en est également emparé, créant des mascottes célèbres. Le multimédia est également touché, notamment avec les lapins crétins d'Ubisoft.

En motifs, en peluches ou en personnages de fiction, les lapins font partie des classiques de l'univers enfantin, notamment Bugs Bunny, personnage célèbre et mascotte de la compagnieWarner Bros.

Notes et références

  1.  Un fanon de compétition [archive] (consulté le 8 mars 2010)
  2. ↑ a et b Brachylagus idahoensis [archive] sur le site Animal Diversity Web [archive] (ADW), consulté le 25 nov. 20013
  3. ↑ a et b Oryctolagus cuniculus [archive] sur le site Animal Diversity Web [archive] (ADW), consulté le 25 nov. 20013
  4.  (en) Tara Brady, It's the B-easter bunny! Meet the world's biggest rabbit who is 4ft 4inches and weighs a whopping 3.5 stone [archive], dans le Daily mail [archive] du 7 April 2012, consutlé le 25 nov. 20113.
  5.  Appelée aussi « hase » pour le Lapin de garenne, comme la femelle du lièvre
  6. ↑ abcd et e (en) Rabbits [archive], sur le site du Washington Department of Fish & Wildlife [archive], consulté le 24 novembre 2013
  7.  Soins du vieux lapin [archive], sur le site Marguerite & Cie [archive], consulté le 28 nov. 2013.
  8.  Conejo [archive]dans le sitewww.sierradebaza.org [archive](es)
  9. ↑ a et b Jean Demangeot, Les milieux « naturels » du globe, Paris, Armand Colin, 10e édition, 2002, p.105
  10.  Recommandation no  R (85) 14 du Comité des ministres aux états membres relative à l'introduction du lapin américain (sylvilagus sp) en europe [archive], par le Conseil de l'Europe, Comité des ministres
  11.  (en) Rabbit Species Threatened By Climate Change [archive]dans le Huffpost Green [archive], consulté le 24 novembre 2013.
  12.  (en) Year of the Rabbit – species hopping out of view? [archive]publié le 26 janvier 2011 sur le site de l'IUCN [archive], consulté le 24 novembre 2013
  13.  Attention aux appellations et traductions fantaisistes circulant sur l'Internet
  14. ↑ abcdefghijklmnopq et r Meyer C., ed. sc., 2009,Dictionnaire des Sciences Animalesconsulter en ligne [archive]. Montpellier, France, Cirad.
  15. ↑ abcdefghijklmnopqrst et u (en) Murray Wrobel, 2007. Elsevier's dictionary of mammals: in Latin, English, German, French and Italian. Elsevier, 2007. ISBN 0-444-51877-0, 9780444518774. 857 pages. Rechercher dans le document numérisé [archive]
  16. ↑ abcdef et g William H. Burt et Richard P. Grossenheider, Les Mammifères d'Amérique du Nord (au Nord du Mexique), La Prairie, Broquet,‎ 1992, 295 p. (ISBN 2-89000-331-0)p. 209-212
  17.  Protéger la nature c’est respecter la vie [archive], document pdf deAct for Nature, 2010.
  18.  Parfois par traduction littérale de l'anglais European rabbit. Exemple d'usage dans un document scientifique : Description des principales causes des maladies digestives chez le lapin européen (Oryctolagus cuniculus). [archive].
  19. ↑ abc et d Nom vernaculaire en français d’après Termium plus [archive], la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada
  20. ↑ a et b Nom vernaculaire français d'après Dictionary of Common (Vernacular) Names sur Nomen.at [archive]
  21. ↑ ab et c Définitions lexicographiques [archive] etétymologiques [archive] de « lapin » du TLFi, sur le site du CNRTL.
  22. ↑ a et b Définitions lexicographiques [archive] etétymologiques [archive] de « connil » du TLFi, sur le site du CNRTL.
  23. ↑ ab et c Les noms d'animaux [archive]
  24.  Achilles Gautier, Alfred Muzzolini, La Domestication, Errance - 1990
  25.  European (Domestic) Rabbit [archive] site Comparative Mammalian Brain Collection [archive](en)
  26.  Référence Animal Diversity Web : Leporidea [archive] (en)
  27. ↑ a et b Origine du lapin et domestication [archive] sur cuniculture
  28.  Le classement des races [archive] sur le site de la Fédération Française de Cuniculiculture [archive], consulté le 23 novembre 2013
  29.  Cécile Callou, De la garenne au clapier : étude archéozoologique du Lapin en Europe occidentale, Éd. Mémoires du Muséum d'Histoire Naturelle - 2003 Lire un résumé de ce document [archive]
  30.  S.P. Farjou, L’activité nouveaux animaux de compagnie et ses perspectives d’évolution dans les cliniques vétérinaires françaises : résultats d’une enquête en haute-garonne [archive], thèse de doctorat vétérinaire présentée et soutenue publiquement en 2005 devant l’Université Paul-Sabatier de Toulouse, page 27.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie

Sciences

  • (fr) Callou C. (1995), Modifications de l'aire de répartition du Lapin (Oryctolagus cuniculus) en France et en Espagne, du Pléistocène à l'époque actuelle. État de la question. Anthropozoologica, 21 : 95-114.

Littérature

Liens externes

19 février 2014

LE CHAT

LE CHAT

Felis silvestris catus

Description de l'image  Collage of Six Cats-02.jpg.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Carnivora
Sous-ordre Feliformia
Famille Felidae
Sous-famille Felinae
Genre Felis
Espèce Felis silvestris

Sous-espèce

Felis silvestris catus
(Linnaeus1758)

Description de l'image  Fichier:Catskull.jpg .

Crâne de chat.

Le chat domestique (Felis silvestris catus) est un mammifère carnivore de la familledes félidés. Il est l’un des principaux animaux de compagnie et compte aujourd’hui une cinquantaine de races différentes reconnues par les instances de certification. Dans de nombreux pays, le chat entre dans le cadre de la législation sur les carnivores domestiques à l’instar du chien et du furet.

Essentiellement territorial, le chat est un prédateur de petites proies comme lesrongeurs ou les oiseaux. Les chats ont diverses vocalisations dont les ronronnements, les miaulements, ou les grognements, bien qu’ils communiquent principalement par des positions faciales et corporelles et des phéromones. Selon les résultats de travaux menés en 2006 et 20071, le chat domestique est une sous-espèce du chat sauvage(Felis silvestris) dont son ancêtre, le chat sauvage d’Afrique (Felis silvestris lybica) a vraisemblablement divergé il y a 130 000 ans. Les premières domestications auraient eu lieu il y a 8 000 à 10 000 ans au Néolithique dans le Croissant fertile, époque correspondant au début de la culture de céréales et à l’engrangement de réserves susceptibles d’être attaquées par des rongeurs, le chat devenant alors pour l’homme un auxiliaire utile se prêtant à la domestication.

Tout d’abord vénéré par les Égyptiens, il fut diabolisé en Europe au Moyen Âge et ne retrouva ses lettres de noblesse qu’au xviiie siècle. En Asie, le chat reste synonyme de chance, de richesse ou de longévité. Ce félin a laissé son empreinte dans la culture populaire et artistique, tant au travers d’expressions populaires que de représentations diverses au sein de la littérature, de la peinture ou encore de la musique.

 

Sommaire

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Dénomination

Le Wiktionnaire possède des entrées pour « chat »« minet »,« matou »« mistigri » et« greffier ».

Le chat domestique mâle est couramment appelé un « chat » tandis que la femelle est appelée « chatte » et le jeune un « chaton ». Le mot chat vient du bas latin cattus qui d’après le Littré dans son édition de 1878, provient du verbe cattare, qui signifie guetter, ce félin étant alors considéré comme un chasseur qui guette sa proie. Cette dernière interprétation porte à controverse, au vu des termes utilisés dans les langues afro-asiatiques2,3 (berbère kadiska) ou nilo-sahariennes (nubien kadis)[réf. nécessaire]. En latin classique, « chat » se disait felis (d’où, en français, félinfélidésetc.), mais désignait uniquement le chat sauvage d’Europe, tandis que cattus s’appliquait au chat domestique.

On désigne aussi plus familièrement le chat par minet et la chatte par minette. Ce terme, attesté dès 1560, provient de mine, nom populaire du chat en gallo-roman. Ce mot est à l’origine de l’expression dès potron-minet, qui signifie « de bon matin ». D’après le Littré, il s’agirait d’une déformation de paître au minet, c’est-à-dire du moment où le chat, qui se lève tôt, va chercher son paître : sa pâture, sa nourriture… Cette explication doit sans doute à la pudeur de cet auteur du xixe siècle : selon Claude Duneton4, cette expression provient de poitron-jacquetjacquet désignant un écureuil(animal matinal marchant la queue levée) et poitron désignant le postérieur. Dès potron-minet signifie donc : « à l’heure où l’on voit le derrière du chat ». Quant au « minet » ou à la « minette » qui « fait des mines », lorsque ce terme est appliqué à l’être humain, c’est un jeune homme ou une jeune fille qui s’efforce de plaire et se préoccupe beaucoup de son apparenceA 1.

Un chat mâle non castré est un « matou », terme à l’origine incertaine qui viendrait peut-être d’une dérivation de mite comme dans chattemite5. Le chat est aussi nommé familièrement « mistigri »mot-valise composé du préfixe miste, signifiant adroit, et degris, la couleur6.

En argot, un chat s’appelle un « greffier »7. Deux explications s’opposent, qui peut-être n’en font qu’une : d’une part, le jeu de mot sur griffe est évident ; d’autre part, la fourrure de certains chats noirs comporte une sorte de plastron blanc sur le poitrail, et celui-ci évoque le rabat blanc que l’on voit sur la robe noire des greffiers à l'audience A 2.

Anatomie

Article détaillé : Anatomie des félins.

Squelette et muscles

gravure ancienne montrant un chat et en dessous une coupe montrant le squelette
Chat. Vue externe et squelette
 v · d · m  Formule dentaire
mâchoire supérieure
1 3 1 3 3 1 3 1
1 2 1 3 3 1 2 1
mâchoire inférieure
Total : 30
Denture commune aux Felidae

Le squelette est composé de 250 os. Les vertèbres du cou sont courtes, et la colonne vertébrale est très souple. Laclavicule des chats, de petite taille comme pour tous les félins, est reliée au sternum par un unique ligament : cela lui confère une grande souplesse, les épaules pouvant bouger indépendamment l’une de l’autre. Comme tous les carnivores, la dernière prémolaire supérieure et la première molaireinférieure forment les carnassières qui permettent au chat de déchirer sa nourriture, grâce à des muscles puissants fixés aux parois latérales de son crâne, et de l’avaler sans la mâcher. L’os hyoïde est entièrement ossifié, ce qui permet au chat de ronronner mais pas de rugir8.

Les pattes sont pourvues de griffes rétractiles. Le chat possède cinq doigts aux pattes antérieures, dont seulement quatre touchent le sol, le pouce restant à l’écart, ainsi que quatre doigts aux pattes postérieures8. Des cas de polydactylie existent et certainsstandards de races de chats l’admettent dans les concoursA 3. Les coussinets ou pelotes, sont constitués d’une membrane élastique qui confère une marche silencieuse9.

Ces spécificités confèrent à l’animal une grande souplesse et une détente ample lors des sauts : il peut notamment sauter à une hauteur cinq fois supérieure à sa taille10. À lacourse, sa vitesse moyenne est de 40 km/h et il met 9 secondes pour faire 100 m, mais il n’est pas un coureur de fond et il se fatigue assez vite10. Contrairement à ce que l’on peut penser, tous les chats savent très bien nager et ils n’hésiteront pas à se jeter à l’eau s’ils y sont contraints11.

Un chat pèse en moyenne entre 2,5 et 4,5 kg et mesure de 46 à 51 cm sans la queue, qui peut, elle mesurer de 20 à 25 cm de long. Le record de poids et de taille est détenu par Himmy, un chat castré australien qui, à sa mort en 1986, pesait 21,3 kg pour 96,5 cm de longueur totale et un tour de taille de 84 cm12.

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Système digestif

Anatomie des organes vitaux du chat.

Le chat mastique peu et le processus de digestion commence directement dans l’estomac de petite taille (environ 300 millilitres) mais qui possède un pHtrès acide qui est également utile comme moyen de prévention des infections digestives13. Son intestin est plutôt court (environ un mètre pour l’intestin grêleet de 20 à 40 centimètres pour le gros intestin), typique du chasseur de petites proies. Ces dimensions expliquent pourquoi le chat doit manger fréquemment mais en petites quantités (entre 10 et 16 repas journaliers)14. Le système digestif du chat est également peu adapté à la diversité alimentaire, qui lui vaut généralement des diarrhées et vomissements. Enfin, le transit digestif du chat est rapide, entre 12 et 14 heures13.

Pelage

Article détaillé : Robe (chat).
Chat au pelage mi-long.

Les types de pelages sont nombreux, car très variables en fonction des races. Le pelage du chat est composé de poils longs (jarre) et portant les marques de la robe (taches par exemple). En dessous se trouvent les poils plus courts (bourre), puis le duvet. Cette organisation permet une bonne isolation du corps. Il existe des poils longs, courts, frisés, et même crépus. Certaines races, comme le sphynx, sont presque dépourvues de poils : un très léger duvet recouvre le corps, ainsi que la queue10.

La robe d’un chat est composée d’une ou plusieurs couleurs qui forment diverses combinaisons (les motifs) appelés patrons : certains individus présentent de larges taches, d’autres des rayures ou des mouchetures, d’autres encore un pelage uni10. La robe peut aussi avoir une pigmentation plus foncée vers les extrémités du corps (robes colourpointmink et sépia). L’alliance des différentes couleurs et des patrons donnent toutes les variations de fourrure possibles pour un chat. La couleur de la fourrure du chat peut prendre de nombreuses teintes (noir, blanc, bleu, roux…), plus ou moins diluées ou foncées. Les mâles pour des raisons génétiques ne peuvent avoir qu’une seule ou deux couleurs à la fois (sauf exceptions) ; seules en principe les femelles peuvent en comporter trois : ce sont les robes écaille de tortue et calico15. Un effet désigne une teinte aux reflets changeants due à la variation de clair et de foncé sur la longueur du poil (robes chinchillashadedsmoke ou cameo).

Sens

Prédateur crépusculaire (coucher et lever du soleil) à l’origine, le chat possède des sens très développés. Il perçoit son univers différemment des humains, et on lui a même prêté des pouvoirs surnaturels. Il existe ainsi de nombreuses légendes de chats ayant prédit des tremblements de terre ou autres catastrophes. L’explication la plus probable est que ses vibrisses et ses oreilles sont aptes à percevoir des vibrations inaudibles pour les humains10.

Ouïe

De 60 à 80 % des chats blancs aux yeux bleus sont sourds16.

Son ouïe est particulièrement sensible dans les hautes fréquences : il perçoit des ultrasonsjusqu’à 50 000 Hz alors que l’oreille humaine est limitée à 20 000 Hz17. Son pavillon en cornet peut être orienté grâce à vingt-sept muscles, ce qui lui permet de pivoter chaque oreille indépendamment pour localiser avec précision la source d’un bruit et sa distance10.

La surdité des chats blancs est liée au gène « W », qui est responsable de l’absence de pigment dans le poil, qui paraît blanc. Il est en effet démontré que l’allèle W est directement responsable d’une dégénérescence de l’oreille interne, occasionnant la surdité. La surdité ne s’exprime pas systématiquement chez tous les chats : elle peut être la surdité bilatérale, unilatérale ou absente. Le chaton naît normal mais vers l’âge d’une semaine, son oreille interne, au lieu de continuer à se développer subit des altérations progressives. La dégénérescence est généralement complète à trois semaines16.

Vue

Gros plan sur l’œil d’un chat.
Le tapetum lucidum des yeux du chat réfléchit la lumière.

La vue est son sens primordial. Son champ de vision est plus étendu que celui des humains : l’angle de vision binoculaire est de 130°, pour un champ de vision total de 287°, contre seulement 180° chez l’homme18, ce qui reste cependant loin du record absolu du monde animal. L’intensité lumineuse influence la forme de la pupille : allongée en fente étroite en pleine lumière, elle se dilate en un cercle parfait à la pénombre. Contrairement à une idée répandue, il est incapable de voir dans le noir complet. Il est toutefois beaucoup plus performant que l’œil humain dans la pénombre. La nuit, l’aspect brillant des yeux est dû à une couche de cellules de la rétine, appelée tapetum lucidum, qui agit comme un miroir et renvoie la lumière perçue, ce qui la fait passer une seconde fois dans la rétine et multiplie son acuité visuelle dans l’obscurité10.

En revanche, il semblerait (cela est encore discuté) que le chat ne perçoive pas la couleur rouge et que, d’une manière générale, il distingue très mal les détails. Sa vision est granuleuse sur les images fixes tandis qu’un objet en mouvement lui apparaît plus net (par exemple une proie en mouvement)10. Une particularité de l’œil du chat est qu’outre lespaupières inférieure et supérieure, il est protégé par une troisième paupière, la membrane nictitante. Celle-ci se ferme à partir du bord inférieur du coin interne de l’œil vers l’extérieur. Quand elle ne se referme pas complètement, c’est souvent le signe d’un problème de santé chez le chat10. Les chats peuvent avoir les yeux de différentes couleurs : bleu, vert, jaune, marron…

Odorat

Gros plan sur le nezdu chat.

L’odorat a une grande importance dans la vie sociale du félin pour délimiter son territoire. Par ailleurs, c’est son odorat développé qui lui permet de détecter la nourriture avariée et empoisonnée. Il possède deux cents millions de terminaux olfactifs, contre cinq millions pour l’homme19. Ce sens est de 50 à 70 fois mieux développé que chez l’homme.

Goût

Le sens du goût est développé chez le chat, moins que chez l’homme cependant : chez le chat adulte, on compte 250 papilles comptant 2 000 bourgeons gustatifs20. Contrairement au chien, le sens gustatif du chat est localisé à l’extrémité de la langue, ce qui lui permet de goûter sans avaler. Il est sensible à l’amer, à l’acide et au salé, mais non au sucré10.

Toucher

Son sens du toucher est également bien développé. Ses vibrisses (longs poils présents sur les moustaches, sur les pattes, sous le menton, les sourcils) lui indiquent la proximité d’obstacles, même dans l’obscurité totale, en lui permettant de détecter les variations depression de l’air. Celles-ci lui permettent aussi de mesurer la largeur d’un passage. Il ne faut surtout pas les couper car le chat serait déstabilisé21. Les coussinets garnissant ses pattes sont très sensibles aux vibrations et sa peau est constellée de cellules tactiles extrêmement sensibles10.

Autres sens

Organe de Jacobson

L’organe de Jacobson est un véritable sixième sens. Comme le chien ou le cheval, le chat est capable de goûter les odeurs à l’aide de son organe voméro-nasal. Il retrousse ses babines pour permettre aux odeurs de remonter par deux petits conduits situés derrière lesincisives jusqu’à deux sacs remplis de fluide dans les cavités nasales chargées de concentrer les odeurs10.

Organe vestibulaire
Article détaillé : Réflexe de redressement du chat.

Son organe vestibulaire est également particulièrement développé, lui conférant un bon sens de l’équilibre. Ceci explique l’étonnante faculté qu’ont les chats de se retourner rapidement pour retomber sur leurs pattes lors d’une chute10.

Si un chat fait une chute de deux mètres et plus (si tel n’est pas le cas, sa technique ne marche pas) alors qu’il est sur le dos, il peut se retourner afin d’amortir cette chute. En effet, il tourne d’abord sa tête en direction du sol, entraînant les pattes avant puis les pattes arrières22. Le chat se retrouve alors le ventre en direction du sol et prend une position qui ressemble à celle d’un écureuil volant. Il ne lui reste qu’à courber le dos et dès qu’il se rapproche du sol, il rassemble ses pattes, comme s’il était sur terre. Cependant cela ne le sauve pas forcément mais rend juste la chute moins grave23.

Différentes races

Articles détaillés : Race (chat) et Liste des races de chats.

Les caractéristiques essentiellement de morphologie et de couleur conservées entre générations de chats servent usuellement à définir des races, dont la pureté repose sur la constance et la concordance avec des standards. Rappelons que cette notion de race a d’abord un but descriptif de catégorisation arbitraire, plutôt qu’une consistance biologique forte (seule l’espèce montre une homogénéité dont, pour certains critères, anatomiques, génétiques… la variance est parfois moindre que dans la population d’une race). Les races restent interfécondes. La consanguinité produit fréquemment des tares. Par exemple, la surdité est fréquente sur les chatons croisés de chats blancs.

En France, un chat de race est un chat ayant un pedigree24. Les registres d’immatriculation des spécimens sont maintenus par différentes associations comme les américaines TICA, l’ACFA et le CFA, la française LOOF, deux fédérations internationales, la FIFé et la WCF ou encore la GCCF britannique. Ces associations permettent l’inscription des spécimens sur des critères d’origines génétiques stricts. Ainsi tout animal dont les géniteurs ne sont pas inscrits est écarté. Ces inscriptions sont payantes.

Les chats de race sont une minorité et ne représentent selon l’AFIRAC que 5 % de la population totale des chats25. Tous les autres chats domestiques, ceux ne possédant pas de pedigree, sont considérés comme chats de gouttière, appelés également chats de maison. Le nombre de races reconnues varie du simple au double selon ces organisationsA 4. Certaines sont très anciennes, comme le siamois ou l’angora turc, d’autres ont été créées plus récemment, comme le ragdoll ou le peterbald. L’homme a également procédé à des hybridations entre chats domestiques et petits félins, ce qui a donné naissance à des races telles que le bengal.

Comportements

Le chat est d’une nature très indépendante. Contrairement au chien, il se promène seul. C’est un animal rituel qui apprécie bien les situations récurrentes (heures fixes pour les repas par exemple). Bien que territorial, c’est un animal sociable. Bon nombre de chats harets vivent en groupe.

Structure sociale

Le chat est un animal territorial. Cela signifie que la préservation de son lieu de vie est le moteur principal de ses interactions avec les autres individus. Lorsque plusieurs chats partagent le même appartement, il n’est pas rare de les voir choisir chacun son propre « chemin » pour aller d’un lieu à un autre ; ils se partagent ainsi leur territoire.

Le chat n’est pas un animal strictement solitaire : selon l’espace et les ressources disponibles, les chats forment différentes structures spatiales et sociales. Cela va des chats solitaires en milieu rural aux larges et denses groupes en milieu urbain. Il est démontré que ces différentes organisations spatiales et sociales entraînent différents systèmes d’appariement26 : en milieu rural, le système estpolygyne, tandis qu’en milieu urbain, il est difficile pour les mâles dominants de monopoliser plusieurs femelles. En raison de leur forte cohésion, différents groupes de chats voisinant ont tendance à devenir éloignés génétiquement et la même recherche a démontré un important déficit en hétérozygotes.

Communication

Les chats communiquent principalement entre eux par des phéromones ou des positions corporelles. Les glandes contenant les phéromones se trouvent en de nombreux points sur le corps : glandes anales, autour de la queue et de la bouche, sur les joues, entre les coussinets et se déposent également dans la salive, les selles et l’urine. Elles ont l’avantage de pouvoir durer dans le temps, même en l’absence du chat, contrairement aux vocalises ou aux positions corporelles. Elles peuvent être déposées de manière volontaire (marquage du territoire, contacts sociaux comme l’allotoilettage…) ou involontairement (stress, attachement de la mère à ses chatons, phéromones sexuelles)27. Le chat utilise également une large gamme de positions corporelles pour communiquer. La position générale du corps, ses mimiques faciales ou les mouvements de sa queue, de ses yeux et de ses oreilles indiquent l’état dans lequel se trouve le chat27. En dehors de la relation entre une chatte et ses petits, le miaulement est très peu utilisé lorsque des chats communiquent entre eux. Par contre, au contact de l’humain, il continue souvent à utiliser différentes vocalises pour communiquer27.

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Vocalisations

Fichiers audio
Miaulement

Le miaulement est un cri caractéristique du chatA 5. En général, le chat est d’un tempérament plutôt discret, mais certaines races, notamment les siamois, sont plus « bavardes » que d’autres.

Le chat crie souvent et fortement quand il cherche un compagnon ou une compagne. Certains disent alors qu’il « margotte », au sens figuréA 6. Les miaulements sont poussés tout d’abord par la femelle au début de l’œstrus, puis pendant toute la période d’accouplement, par le mâle et la femelle, avec de nombreuses variations possibles28.

Plus rarement, le chat émet un miaulement saccadé d’intensité faible lors d’une frustration, comme lorsqu’il voit une proie hors de portée tel un oiseau ou un insecte volant. Ce miaulement est souvent accompagné de claquement des mâchoires, parfois accompagné de vifs mouvements de queue, que l’on pourrait comparer à notre expression avoir « l’eau à la bouche »27.

En présence de l’humain, le chat très imprégné utilise souvent un registre spécifique, qui varie selon l’individu et qui semble en grande partie acquis. Selon le chercheur John Bradshaw, le chat peut utiliser une dizaine de vocalises selon les circonstances et sa situation. Ainsi, il peut accueillir son maître avec des petits miaulements brefs en rafales (comme s’il « aboyait »), saluer les passants, demander une action spécifique (le brossage, par exemple), signaler qu’il a faim, ou mal29,30,A 7.

Grognement

Le chat, en position d’attaque ou de défense, est aussi capable de grogner et de souffler. Le terme de feulement est également utilisé dans le sens de grondement. Par exemple, de nombreux grognements et sifflements — en plus des miaulements — sont émis par les mâles qui s’affrontent pour la femelle lors des périodes de reproduction28.

Ronronnement
Article détaillé : Ronronnement.

Le mécanisme du ronronnement n’est pas encore connu, les félins ne semblant pas posséder d’organe dédié particulièrement au ronronnement. Une première hypothèse suppose une contraction très rapide des muscles du larynx, ce qui comprimerait et dilaterait laglotte, faisant vibrer l’air au passage. Une autre, plus ancienne, évoque une vibration de la veine cave, amplifiée par les bronches, la trachée et les cavités nasales. Ces vibrations sonores se retrouvent chez la plupart des félins mais leur mécanisme et leur utilité sont encore mal expliqués. Cet état, comme le sommeil, pourrait être réparateur pour l’organisme du chat31. En effet, une hypothèse avance que le ronronnement, dont la fréquence se situe entre 25 et 30 Hz, peut avoir un pouvoir réparateur et même antalgique par rapport aux os, aux tendons et aux muscles. On pense que le ronronnement est également très bénéfique aux humains, notamment grâce à un effet relaxant32.

Le ronronnement apparaît dès l’âge de deux jours lors de la tétée, où chatte et chatons communiquent par ronronnement ; ce phénomène apparaît aussi lors de la toilette des chatons par la mère19. Le ronronnement se manifeste le plus souvent lorsque l’animal éprouve du plaisir mais aussi de la souffrance : stressé, blessé et même en mourant, le chat peut ronronner ; il s’agit donc de l’expression d’un sentiment fort. Enfin, le ronronnement sert aussi à communiquer, puisque la rencontre de deux chats déclenche des ronronnements31. Le chat ronronne le plus souvent pour exprimer la dépendance19 : le chaton dépend de sa mère et de son lait, de l’homme lorsqu’il réclame des soins ou des caresses.

Sommeil

Chat dormant en plein jour (animation).

Le chat a besoin d’entre 12 et 16 heures de sommeil, mais en général il dort plus, soit en moyenne 15 à 18 heures par jour. Il reste ainsi éveillé environ 6 à 9 heures, dont une partie de la nuit pour chasser. Le chat est un animal avec une grande proportion de phases desommeil paradoxal pendant lesquelles il rêve : la durée quotidienne de cette phase dure de 180 à 200 min chez le chat, contre environ 100 min pour l’homme33. C’est pour cette raison que le chat est fréquemment utilisé dans le cadre d’expérimentations sur les cycles dusommeil.

Durant les phases de sommeil paradoxal, l’activité électrique du cerveau, des yeux et des muscles est très importante34 : plusieurs mouvements surviennent tels que l’agitation desvibrisses, les sursauts des pattes ou de la queue, le hérissement du pelage, le battement des paupières, le changement de position et même des miaulements ou grognements. Il est à noter que ces phases de sommeil paradoxal sont très importantes chez le chat : cela lui permet de garder un équilibre au niveau mental35. Ce sommeil paradoxal peut voir son temps augmenté par des repas échelonnés au cours de la journée. Durant ce sommeil paradoxal le tracé de son encéphalogramme est analogue à celui de l’éveil malgré une totale perte de conscience : le système nerveux fonctionne probablement à vide, soit pour sélectionner et mettre en mémoire les événements de la journée, soit pour évoquer le souvenir des perceptions passées, d’où l’hypothèse que le sommeil paradoxal est un témoin de l’activité onirique35.

Griffades

Chatte griffant une branche d’arbre pour marquer son territoire.

La pousse des griffes du chat est continue, et compense leur usure naturelle. Le chat peut ajuster la longueur de ses griffes et les aiguiser en les frottant contre une surface rugueuse : il « fait ses griffes ». Les griffades sont des marquages visuels et olfactifs. Ce comportement est un outil de communication. Le chat possède entre les coussinets desglandes sudoripares émettrices de phéromones qui servent à signaler son passage aux autres chats. En outre, les traces de griffades sont un marquage visuel, pour signaler la présence d’un chat sur le territoire.

L’onyxectomie, est parfois pratiquée par les propriétaires : elle consiste en l’ablation totale de la griffe et l’amputation de la troisième phalange sur laquelle celle-ci est insérée. Le plus souvent, elle n’est réalisée que sur les pattes antérieures. La plupart des associations de défense des animaux condamnent cette opération, considérée comme cruelle36. L’animal privé de ses griffes, incapable de se défendre ou de grimper aux arbres, devient également plus vulnérable puisqu’il ne peut échapper à ses prédateurs. L’ablation des griffes est couramment pratiquée aux États-Unis et au Canada. Cette opération est en revanche interdite dans 29 pays, principalement européens37. D’autres techniques de dégriffage, moins douloureuses pour le chat, existent, comme la tendinectomie ou la brûlure des nerfs au laser.

Toilette

Lors de leur toilette, ils avalent de nombreux poils morts qui s’accumulent dans l’estomac, formant des boules de poils, appeléestrichobézoards. Cela perturbe leur transit intestinal et ils sont obligés de les régurgiter afin d’éviter une occlusion intestinale. Leur salive contient l’allergène qui provoque l’allergie aux poils de chat. C’est donc lors de sa toilette que le chat le dépose sur ses poils.

L’« allotoilettage » (action de se lécher mutuellement) est réservé aux chats qui se connaissent et s’apprécient. Ils se lèchent pour échanger leur odeur et déposent sur l’autre des phéromones apaisantes27. Quand ils s’entendent bien, les chats adultes dorment volontiers ensemble, serrés l’un contre l’autre comme lorsqu’ils étaient chatons. Un moyen de se procurer mutuellement chaleur et sécurité. En dormant ensemble, les chats échangent aussi leur odeur.

Lapement

Vidéo d’un chat lapant l’eau d’une flaque.

Le chat, à l’instar des félidés, a une technique de lapement différente des autres animaux. On pensait que les papilles cornifiées de sa langue lui servaient à retenir l’eau mais il en est tout autrement. Alors que l’homme boit par la technique de succion et que le chien, comme beaucoup d’autres vertébrés, plonge le museau et plie sa langue comme une cuillère, ce qui amène le liquide vers sa gueule, le chat plie la pointe de la langue vers le bas et vers sa face dorsale pour effleurer le liquide, puis la retire aussitôt, ce qui crée une colonne de liquide. Le chat, au moment où la gravité reprend le pas sur la force d’inertie et va faire retomber la colonne, referme sa mâchoire et aspire alors une partie de cette colonne38. Cette technique de lapement (en moyenne 4 lapées par seconde pour le chat, moins pour les félidés plus gros39) a été modélisée mathématiquement et reproduite par un robot (disque de verre rond remontant par un piston à la même vitesse que la langue féline, soit 1 m/s40). Une hypothèse expliquant cette technique sophistiquée met en cause la région extrêmement sensible du nez et des moustaches du chat, ce dernier lapant en cherchant à maintenir cette région la plus sèche possible41.

Déjections

Crottes fraîches de chat.

Les chats, dans la nature, choisissent un coin de terre meuble pour y laisser leurs déjections. Ils les recouvrent ensuite de terre, en grattant cette dernière avec leurs pattes avant. L’odeur des selles déclenche le recouvrement ; cela permettait à l’état sauvage de ne pas faire repérer leurs odeurs par les prédateurs et de diminuer les risques d’infections parasitaires42. Elle est donc quasiment instinctive, et est inculquée très tôt par la mère aux chatons.

Le chat défèque une à deux fois par jour42 et urine jusqu’à cinq fois par jour43. Il ne faut pas confondre le marquage urinaire, c’est-à-dire l’opération de marquage du territoire, et la miction, où le chat « se soulage »43 : dans le premier cas, le chat est debout, la queue levée et dos à l’élément qu’il compte marquer, dans le second cas, il adopte une position analogue à celle de la défécation. La défécation enfouie ne constitue probablement pas un signe du marquage du territoire chez le chat, au contraire des déjections situées bien en vue sur des lieux de passage des chats (en hauteur, par exemple sur une souche)42.

Avec le vieillissement de l’animal, le volume d’urine peut croître à cause de fréquents problèmes bénins d’hyperthyroïdie44.

Chasse

Comportement en chasse

Le chat est essentiellement carnivore. Son métabolisme a besoin de taurine présente dans la viande, qui est un dérivé d’acide aminéqu’il ne peut synthétiser en quantité suffisante. Une carence en taurine entraîne chez le chat des troubles oculaires, cardiaques, desdéficits immunitaires et des problèmes de reproduction chez les femelles45. Deux stratégies de chasse peuvent être distinguées46 : la stratégie mobile (ou chasse à l’approche), comportant une phase d’approche de la proie, suivie d’une phase d’attaque et la stratégie stationnaire (ou chasse à l’affût), qui comporte une phase attentive et immobile, suivie d’une phase d’attaque. Les méthodes de chasse utilisées ne semblent pas spécifiques à l’espèce chassée.

Pour tuer sa proie, le chat mord généralement à la nuque, en brisant ainsi la colonne vertébrale46. Les proies les plus courantes sont de petits rongeurs mais ils s’attaquent aussi aux lézards, aux petits oiseaux, aux insectes, aux lapereaux et parfois à des proies moins conventionnelles comme la grenouille, le hérisson ou l’écureuil. Opportuniste, le chat ne rechigne pas à s’attaquer aux déchets46. La chasse peut simplement se dérouler dans une optique de jeu. Chez le chaton, on observe des jeux de chasse comme chez les autres félins, avec un rôle social similaire.

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Impact sur l’environnement naturel

L’instinct de prédateur du chat se traduit par le fait que, même parfaitement « domestiqué », et bien nourri, il ne renonce pas pour autant à tuer des proies autour de lui.

Populations domestiques

Un certain nombre d’études ont été faites pour mesurer l’impact de ce comportement, au Royaume-Uni et aux États-Unis :

  • une étude portant sur une année47 menée à WichitaKansas, a montré en 2000 que les chats de cette ville de 300 000 habitantstuaient en moyenne 4,2 oiseaux par an chacun, malgré leur environnement urbain. Une extrapolation aux 64 millions de chats que comptaient alors les États-Unis conduirait au chiffre de 250 millions d’oiseaux tués chaque année dans le pays par les chats ;
  • en Angleterre, Peter B. Churcher et John H. Lawton ont mené une étude d’un an également sur 78 chats, dans un petit village duBedfordshire. Les résultats, extrapolés par eux en 1989 sur la base du nombre de chats en Angleterre (de l’ordre de 5 millions lors de l’étude), correspondaient à un nombre annuel de proies tuées de toutes espèces de l’ordre de 70 millions, dont environ 35 % d’oiseaux (soit plus de 20 millions d’oiseaux tués par an). Près de la moitié des oiseaux tués étaient des hirondelles48. Rapporté au nombre de chats, le chiffre d’oiseaux tués par chat est compris entre 4,5 et 5 par an, donc finalement très proche du chiffre trouvé dans l’étude américaine.

Il a été remarqué que le problème vient du fait que cette prédation n’est pas naturelle, puisqu’elle dépend d’une population de chats anormalement importante, car son nombre est défini par l’homme, et non par les ressources naturelles49. Ceci se traduit en particulier par le fait que le chat entre en concurrence avec les prédateurs naturels de la région, dont la survie est ainsi rendue plus difficile. Mais il a aussi été rappelé que ces populations domestiques de chats existent depuis déjà des siècles, sans que les équilibres naturels en aient été profondément affectés, ni qu’on puisse leur attribuer la disparition de telle ou telle espèce d’oiseau. Le point crucial dépend donc de la densité de population humaine elle-même, ainsi que l’augmentation du nombre moyen de chats par foyer humain. L’étude menée par Peter B. Churcher et John H. Lawton eux-mêmes, si sérieusement qu’elle ait été conduite, porte sur un échantillonnage trop faible pour pouvoir être extrapolée au niveau d’un pays tout entier50.

Reste le fait que le potentiel destructeur du chat domestique s’est révélé, lors de ces études, être beaucoup plus important que ce que l’on pensait jusqu’alors, s’agissant d’une population domestique sans réel besoin de trouver sa nourriture par elle-même.

Chats retournés à l’état sauvage
Article détaillé : Chat haret.

S’il existe des chats redevenus sauvages dans de nombreux pays, c’est dans l’hémisphère sud, dans des pays comme l’Australie51 ou la Nouvelle-Zélande — où les chats n’ont jamais été une population d’origine indigène — que ce problème présente le plus d’acuité. En effet, ces terres abritent des espèces, telles que le kakapo, particulièrement fragiles face à des carnivores mammifères placentairesimportés, tels que les dingos ou les chats redevenus sauvages (« chat haret »). Ces chats ont eu des effets importants sur ces espèces animales, et ont joué un rôle majeur dans les risques d’extinction de plusieurs d’entre elles.

En Australie, de nombreuses espèces indigènes, des oiseaux, des lézards, de petits marsupiaux sont chaque année la proie de chats harets. Les chats, introduits en Australie au xviiie siècle par des colons britanniques, ont donné lieu à l’apparition d’une population sauvage, en particulier au xixe siècle, où des chats domestiques ont été délibérément relâchés pour lutter contre la prolifération de souris et de lapins. Cette population redevenue sauvage est aujourd’hui très importante, puisqu’elle a été évaluée en 2004 à 18 millionsde chats52. Des mesures d’éradication de ces chats, considérés comme invasifs, y sont d’ailleurs régulièrement menées par le gouvernement australien51, sous le nom de Threat Abatement Plans (« Plans d’amoindrissement de la menace » sur la biodiversité). Ces plans identifient les espèces menacées par les chats (une trentaine d’espèces pour les seuls oiseaux, par exemple), ainsi que les actions à mener et les moyens à mettre en œuvre. Ils donnent lieu ensuite à une analyse des résultats obtenus.

Le problème écologique ainsi posé à l’Australie est extrêmement complexe, puisque la totale extermination des chats harets se traduirait aussitôt par la multiplication incontrôlée d’autres espèces invasives importées, comme les lapins et les rats52. C’est ce qui est arrivé par exemple dans l’île Macquarie, où l’éradication du chat s’est traduite par une explosion désastreuse du nombre de lapins53. En Nouvelle-Zélande, la menace est du même ordre, à la fois dans son origine (population de chats domestiques relâchés auxixe siècle pour lutter contre la prolifération des lapins), et dans ses conséquences sur les espèces locales. Les chats harets sont par ailleurs soupçonnés de véhiculer la tuberculose, même s’il est loin d’être prouvé qu’ils puissent transmettre la maladie à d’autres espèces54. Il est permis en Nouvelle-Zélande de tirer sur les chats soupçonnés d’être des chats harets, ce qui amène à garder enfermés chez soi les chats domestiques lorsque des battues sont organisées.

Reproduction

Maturité sexuelle

Le développement des fonctions reproductrices du chat mâle commence vers trois mois avec l’augmentation de la production detestostérone. Vers six ou sept mois des épines apparaissent sur le pénis du chat27. À cet âge, il peut commencer à se reproduire et souvent, marque son territoire en émettant des jets d’urine très odorants.

La femelle devient pubère dès son premier œstrus (communément appelé « chaleurs ») qui survient en moyenne entre sept et dix mois55. Dès les premières chaleurs, qui durent de un à cinq jours55, la chatte est capable de se reproduire. Elle connaît ensuite de nombreuses périodes de chaleurs, généralement situées du printemps à l’automne. Il est possible qu’une chatte soit de nouveau fécondée deux semaines après avoir mis bas27.

Accouplement

Accouplement du chat.

Lorsque les mâles sont à même de pouvoir s’accoupler avec la femelle, encore faut-il que cette dernière les accepte. Lors de l’accouplement, qui dure entre 5 et 15 secondes27, le mâle monte sur le dos de la femelle et lui mord la peau du cou et piétine la croupe pour améliorer la pénétration. Les petites épines présentes sur le pénis du mâle orientées vers l’arrière raclent les parois du vagin de la femelle. Cette stimulation du vagin est nécessaire pour déclencher l’ovulation chez la chatte56. À chaque pénétration, la chatte émettra un nouvel ovule, ce qui explique pourquoi les chatons d’une même portée peuvent être de pères différents57.

Des hybridations sont possibles entre le chat domestique et le chat forestier (à ne pas confondre avec les chats harets), chat sauvage autochtone d'Europe58,59 protégé par laConvention de Berne et qui n'a jamais été domestiqué. On s’attend à ce que ce phénomène soit de plus en plus fréquent avec la fragmentation des forêts et une pénétration plus forte des chats domestiques, et il pourrait être une source de « pollution génétique60 » et de propagation de zoonoses et de virus61 ou autres pathogènes et parasites félins59.

Gestation et mise bas

Quatre chatons d'une portée.

La gestation dure 63 à 65 jours et une portée compte en moyenne quatre à cinq chatons, le maximum étant de huit55. Le ventre de la chatte commence à gonfler vers quatre semaines de gestation. À environ 35 jours, les mamelles de la femelle grossissent et rosissent. À sept semaines, elle commencera à chercher un endroit calme et convenable pour accoucher (voir photo ci-contre)62.

Environ vingt minutes après ses contractions, la chatte met bas son premier chaton, puis, en général, les autres chatons arrivent toutes les quinze minutes. Les chatons arrivent dans une poche, la chatte lave immédiatement ses petits à coups de langue pour stimuler leur première inspiration. Ensuite, elle mange le placenta, qui est très nutritif, et coupe le cordon ombilical62.

Éducation des chatons

Lorsque les chats vivent en groupe, il y a une synchronisation de l’œstrus entre les femelles du groupe. Ceci favorise les naissances synchronisées et permet un élevage communautaire des jeunes. L’élevage communautaire est important car en cas de disparition d’une des mères, les chatons orphelins sont élevés par les autres femelles26. Notons que de nombreux cas ont montré que, chez le chat domestique, l’élevage des chatons orphelins peut être la tâche d’une chatte ou d’un chat stérilisé. La synchronisation de l’œstrus permet donc juste l’allaitement par des femelles elles-mêmes allaitantes. Selon N. Magno, psychologue et passionnée d’éthologie, le comportement maternel est indépendant des hormones ovariennes ; il peut être stimulé par une forte chute du niveau d’œstrogène et de progestérone, qui se produit après la stérilisation comme après la mise bas63.

Le chaton naît aveugle (les yeux fermés) et sourd et pèse de 100 à 110 g55 ; lorsqu’il ouvre les yeux, à l’âge de huit à douze jours, ils sont de couleur bleue jusqu’au changement définitif (vers deux mois)64. Tous les chatons naissent avec des rayures fantômes qui disparaissent peu à peu avec la pousse du poil28. La chatte apprend aux chatons à se laver, se nourrir, etc. À quatre semaines, elle leur apporte leur première proie vivante, puis à cinq semaines, elle leur apprend les rudiments de la chasse28. L’émancipation se produit entre huit à douze semaines, mais la séparation de la famille se déroule à l’âge de six à huit mois55.

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Stérilisation

La stérilisation est une opération chirurgicale destinée à empêcher la reproduction de l’animal. Chez le mâle, elle est appelée castrationet consiste en l’ablation des testicules. Chez la femelle, la stérilisation est effectuée par l’ablation des ovaires : l’ovariectomie. Outre l’arrêt de la reproduction (limitation de la taille de population), la stérilisation modifie le comportement et la physiologie de l’animal. Chez le mâle, une stérilisation précoce (avant la puberté) limite le comportement territorial et diminue la tendance au marquage (urine, griffades). Les chaleurs des femelles s’arrêtent. Les changements hormonaux accompagnant la stérilisation peuvent provoquer une prise de poids car les besoins énergétiques sont réduits65. Comme le chat est encore en pleine « adolescence », il faut limiter le développement des cellules graisseuses. Si le chat est trop nourri au regard de ses nouveaux besoins, leur nombre aura tendance à augmenter. C’est pourquoi il est fortement recommandé de surveiller le régime alimentaire du chat stérilisé (mâle ou femelle) pendant les trois mois qui suivent l’intervention. Ainsi, à l’âge adulte, les risques d’obésité deviendront minimes.[réf. souhaitée]

Pour les femelles, la prise de pilules ou de piqûres contraceptives, qui bloquent le cycle de reproduction et fait disparaître les chaleurs, sont parfois utilisées comme une alternative à la stérilisation chirurgicale. Les injections, quant à elles, permettent de stériliser provisoirement une femelle sur de plus longues périodes. En général, leurs effets s’étalent sur trois mois lors de la première injection, puis sur cinq mois si l’on poursuit régulièrement le même traitement. Étant incompatibles avec un état de gestation, elles doivent être administrées de préférence en dehors des périodes de chaleurs, sous peine de risques d’infections. Ces méthodes de contraception sont soupçonnées d’avoir des effets secondaires comportementaux et cancérigènes66.

Santé

Durée de vie

Le chat domestique a une longévité atteignant régulièrement 12 à 18 ans55. Creme Puff (3 août 1967 au 6 août 2005), qui mourut à l’âge de 38 ans et 3 jours, est le plus vieux chat jamais enregistré, selon l’édition 2007 du livre Guinness des records ; il vivait avec son propriétaire, Jake Perry, à AustinTexasÉtats-Unis67. Le précédent record était antérieurement détenu par Puss, chat tigrébritannique mort en 1939 à l’âge de 36 ans12.

Parasites

Le chat peut être sujet de nombreux parasites.

Des ectoparasites, comme à d’autres carnivores, peuvent leur transmettrent un petit ténia (Dipylidium caninum)68 ; en particulierCtenocephalides felis, une puce plus spécifique aux félidés. Le chat peut également être touché par d’autres espèces de puces.
Felicola subrostratus est une espèce de poux spécifique infectant principalement les animaux âgés.
Bien que plus rarement touchés que les hommes ou les chiens, quelques espèces de tiques peuvent infecter les chats.

Les parasites internes sont moins spécifiques. Concernant les parasites intestinaux, les chats comme les chiens peuvent être affectés par des vers plats, dits cestodes (comme les ténias), ou des vers ronds, dits nématodes (principalement les ankylostomes et lesascaris - les trichuris affectant les chiens mais non les chats69).

D’autres parasites sont mieux connus du public par les maladies qu’ils causent comme la toxoplasmose et la giardose (causées par des protozoaires), la gale auriculaire (due à un acarien), la dirofilariose (dit « ver du cœur »), l'ankylostomose (causées par desnématodes), la douve du foie (causée par des vers plats).

Maladies

Article détaillé : Liste des maladies des félins.

Les maladies propres au chat sont courantes chez les individus vivant à l’extérieur. Le risque qu’ils les contractent peut être minimisé de manière très importante en procédant à leur vaccination, à leur stérilisation et en restreignant leurs accès à l’extérieur. Certaines maladies du chat sont des zoonoses, c’est-à-dire qu’elles sont transmissibles à l’homme. En dehors des maladies infectieuses, parasitaires et virales, le chat peut être sujet à diverses maladies dues à son alimentation (allergiediabète sucréobésité…), à desblessures, à des maladies génétiques, etc. Certaines pathologies peuvent être plus ou moins fréquentes selon les races : par exemple, environ 40 % des persans et exotiques à poils courts sont sujets à la polykystose rénale70, et l’abyssin est fréquemment atteint d’amyloïdose rénale71.

Maladies transmissibles à l'homme

Parmi celles-ci, les plus connues sont la rage, la tuberculose, la toxoplasmose, la lymphoréticulose, la pasteurellose et la yersiniose72. On peut également citer les salmonelloses, la brucellose, certaines encephalopathies et certaines hépatites virales. À l'occasion de morsures ou de griffures, certaines maladies très sévères peuvent survenir, via transmission de germes.

Obligations légales en Europe

Comme tous les carnivores domestiques de compagnie le chat doit posséder un passeport européen pour voyager73 et pour cela être vacciné, examiné et identifié. Les animaux de compagnie, et notamment les chats, ne peuvent être vendus à des mineurs de moins de16 ans, sauf avec l’accord exprès du responsable parental74.

En Belgique

Lors de la vente d’un chat domestique :

  • l’animal doit être âgé d’au moins huit semaines (les éleveurs et diverses associations félines conseillent également d’attendre l’âge de trois mois) ;
  • si l’animal est un chat de race, il doit posséder un pédigrée ou avoir fait l’objet d’une demande ;
  • contrat de vente avec garanties pour les chats de race ;
  • obligation de vacciner contre la rage au sud du sillon Sambre-et-Meuse75.

En France

Article détaillé : Animal domestique en droit français.
La puce sous-cutanée électronique, comme le tatouage, permet d’attribuer au chat un numéro identifiant unique.

Lors de la vente d’un chat domestique :

  • l’animal doit être âgé d’au moins 8 semaines (les éleveurs préconisent d’attendre l’âge de3 mois pour une meilleure socialisation) ;
  • identification de l’animal par tatouage (à partir du 3 juillet 2011, celui-ci n’est cependant plus suffisant76) ou transpondeur (puce sous-cutanée électronique), obligatoire même en cas de don ;
  • si l’animal est un chat de race, il doit posséder un pédigrée ou avoir fait l’objet d’une demande ;
  • contrat de vente ou facture pour les professionnels ;
  • fiche de conseils d’élevage77.

Divagations de l’animal : « Est considéré comme en état de divagation tout chat non identifié trouvé à plus de deux cents mètres des habitations ou tout chat trouvé à plus de mille mètres du domicile de son maître et qui n’est pas sous la surveillance immédiate de celui-ci, ainsi que tout chat dont le propriétaire n’est pas connu et qui est saisi sur la voie publique ou sur la propriété d’autrui78». Il peut alors être capturé et conduit en fourrière79 pour être placé ou euthanasié à moins d’être réclamé et identifié par son propriétaire dans les huit jours qui suivent80.

En Suisse

En Suisse, le propriétaire d’un chat domestique doit faire en sorte que son animal ait des contacts quotidiens avec des êtres humains ou un contact visuel avec des congénères. Les chats domestiques ne peuvent être détenus en enclos que pour des durées passagères et doivent pouvoir en sortir au moins cinq jours par semaine ; de plus, les dimensions de cet enclos sont réglementées81.

Il est recommandé que le chat soit également vacciné contre le typhus, le coryza et la leucose féline, et qu’il ait été régulièrementvermifugé depuis l’âge de trois à quatre semaines.

Histoire

Évolution de l’espèce

Les ancêtres des chats, au sens d’animaux félidés, sont apparus avec tous les autres carnivores au Paléogène (environ -65 millionsd’années). De taille réduite, leur morphologie faisait d’eux de formidables prédateurs. Le genre Felis apparait au pléistocène (environ-600 000 ans), se différenciant des Panthera (ou Leo, genre qui comprend le lion, le tigre, le léopard et le jaguar), et des Acinonyx(guépard). Ils s’adaptèrent a un habitat varié, se répandant sur toute la surface du globe (excepté l’Australie, où ils furent introduits par les colons : chats harets). Le chat, au sens plus courant, est typiquement devenu le Felis silvestris (Chat sauvage commun), dont on distingue le Felis silvestris silvestris (Chat européen), le Felis silvestris libyca (Chat sauvage africain) et le Felis margarita (Chat des sables). Il est impossible d’établir précisément le moment où le chat, ou du moins l’un de ces félins, a été domestiqué, alors même que sa classification en espèces et sous-espèces reste controversée, et compliquée par la domestication et le marronnage. Ladomestication par l’homme notamment du Felis silvestris silvestris (Chat domestique (Felis silvestris forma catus) encore appelé Chat de maison, Chat de gouttière) fut probablement tardive, vu son comportement indépendant, du moins n’apparaît-il jamais dans les peintures préhistoriques.

L’évolution des chats domestiques dirigée par l’Homme, en tant qu’animaux de compagnie, auxiliaires utiles, puis aujourd’hui sélection de Pedigrees, a conduit à une cinquantaine de races. L’évolution a croisé d’autres voies non naturelles, comme pour le chat Bengal(croisé d’un chat commun avec le chat léopard du BengalePrionailurus bengalensis), ou naturelles pour des chats d’autres genres queFelis (Chat de TemminckCatopuma temminckii ; Chat à tête platePrionailurus planiceps).

Dans son Het Leven der Dieren ZoogdierenBrehm désigne le chat domestique comme Felis maniculata domestica.

Sa première description par Carl von Linné en 1758 est en tant qu’espèce Felis catus dans la trentième édition de Systema naturaeA 8, mais sa position dans la classification des êtres vivants a varié fortement : le chat domestique a pris tantôt le statut d’espèce, tantôt celui desous-espèce du chat sauvage (Felis silvestris) et de nombreux synonymes de l’un ou l’autre des termes ont existé. En 2006, des travaux effectués sur les chromosomes sexuels et l’ADN mitochondrial de toutes les espèces de félins, conjugués à des recherchespaléontologiques, ont révélé que la lignée du Chat domestique (Felis catus) a vraisemblablement divergé il y a 3,4 millions d’années, au Pliocène, dans les déserts et les forêts denses du bassin méditerranéen82. Une autre étude moléculaire menée sur979 individus (chats des sables, chats sauvages de différentes sous-espèces et chat domestique) en 2007 a permis de montrer les liens proches entre le chat ganté (Felis silvestris lybica) et le chat domestique : ceux-ci auraient divergé il y a environ 130 000 ans1.

Arbre phylogénétique de Felis silvestris1

 
 

 Felis silvestris silvestris - Chat sauvage d’Europe

 
 
 

 Felis silvestris cafra - Chat sauvage sub-saharien

 
 
 
 

 Felis silvestris ornata - Chat orné

 
 

 Felis silvestris bieti - Chat de Biet

 
 
 
 

 Felis silvestris lybica - Chat ganté

 
 

 Felis silvestris catus - Chat domestique

 
 
 
 
 

Domestication

Article détaillé : Histoire du chat.

Les premières découvertes paléontologiques situaient les premiers foyers de domestication du chat en Égypte, vers 2000 av. J.-C., mais la découverte en 2004, par une équipe d’archéo-zoologie des restes d’un chat aux côtés de ceux d’un humain dans une sépulture à Chypre repousse le début de cette relation entre 7 500 et 9 000 ans av. J.-C. Le chat découvert présente une morphologie très proche du chat sauvage d’Afrique, sans les modifications du squelette dues à la domestication : il s’agissait d’un chat apprivoisé plutôt que domestiqué. La cohabitation des chats et des hommes est probablement arrivée avec le début de l’agriculture : le stockage du grain a attiré les souris et les rats, qui ont attiré les chats, leurs prédateurs naturels83,84.

L’étude menée par Carlos Driscoll sur 979 chats a permis de déterminer l’origine probable du chat domestique : c’est dans le Croissant fertile que félins et hommes auraient noué contact. Cinq domestications différentes du Chat ganté eurent lieu, il y a 8 000 à10 000 ans82. Le chat domestique n’est pas la seule espèce parmi les Felinae utilisée comme animal de compagnie, le Chat ganté85et le Jaguarondi86 sont ou ont été apprivoisés eux aussi pour chasser les souris et les rats.

Antiquité

Article détaillé : Chat dans l’Égypte antique.
Une mosaïque de Pompéi.
La déesse nordique Freyja dans son char tiré par ses chats, Nils Blommér, 1852.

Les Égyptiens de l’Antiquité divinisent le chat sous les traits de la déesse protectriceBastet, symbole de la fécondité et de l’amour maternel, dont le culte se situe principalement dans la ville de Bubastis. Les archéologues ont découvert de très nombreuses momies de chats qui montrent à quel point les Égyptiens les vénèrent ; on peut voir ces momies, entre autres, à Paris (musée du Louvre), à Londres (British Museum) ou au Caire (Musée égyptien du Caire)87.

En guise d’animaux chasseurs de rongeurs, la Grèce antique ne connaît longtemps que lesmustélidés (furets et belettes). Ce sont les Phéniciens qui volent aux Égyptiens quelques couples de leur animal sacré pour les revendre aux Grecs. Aristophane cite même la présence d’un marché aux chats à Athènes87,A 9.

Les Romains, en revanche, vouent une passion aux gros animaux agressifs, et plus tardivement au chat : d’abord réservé aux classes aisées, l’usage de posséder un chat se répand dans tout l’Empire et dans toutes les couches de la population, défendant les récoltes et les greniers contre la menace des rongeurs habituels, et assurant la dispersion de l’animal dans toute l’Europe87. Mais ces mêmes Romains, afin d'éviter que la zoolâtrieégyptienne ne gagne les terres de l’Empire, donnent au chat une réputation sulfureuse en l'associant à la luxure, comme en attestent les graffiti obscènes de lupanars de Pompéi qui accolent le nom de « chatte » (felis, plus tard catta, d'où le glissement pour désigner le sexe féminin) ou de « petite chatte » (felicula) à celui d'une prostituée88.

Moyen Âge et Renaissance

En principe, l’image du chat est positive dans l’islam en raison de l’affection qu’éprouveMahomet, sauvé de la morsure d’un serpent par un chat89. À l’inverse, le chat est satanisé dans l’Europe chrétienne durant la majeure partie du Moyen Âge, manifestement en raison de son adoration passée de la part des païens et surtout de la réflexion de la lumière dans ses yeux, qui passe pour être les flammes de l’Enfer. Dans la symbolique médiévale, le chat est associé à la malchance et au mal, d’autant plus quand il est noir, ainsi qu’à la sournoiserie et à la féminité. C’est un animal du diable et des sorcières90. On lui attribue des pouvoirs surnaturels, dont la faculté de posséder neuf vies87,A 10. Dans certaines régions françaises, la légende attribue aumatagot, un chat noir diabolique, la possibilité de rendre riche son maître en lui rapportant chaque nuit des pièces d'or91.

Toutefois le chat est un animal courant et banal92 tout au long du Moyen Âge et on lui reconnaît un rôle prophylactique93. Sa fourrure est couramment un objet de commerce94.

Cependant, la Renaissance marque un certain retour en grâce du chat, principalement en raison de son action préventive contre les rongeurs, dévoreurs de récolte. Les Grandes découvertes et la mise au jour d’espèces exotiques jouèrent également un rôle certain. L’empereur Charles Quint emporte ainsi avec lui lors de sa retraite au monastère de Yuste deux petits chats brésiliens qui lui ont été offerts par sa sœur Catherine de Portugal95.

Périodes moderne et contemporaine

Une première tentative de réhabilitation est la célèbre Histoire des Chats : dissertation sur la prééminence des chats dans la société, sur les autres animaux d’Égypte, sur les distinctions et privilèges dont ils ont joui personnellement (1727) de François-Augustin de Paradis de Moncrif. L’auteur y prend la défense du chat à travers des références historiques, notamment à l’ancienne Égypte, qui se veulent érudites et constituent en réalité un pastiche de la pédanterie96.

Vers 1727, avec l'invasion massive du rat gris en Europe, les chiens ratiers, comme l'Affenpinscher, prennent la place des chats impuissants face à ce rat plus gros et agressif. Le chat perd ainsi son rôle de prédateur pour devenir progressivement un animal de compagnie97. Malgré de nobles exceptions comme les chartreux de Richelieu ou le persan blanc de Louis XV, le chat ne connaît son véritable retour en grâce qu’à la faveur du romantisme : il devient l’animal romantique par excellence, mystérieux et indépendant ; le chat noir devient quant à lui un des symboles récurrents du romantisme noir à la même période[réf. nécessaire]. Toujours au xixe siècle, il se retrouve également symbole du mouvement anarchisteA 11 (France), à travers son image poétique, autonome et gracieuse. Lexxe siècle, quant à lui, garde cette vision romantique tout en s’intéressant au chat d’une manière plus scientifique.

Aujourd'hui avec l'homme

En France

Selon des études datant de 2008 en France, le chat en tant qu'animal de compagnie connaît un fort essor : alors que la population de chiens baisse de 3,3 % entre 2006 et 2008 pour arriver à 7 800 000 représentants, le nombre de chats augmente de 6,5 % dans ce même laps de temps, pour atteindre 10 700 000 animaux en 200898. En 2008, les trois races de chats préférées des français sont lesiamois, le persan et le chartreux98.

La population française de chats issus de croisement augmente sensiblement entre 2006 et 2008 : de 54,1 % à 63,4 %, tandis que les chats de gouttière progressent également98. 4,2 % des chats sont déclarés comme étant de pure race par leurs maîtres, toujours en 2008, dont 1,9 % avec pedigree98.

Si la tendance est à l'augmentation du nombre de chats et à la baisse du nombre de chiens, la proportion du nombre de foyers possédant l'un ou l'autre augmente dans les deux cas : en 2006, 24,1 % des foyers possèdent au moins un chien, pour 25 % en 200898. De même, pour les chats, 25,9 % des foyers en possèdent au moins un en 2006, pour 27 % en 200898.

Un des principaux inconvénients de posséder un chat aujourd'hui est le besoin de le stériliser : en effet, en 2008, seuls 29,8 % des chiens sont stérilisés en France, contre 72,2 % chez les chats, même si le taux du premier augmente maintenant plus rapidement98.

Culture populaire et arts

Chats célèbres

Article détaillé : Liste des chats célèbres.

Au contraire du chien ou du cheval, célèbres par leur actes, le chat, de par son comportement indépendant, est surtout connu comme l’animal de compagnie de personnages célèbres. Tels les chats tueurs de souris de la résidence du premier ministre du Royaume-Uniou les chats des écrivains (« Hodge », le chat de Samuel Johnson ou encore « Kiki la Doucette », « Toune » et « Minionne » deColette), la célébrité d’un chat s’acquiert par la notoriété de son maître.

Cependant quelques chats se démarquent, comme Oscar, qui détecterait la mort imminente des patients d’une unité hospitalière deRhode Island, ou encore Orangey, le chat acteur.

Superstitions

Chat officiel sur un bâtiment de guerre de la Royal Navybritannique (1942), totalisant30 000 milles marins à son actif.

Au Japon, le chat est un porte-bonheur au travers des Maneki-Neko, ces talismans représentants un chat avec la patte derrière l’oreille. Diverses légendes attribuent aux chats le pouvoir de prédire letemps qu’il fera : en Thaïlande, la bienveillance du dieu Indra est demandée au travers d’un rituel consistant à asperger d’eau un chat dans une cage, promenée autour du village99. Les chats pourraient aussi prévoir les séismes. On lui associe aussi le chiffre neuf : les sorcières pouvaient se changer en chat neuf fois, le chat aurait neuf vies99 et pourrait avoir neuf propriétaires différents, le dernier étant emporté en enfer100 ; enfin, citons ce fouet de marine : le chat à neuf queues.

En Europe, le chat est le représentant du diable au Moyen Âge, ou est offert par celui-ci pour enrichir son propriétaire, comme la légende provençale des matagots qui ramènent une pièce d’or chaque matin101. Le chat amène aussi les sorcières au sabbat sur leur dos ; celles-ci peuvent aussi se jucher sur des chars tirés par des chats101, de la même manière que la déesse Freya. De nombreux sorciers prennent la forme de chat durant leur réunion : c’est ce que reconnurent les sorciers duVernon lors de leur procès en 1566102.

Le chat noir est particulièrement sujet aux superstitions et croyances. En France, le noir et le rouge représentent les couleurs du diable ; aussi les chats noirs étaient-ils souvent rejetés de peur qu’ils n’attirent le malheur. Au contraire, au Royaume-Uni, croiser un chat noir porte bonheur99.

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Regard des peintres et sculpteurs

Perronneau : Magdaleine Pinceloup de La Grange.

En Europe, le chat a mis longtemps à conquérir sa place dans le monde artistique. À partir duxviie siècle, il apparaît de-ci de-là dans la peinture française, flamande, anglaise ou italienne, mais le plus souvent comme un élément du décor et généralement dans une scène de cuisine où il joue le rôle d’un voleur de nourriture. Le tableau le plus célèbre, en ce sens, est sans doute La Raie deChardin, avec le chat arc-bouté sur la table. Il faudra attendre des œuvres comme La Fillette au chat,La Petite Fille au chat ou le Portrait de Magdaleine Pinceloup de La Grange, de Jean-Baptiste PerronneauA 12, pour qu’il figure au premier plan d’un tableau, ne serait-ce qu’en tant que personnage secondaire.

Cependant, ce sont les xixe et xxe siècles qui l’ont consacré, avec des sculpteurs tels que Antoine-Louis Barye ou Diego Giacometti. Dans le domaine pictural, des artistes comme DelacroixManetRenoir,Toulouse-LautrecFranz MarcRaoul DufyThéophile SteinlenPaul Klee,Balthus ou encore l’humoriste Albert Dubout – sans oublier Jacques Faizant, pour le chat noir et blanc qui accompagnait les « vieilles dames » du Figaro et de Paris Match – l’ont représenté par la peinture sur toile, le dessin, le pastel, la gravure, lalithographie ou encore l’estampeLéon Huber a bâti sa notoriété en figurant des chats. Son nom est oublié du grand public. Les reproductions de ses œuvres continuent à avoir du succès auprès des amis des chats.[réf. nécessaire]

Le peintre anglais Louis Wain s’est quant à lui spécialisé dans la représentation des chats, de manières différentes au long de sa carrière : au début de celle-ci, les chats étaient, à la manière des écrits de Jean de La Fontaine, représentés avec des comportements humains. Wain s’est ensuite intéressé au chat en lui-même par des portraits, qui sont devenus de plus en plus abstraits, au fur et à mesure que la schizophrénie de l’artiste s’aggravait.

Dans l’art japonais, des artistes comme Hokusai et Hiroshige ont mis en scène des chats. Avant eux, un artiste comme Kaigetsudo Anchi en fait apparaître un, tenu en laisse par une élégante courtisane, dans une célèbre estampe conservée au musée national des Arts asiatiques-Guimet et publiée aux alentours de 1715103.

Littérature

Historique

L’apparition du chat dans la littérature fut d’abord discrète. Peu aimé au Moyen Âge, où on ne lui confère guère que l’utilité de chasser les souris, les écrits le concernant reflètent les idées de l’époque. Au ixe siècle, Hildegarde de Bingen, dans son Livre des subtilités des créatures divines lui consacre un paragraphe bref et peu élogieux : « Au plus fort des mois d’été, […] le chat demeure sec et froid. Le chat ne reste pas volontiers avec l’homme, excepté celui qui le nourrit104. » Le célèbre Roman de Renart a laissé l’image de Tibert le chat, tout aussi rusé et hypocrite que Renart, mais aimé par Noble, le lion104.

Le chat est peu à peu « réhabilité » durant la Renaissance et de nombreux écrivains et poètes tels Pétrarque, mort la tête posée sur son chat, ou encore Joachim du Bellay améliorent la réputation du chasseur de souris. Au xixe siècle, les auteurs romantiques portent une grande affection au félin : en 1869 paraît Les ChatsA 13 de Champfleury réunissant la somme des connaissances de l’époque sur le chat, et qui révèle la place privilégiée du chat dans les milieux intellectuels105. Depuis le début du xxe siècle, les œuvres littéraires ayant pour héros principal ou secondaire le chat se sont multipliées. De nombreux auteurs, notamment Colette, ont mis en exergue leur(s) chat(s).

Fiction

Article détaillé : Liste des chats de fiction.
Contes, fables et poésie

Dans les fables, le chat garde une image d’animal malin mais profiteurRaminagrobisA 14est un chat gras et bien nourri que l’on trouve dans les Fables de La Fontaine, tout commeRodilardus ou RodillardA 15, repris par Rabelais. Le chat est souvent mis en scène avec dessouris ou des rats, dont il est le chasseur. Son comportement profiteur et sa malice sont mises en valeur par des compères aussi rusés que lui, comme le singe ou le renardA 16.

S’agissant de la poésie lyrique, le chat fait son entrée réelle comme objet littéraire à l’aube du xixe siècleA 17, d’abord chez les romantiques (notamment Victor Hugo), puis chez lesparnassiens (Théodore de Banville) et les symbolistes (BaudelaireVerlaineEmmanuel-Henri Gaudicour)A 18, pour aboutir aux prémices de la modernité avec des poètes tels qu’Anna de Noailles ou ApollinaireA 17.

Dans les contes, le chat a une image plus mystérieuse. Ainsi, dans Les Contes du chat perché de Marcel AyméAlphonse dans le conte intitulé La patte du chat, peut faire pleuvoir en passant sa patte derrière l’oreille. DansAlice au pays des merveilles, le chat du Cheshire apparait et disparait par morceaux mystérieusement, en laissant flotter son sourire. Quant au chat botté, il est l’héritage bienheureux que lègue le meunier à son troisième fils et qui rend son maître riche par la ruseA 19.

Nouvelles et romans

Dans les romans et nouvelles, le chat garde souvent son aspect mystérieux, inspirant des écrits fantastiques comme Le Chat noird’Edgar Allan Poe où deux chats noirs précipitent la folie du personnage principal. Le chat peut aussi être le témoin de la vie des hommes : dans le classique japonais Je suis un chat de Sōseki Natsume, un chat dépeint la société japonaise de l’ère Meiji. D’une autre manière, des sociétés félines, uniquement composées de chats, apparaissent comme La Cité des chats de Lao She ou la série de romans pour la jeunesse La Guerre des clans.

Le chat peut aussi être détective comme Kao K’o Kung et Yom-Yom, deux chats siamois mis en scène dans une série de romans deLilian Jackson Braun ou encore Francis, le chat détective de Akif Pirinçci, dont la série de roman FélidésChien méchantFrancis et les chats sauvages aborde des problèmes philosophiques ou éthiques.

Dans les univers médiévaux-fantastiques, on trouve parfois des races hybrides dont les caractéristiques sont à la fois humaines et félines. Ce phénomène est particulièrement marqué dans les mangasanimes et autres jeux vidéo japonais, qui comportent assez souvent un personnage de jeune fille-chat, la nekomimi ou nekomusume.

Bande dessinée

Les chats sont bien représentés dans la bande dessinée. Personnages principaux d’aventures comiques comme GarfieldLe Chat de Geluck ou encore Krazy Kat, les chats peuvent aussi conter leur histoire comme Le Chat du rabbin. Souvent accompagnés d’un compère antagoniste pour faire rire, tels Sylvestre de Titi et GrosminetTom de Tom et Jerryou Hercule de Pif et Hercule, les chats sont aussi des personnages secondaires récurrents comme les chats ArtémisLuna et Diana dans le manga Sailor Moon ou encore Azraëlcompagnon de Gargamel dans Les Schtroumpfs de Peyo.

Jeux de rôles

Au moins deux jeux de rôles proposent de jouer des chats. Le premier porte le titre de « Cat », de John Wick. Les chats y combattent les terribles boggins qui se nourrissent des rêves et des âmes des humains. Sous-titré « A little game about little heroes » ce jeu en anglais propose de nombreuses informations véridiques sur les chats mais également un cadre de jeu sans fin puis une partie des scénarios peuvent se dérouler dans le monde des rêves.
Malgré un titre anglophone, « Cats! The Masquerade » est un jeu de rôles amateur français. Dans ce jeu, les chats constituent la première espèce intelligente apparue sur Terre, bien avant les humains qu’ils ont créé pour être leurs serviteurs. Malgré leurs immenses pouvoirs, les chats ont perdu leur prééminence et doivent désormais survivre dans un monde qui leur est hostile. « Cats » propose également de jouer un Bastet, un corps humain dans lequel est emprisonné l’esprit d’un chat.

D’autres jeux de rôles proposent de jouer des êtres mi-humain mi-chat, comme les félis dans Nightprowler inspiré d’un article du magazine Casus Belli pour Donjons et Dragons.

Musique

Article détaillé : Chat dans la musique.
Me-Ow de Mel B. Kaufman est un air deragtime exécuté au piano contenant une unique parole : « Me-Ow »106.

Une des premières occurrences du chat en musique classique occidentale est d’Adriano Banchieri dans son Contrapunto bestiale ou Festin de Jeudi-Gras (1608)107. Par la suite, le félin a inspiré de nombreux compositeurs tels que Carlo Farina avec Capriccio stravaganteIl gatto en 1627 ou encore Hans Werner HenzeLa Chatte anglaiseA 20. Des opéras sont composés de miaulements, notamment L’Enfant et les Sortilèges selon un livret de Colette. Enfin, les chats furent les sujets principaux de la comédie musicale à succès Cats. Dans lachanson populaire (La mère Michel a perdu son chat) comme dans le rock (Le chat, deTéléphone), le chat est mis en scène ou porté aux nues : la chanson Delilah dans l’albumInnuendo de Queen est par exemple un hommage au chat de Freddy Mercury.

Georges Brassens était un amoureux des chats, il en possédait neuf lorsqu’il vivait Impasse Florimont. Il leur dédia plusieurs vers dont ceux-ci dans sa chanson « Le Testament » :« Qu’il boive mon vin, qu’il aime ma femme, qu’il fume ma pipe et mon tabac / Mais que jamais, mort de mon âme, jamais il ne fouette mes chats / Quoique je n’ai pas un atome, une once de méchanceté / S’il fouette mes chats, y’a un fantôme qui viendra le persécuter. »

Chat artiste

L’ouvrage le plus célèbre sur le sujet : Le Mystère des chats peintres (1995) (Why cats paint)108, de Burton Silver et Heather Buch, a connu une renommée internationale. Au départ conçu comme une vaste parodie critique de l’art contemporain (on y voit des photos de canapés éventrés et de souris mortes exhibées comme créations plastiques…), ce livre trop bien conçu est devenu référence en ce domaine. L’art félin est devenu un thème sérieux. Burton Silver est parodiste, caricaturiste et critique d’art ; Heather Buch, peintre et photographe. Why cats paint est le pendant de Why paint cats109,110 (Pourquoi peindre les chats), suivi quelques années plus tard parDanse avec les chats111 (Dancing with cats) qui connut aussi un immense succès. Selon les éditeurs (quatrième de couverture) : « De plus en plus de personnes, dans le monde entier, se laissent séduire par cette extraordinaire méthode de canalisation de l’énergie féline… »

Également, le chat se voit doté d’une caméra ou d’un appareil photo numérique, le plus souvent autour du cou. Le déclenchement de l’appareil est programmé, soit à distance, soit selon un rythme donné112,113 (par exemple : toutes les 15 secondes).

Musée

Le Musée du chat à Amsterdam, aux Pays-Bas, présente des dessins, peintures, gravures et autres œuvres dédiés à l'animal

Expressions populaires

Les proverbes et idiotismes liés au chat se comptent par dizaines en langue française, soit qu’ils mettent en scène l’animal lui-même (qui court vite, dort beaucoup et chasse les souris) ou mette en avant une de ces caractéristiques (« Avoir des yeux de chat », par exemple), soit que le terme de « chat » désigne l’homme, qui s’identifie alors au félin. La plupart de ces dictons datent de plusieurs siècles ; certains remontent même au Moyen Âge.

Aspects économiques

Viande de chat

Article principal : Viande de chat.
Chats et canards de boucherie dans un marché asiatique.

La viande de chat est mangée dans certaines régions du monde comme le Sud-Est de laChine114, le Viêt Nam, le Lesotho… Ces traditions sont cependant contestées, par exemple dans certaines provinces de Chine où le mode de vie des habitants tend à se rapprocher de celui des pays occidentaux : les chats commençant à être considérés comme des animaux de compagnie, leur consommation devient un tabou alimentaire115.

Cette viande est interdite partout en Europe, sauf en Suisse116,117.

En Italie, chaque année, quelques 7 000 chats seraient consommés dans les régions duNord116.

Commerce de la fourrure

Dans certains pays, la fourrure du chat fait l’objet, comme celle du chien, d’une demande importante dans les industries de la mode. De nombreuses associations de protection des animaux condamnent l’utilisation de la fourrure des chats10. Elle est désormais interdite d’importation et d’exportation en Europe depuis le 31 décembre 2008118,119.

Les mesures prises par l’Europe dans ce domaine visent à mettre fin — de façon identique dans toute l’Europe — aux abus constatés dans le commerce des fourrures, en particulier en provenance des pays asiatiques, dont l’étiquetage est souvent mensonger (fourrure de chat ou de chien importée sous d’autres désignations, par exemple en tant que fourrure synthétique). Ces pratiques seraient en particulier le fait de la Chine, qui se livrerait à l’élevage des chiens et des chats pour faire le commerce de leur fourrure à grande échelle120.

Comme l’a déclaré à cette occasion Markos Kyprianoucommissaire européen à la santé et à la protection des consommateurs :

« Le message transmis par les consommateurs européens est on ne peut plus clair. Ils estiment qu’il est inacceptable d’élever des chats et des chiens pour leur fourrure et ils refusent que des produits contenant ces fourrures soient vendus sur le marché européen. L’interdiction à l’échelle communautaire que nous proposons aujourd’hui signifie que les consommateurs auront la certitude de ne pas acheter, par mégarde, des produits contenant de la fourrure de chat et de chien120. »

D’après les enquêteurs de PETA-Allemagne, qui ont conduit une enquête en Chine du Sud, les chiens et les chats feraient l’objet en Chine d’un commerce très important, dans des conditions particulièrement choquantes121 :

  • tout d’abord, les chiens et chats, entassés à vingt dans des cages grillagées, seraient transportés ainsi par camion, chaque camion regroupant dans ces cages plus de 800 animaux, souvent blessés et affolés. Toujours selon la PETA, ce trafic concernerait des millions de chiens et chats, destinés à être tués pour leur fourrure ;
  • les cages seraient déchargées des camions en les jetant à terre du haut du camion sans aucune précaution, parfois de plus de trois mètres de haut, fracturant les pattes des animaux. Ceux-ci seraient dans un certain nombre de cas des animaux volés, comme l’indique le collier qu’ils portent encore ;
  • enfin, les peaux de ces chiens et de ces chats feraient fréquemment en Chine l’objet d’un étiquetage mensonger, générant pour le consommateur occidental le risque d’acheter sans le vouloir des vêtements en peau de chat ou de chien.

La nouvelle règlementation européenne interdit la mise sur le marché, l’importation dans la Communauté et l’exportation depuis cette dernière de fourrure de chat et de chien et de produits en contenant, à compter du 31 décembre 2008. Elle prend en compte les fraudes à l’étiquetage constatées de la part de certains pays tiers en se dotant des moyens de détection nécessaires. Selon le règlement (CE)no 1523/2007 du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2007119 :

  • « les États membres doivent, avant le 31 décembre 2008, informer la Commission des méthodes de détection de fourrure qu’ils utilisent pour déterminer l’espèce d’origine de la fourrure (par exemple la spectrométrie de masse MALDI-TOF) » ;
  • « la Commission peut adopter des mesures arrêtant les méthodes analytiques à utiliser dans ce domaine » ;
  • « les États membres doivent, avant le 31 décembre 2008, établir des sanctions appropriées pour veiller à ce que l’interdiction soit respectée et notifier ces dispositions à la Commission ».

Il est significatif du contexte de cette affaire que la Communauté précise qu’elle adopte cette règlementation alors même que « le traité ne permet pas à la Communauté de légiférer pour répondre à des préoccupations éthiques »A 21, et que la Commission donne à cette occasion (23 janvier 2006) communication au Parlement européen et au Conseil, « concernant un plan d’action communautaire pour la protection et le bien-être des animaux au cours de la période 2006-2010 [COM(2006) 13 final - Journal officiel C 49 du 28 février 2006] »119.

Marché de l’alimentation pour chats

Article détaillé : Nourriture pour chats.

Le marché de l’alimentation des chiens et chats (qui constitue le plus gros marché lié aux animaux de compagnie) a représenté en 2003 un total de 35 milliards d’USD au niveau mondial122, dont entre 25 % et 30 % pour les États-Unis à eux seuls. Parmi les fabricants et marques les plus connues, on compte Nestlé (Purina Beneful, Cat Chow, Dog Chow, Fancy Feast, Friskies, Tender Vittles), Masterfoods, filiale de Mars (Cesar, Pedigree, Royal Canin, Sheba, Whiskas), Procter & Gamble (Eukanuba, Iams), ou encoreColgate-Palmolive (Hill’s Science Diet)122.

Le marché américain des aliments pour chats (environ un gros quart du total, puisqu’il était en 2002 de 4,20 milliards de USD, soit 52 % du marché des aliments pour chiens123[réf. incomplète]) présente une forte segmentation : aliments secs, aliments en boîte, snacks pour chats, aliments semi-humides, boissons… Les aliments secs gagnent du terrain sur le marché des aliments pour chats124. En France, le marché des aliments pour chats est constitué pour 67 % d’aliments humides, secteur dominé par Nestlé-Purina et Masterfoods ; mais ce secteur s’effrite (avec en particulier l’effondrement des marques « bas de gamme » Ronron et Kitekat, de Masterfoods), et la part de marché des aliments secs pour chat (dominé par Nestlé-Purina avec Friskies et Purina one) tend à progresser125. Dans la mesure où un kilogramme d’aliment sec équivaut à 4 kg d’aliment humide, les fabricants d’aliments pour chats peinent à compenser la baisse des aliments humides. Le marché français des aliments pour chats a donc tendance à stagner, voire à baisser.

Marché des dépenses de santé, et divers

Ce marché, qui regroupe l’ensemble des dépenses non alimentaires (les plus importantes étant les dépenses de santé), comprend, pour les animaux de compagnie en général126 :

  • les médicaments, dont les plus importants sont les anti-parasites (contre les puces et les tiques) ;
  • les soins vétérinaires ;
  • le toilettage ;
  • la prise en pension ;
  • le dressage ;
  • les autres produits et services (crémations et enterrements, animal-sittingA 22, transport, assurances, litières, jouets, voyantes pour animaux de compagnie…).

Les chiffres disponiblesA 23 prennent en compte les différents marchés de façon globale, pour l’ensemble des animaux de compagnie. Dans la mesure où, aux États-Unis (le principal marché), 71 % des propriétaires de chats ou de chiens achètent pour eux des médicaments (ce qui limite un biais éventuel)127, il n’est pas illégitime de penser que la part des dépenses pour les chats est assez symétrique des dépenses d’alimentation, soit entre un quart et un tiers du total (les dépenses de ce type se concentrant sur les chiens et chats). Les analystes s’accordent à considérer que le marché américain pour ces produits de santé pour les animaux de compagnie représentent environ 40 % du total mondial128. L’analyse du marché des États-Unis fournit donc une bonne base pour la compréhension du marché mondial.

Le marché des médicaments et soins pour les animaux de compagnie en général est encore peu important par rapport aux médicaments et aux soins destinés aux humains. Il est cependant très lucratif, car les propriétaires des animaux de compagnie n’hésitent pas à payer le prix fort pour soigner ceux-ci, qu’ils considèrent comme partie intégrante de leur famille.

En 2006, le marché aux États-Unis pour les médicaments, soins vétérinaires, produits et services autres que les seuls aliments s’est élevé à 18,5 milliards d’USD, et les attentes pour 2007 étaient une croissance de 6 % par rapport à ce chiffre128, soit près de20 milliards d’USD. Là dessus, les produits (hors soins et services) destinés à la santé des animaux de compagnie ont représenté environ 6,6 milliards d’USD de dépense globale, dont un tiers correspond aux produits contre les puces et les tiques. Le produit « vedette » est l’anti-parasite Frontline, de Merial (fipronil), qui a atteint en 2007 le statut de médicament blockbuster (« champion des ventes ») avec un chiffre d’affaires de plus de un milliard d’USD127.

Pour l’année 2007, d’autres études évaluent le marché aux États-Unis des dépenses de santé pour animaux de compagnie au chiffre encore plus élevé de 25,3 milliards d’USD127. Outre les médicaments (qui incluent maintenant des anti-dépresseurs129), les animaux de compagnie bénéficient de soins vétérinaires. La montée des dépenses pour les animaux de compagnie se traduit aussi par l’apparition de contrats d’assurance qui leur sont spécifiques. La Suède est très en pointe dans ce domaine, loin devant l’Angleterre ou les États-Unis, puisque, en 2005, 50 % des propriétaires suédois d’animaux de compagnie avaient une assurance pour eux, contre moins de 10 % aux États-Unis130, représentant 0,7 milliard de dollars aux États-Unis en 2007131.

Notes et références

Notes

  1.  Le terme est utilisé par Madame de Sévigné dans ses Lettres (4 février 1689) pour désigner un jeune garçon.
  2.  Greffier [archive], sur http://argot.abaabaa.com [archive], Dictionnaire en ligne Argot-français (consulté le 25 novembre 2008) :« Les faubouriens, qui n’aiment pas les gens à robe noire, et emploient à dessein ce mot à double compartiment où l’on sent la griffe. ».
  3.  La TICA, l’ACFA et la CFA admettent la polydactylie chez le Maine Coon par exemple.
  4.  Le nombre de races reconnues varient selon les associations félines : 42 pour la FIFé, 63 pour le LOOF, 54 pour la TICA et 39 pour le CFA par exemple.
  5.  Selon le Littré de 1878, le verbe miauler vient de l’onomatopée miaouet a connu diverses formes selon les régions et les époques : midlerdans le Berry ou mialer à Genève, par exemple.
  6.  Ce verbe s’emploie en principe à propos des cailles. Littré, en 1878, indique : « On dit des cailles qu’elles margottent pour signifier un certain cri qu’elles font avant que de chanter ».
  7.  La proximité des sons, surtout en français, peut amener à entendre « Maman » ou « mama » en anglais.
  8.  (la)Carl von LinnéSystema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locistome 1disponible [archive] surGallica.
  9.  Que l’on nomme ailouros (« qui remue la queue »), puis à partir duiie siècle av. J.-C.katoikidios (« domestique »).
  10.  Parfois sept.
  11.  Chats noirs, notamment utilisés dans le logo de la Confédération nationale du travail.
  12.  Le pastel de la Fillette au chat se trouve à la National Gallery deLondresLa Petite Fille au chat, pastel également connu sous le nom dePortrait de Mlle Huquier, est à Paris, au musée du Louvre. Enfin, lePortrait de Magdaleine Pinceloup de La Grange appartient au Getty Center, à Los Angeles. Dans ces trois œuvres, Perronneau place le chat en bas à gauche du tableau, mais au premier plan.
  13.  disponible [archive] sur Gallica.
  14.  Le Vieux Chat et la Jeune Souris sur Wikisources.
  15.  Le Chat et un vieux RatConseil tenu par les rats sur Wikisources.
  16.  Le Singe et le ChatLe Chat et le Renard sur Wikisources.
  17. ↑ a et b Voir Philippe-Emmanuel Toussaint, Anthologie de textes littéraires sur les chats, vol. 1.
  18.  Voir Philippe-Emmanuel Toussaint, Anthologie de textes littéraires sur les chats, vol. 2.
  19.  Le Maître chat ou le Chat botté sur Wikisources.
  20.  Livret Edward Bond, d’après une nouvelle d’Honoré de Balzac.
  21.  La Communauté justifie donc en pratique son action par les distorsions de concurrence générées par les interdictions déjà existantes dans certains pays européens à l’encontre du commerce des fourrures de chats et de chiens.
  22.  Animal sitting, comme on dit baby sitting. Dans le cas des animaux de compagnie, ceci comprend non seulement la surveillance et les soins à l’animal en l’absence de ses propriétaires, mais aussi la promenade de l’animal.
  23.  Chiffres disponibles à titre gratuit, et non à titre onéreux (en 2009).

Références

  1. ↑ ab et c (en) Carlos A. Driscoll et al., « The Near Eastern Origin of Cat Domestication »Sciencevol. 317,‎ 27 juillet 2007, p. 519-523 (lire en ligne [archive] [PDF]).
  2.  (en) Cat [archive]The Online etymology dictionary (consulté le15 mai 2007).
  3.  « Le chat : origines et étymologie. » Chat et compagnie. 2006.[1] [archive].
  4.  Claude Duneton, La Puce à l’oreille : anthologie des expressions populaires avec leur origine / Paris :  éd. Stock 1978 ; nouvelle édition revue et augmentée, Paris :  éd. Balland, 2001.
  5.  Littré, « Matou » [archive], sur http://www.littre.org [archive], XMLittré,‎ 1863, puis 1872-1877 (consulté le 22 juillet 2013).
  6.  Littré, « Mistigri » [archive], sur http://www.littre.org [archive], XMLittré,‎ 1863, puis 1872-1877 (consulté le 22 juillet 2013).
  7.  Définitions lexicographiques [archive] et étymologiques [archive]de « Greffier » du TLFi, sur le site du CNRTL..
  8. ↑ a et b Peter Jackson et Adrienne Farrel Jackson (trad. Danièle Devitre,préf. Dr Claude Martin, ill. Robert Dallet et Johan de Crem), Les Félins : Toutes les espèces du monde, Turin, Delachaux et Niestlécoll. « La bibliothèque du naturaliste »,‎ 15 octobre 1996, relié, 272 p.(ISBN 978-2603010198 et 2-603-01019-0), « À propos des félins »,p. 7-24.
  9.  Rémy Marion (dir.), Cécile Callou, Julie Delfour, Andy Jennings, Catherine Marion et Géraldine Véron, Larousse des félins, Paris,Larousse,‎ septembre 2005, 224 p. (ISBN 2-03-560453-2 et978-2035604538OCLC 179897108), « De la tête aux pieds : un équipement efficace », p. 119-125.
  10. ↑ abcdefghijklm et n Anatomie du chat [archive](consulté le 16 décembre 2007).
  11.  Tout sur la psychologie du chat de Joël Dehasse - Deuxième partie « le chat et ses comportements », les comportements locomoteurs.
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Annexes

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Articles connexes

Listes

Bibliographie

Bibliographie générale

Références taxinomiques

19 février 2014

LE REQUIN

LE REQUIN

Les requins, squales ou sélachimorphes forment un super-ordre de poissons cartilagineux, possédant cinq à sept fentes branchiales sur les côtés de la tête et les nageoires pectorales qui ne sont pas fusionnés à la tête. Ils sont présents dans tous les océans du globe et dans certains grands fleuves. Les requins modernes sont classés au sein du clade Selachimorpha ou Selachii et constituent le groupe-frère des raies. Toutefois, le terme « requin », au sens large, désigne aussi les espèces disparues de la sous-classe des élasmobranches, comme Cladoselache et Xenacanthus.

Les premiers requins sont apparus au dévonien, il y a environ 420 Ma. À partir du crétacé, il y a 100 Ma, beaucoup d'espèces de requins ont adopté leur forme moderne. Depuis, il existe plus de 465 espèces de requins regroupées en 35 familles. En sus de ces espèces encore vivantes beaucoup d'espèces ne sont connues que par leurs fossiles. Leur taille varie de seulement 17 cm de longueur pour Etmopterus perryi, à plus de 20 m pour le requin-baleine. Malgré sa taille, ce dernier se nourrit principalement de plancton en filtrant l'eau de mer. Mais la plupart des requins sont des prédateurs, voire des superprédateurs. Les requins sont présents dans toutes les mers, jusqu'à une profondeur d'environ 2 500 mètres. Ils ne vivent généralement pas dans l'eau douce, mais il y a quelques exceptions, telles que le requin-bouledogue et les requins de rivière qui peuvent vivre aussi bien dans l'eau de mer que dans l'eau douce. Ils respirent à travers cinq à sept fentes branchiales. Les requins ont un revêtement de denticules dermiques qui protègent la peau contre les parasites en plus d'améliorer leur hydrodynamisme. Ils ont également plusieurs rangées de dents qui se renouvellent régulièrement.

Malgré une mauvaise réputation véhiculée par les médias, seulement cinq espèces sont considérées comme dangereuses pour l'homme. Selon l’UICN, un tiers des espèces de requins sont menacées de disparition (surpêche, prise accessoire, élimination gratuite, etc). Ils sont utilisés par l'homme pour de nombreux usages, comme l'alimentation, la maroquinerie, le tourisme, les cosmétiques et sont parfois maintenus en captivité. En tant que superprédateurs, les requins sont indispensables à leur écosystème. La protection mondiale des requins reste faible, mais certains États décident de transformer leurs eaux territoriales en sanctuaire de requins.

Anatomie

Anatomie externe du requin.

Le requin se caractérise par sa silhouette fuselée, particulièrement hydrodynamique, et ses nageoires pectorales et dorsales, ainsi que sa nageoire caudale hétérocerque (de forme asymétrique). Il est pourvu d'un squelette entièrement cartilagineux et de cinq à sept fentes branchiales latérales selon les espèces1.

Sa peau est rugueuse, recouverte d'innombrables denticules cutanés, des écailles osseuses placoïdes d'origine dermique et épidermique, qui le protègent contre les parasites et améliorent sa pénétration dans l'eau.

Son foie, qui peut représenter jusqu'à 25 % de son poids, est constitué à 90 % de squalène, et lui sert principalement à compenser son absence de vessie natatoire pour se stabiliser, mais également de réserve énergétique.

Mâchoire

La mâchoire d'un requin mako.

La mâchoire de requin, comme celle des raies, n'est pas attachée au crâne. La surface de la mâchoire, en comparaison avec les vertèbres et les arcs branchiaux du requin, a besoin de soutiens supplémentaires en raison de sa forte exposition à un stress physique et son besoin de force. Le requin a une couche de minuscules plaques hexagonales appelées « tesselles », qui sont des blocs de cristaux de sels de calcium disposés comme une mosaïque. Cela donne à ces zones une grande partie de la force que l'on retrouve dans le tissu osseux chez d'autres animaux2.

En général les requins ont une seule couche de tesselles, mais les mâchoires de spécimens de grande taille, tels que le requin-bouledogue, le requin tigre et le grand requin blanc ont deux à trois couches ou plus, en fonction de la taille du corps. La mâchoire d'un grand requin blanc peut avoir une grande place à cinq couches. Dans le rostre, le cartilage peut être spongieux et souple pour absorber la puissance des impacts.

Dents

Les dents avec des bords dentelés d'un requin-tigre.
Les dents pointues et effilées d'un requin mako.

Les mâchoires du requin présentent des particularités uniques dans le monde animal. Elles sont entièrement mobiles, indépendantes, et garnies de plusieurs centaines de dents réparties sur plusieurs rangées dont seule la dernière est fonctionnelle, les autres étant des dents de remplacement. Les dents, dont la forme varie selon les espèces, sont renouvelées en permanence tout au long de la vie du requin, et sont spontanément remplacées par une dent de la rangée suivante lorsqu'elles tombent ou sont abîmées. Fixées sur un tissu fibreux très solide, elles se redressent vers l'extérieur lorsque le requin ouvre la gueule, ce qui lui permet de mordre plus facilement une proie et de la maintenir fermement grâce à la concavité des dents. Certains requins perdent plus de 30 000 dents durant leur vie. Le taux de remplacement des dents varie de une fois tous les huit à dix jours à plusieurs mois. Chez la plupart des espèces, les dents sont remplacées une à la fois contrairement à certaines, comme le squalelet féroce, qui remplace une rangée entière2.

La forme de la dent dépend du régime alimentaire du requin : ceux qui se nourrissent de mollusques et de crustacés ont des dents denses et aplaties utilisées pour le concassage, ceux qui se nourrissent de poissons ont des dents pointues et effilées, tandis que ceux qui se nourrissent de proies plus grosses, telles que les mammifères, ont des dents triangulaires avec des bords dentelés facilitant la coupe. Les dents des requins se nourrissant de plancton sont de petite taille et non-fonctionnelles.

Les dents de requins sont probablement issues de l'évolution de certains denticules dermiques autour de la bouche, d'où la difficulté de différencier ces deux structures dans les fossiles de requins3.

Nageoires

L'épine d'un aiguillat noir à l'avant de sa première nageoire dorsale.
Les requins-renards utilisent leur longue nageoire caudale pour rassembler et assommer leurs proies.
Un requin soyeux dans son milieu naturel.

Le squelette des nageoires est allongé et soutenu par des rayons mous et non segmentés nommés cératotriches, filaments à base d'une protéine élastique ressemblant à la kératine cornée des cheveux et des plumes. La plupart des requins ont huit nageoires.

Les requins utilisent leur nageoire caudale pour se propulser et changer brutalement de direction, les nageoires pectorales font office de gouvernail selon le même principe que les ailerons d'avion, la ou les nageoires dorsales servent de stabilisateurs. La plupart des requins sont obligés de nager en permanence, même à faible vitesse, afin de maintenir un courant d'eau apportant suffisamment d'oxygène à leurs branchies. Il arrive cependant que certains requins, plus particulièrement ceux vivant à proximité de récifs, se reposent sur le fond en se mettant face au courant, ce qui est suffisant pour qu'ils capturent l'oxygène nécessaire à leur métabolisme4.

La vitesse et l'accélération dépendent de la forme de la nageoire caudale. Les formes varient considérablement entre les espèces de requins, en raison de leur évolution dans des environnements distincts. Les requins possèdent une nageoire caudale hétérocerque ; la partie dorsale est généralement plus grande que la partie ventrale. La colonne vertébrale du requin s'étend dans la partie dorsale, fournissant une plus grande surface pour la fixation du muscle. Cela permet une nage plus efficace compensant la flottabilité négative des poisson cartilagineux. Contrairement à la plupart des poissons osseux qui possèdent une nageoire caudale homocerque5.

Le requin-tigre a un gros lobe supérieur, ce qui lui permet de passer d'une nage lente à une nage rapide. Le requin-tigre doit être capable de tordre et tourner dans l'eau facilement lors de la chasse à l'appui de son régime alimentaire varié, tandis que le requin-taupe commun, qui chasse des bancs de poissons comme le maquereau et le hareng, a un gros lobe inférieur pour l'aider à suivre le rythme rapide de ses proies. La queue peut aussi aider à attraper des proies, comme chez le requin-renard qui à le lobe supérieur très allongé pour assommer les poissons et les calmars.

Peau

Denticules cutanés du requin-citron vus au microscope électronique à balayage.

Contrairement aux poissons osseux, les requins ont un corset cutané complexe fait de fibres de collagène flexibles et disposées de façon hélicoïdale en réseau autour de leur corps. Cela fonctionne comme un squelette externe, fournissant l'attachement de leurs muscles de natation et ainsi économisant de l'énergie. Leurs denticules dermiques leur donnent des avantages hydrodynamiques, car ils réduisent la turbulence lors de la nage.

La peau rugueuse des requins résiste aux micro-organismes. Cet atout est mis à profit par le biomimétisme. Anthony Brennan, ingénieur à l'université de Floride, explique que tous les requins ont des écailles superposées - les denticules -, trop dures pour être colonisées par des bactéries.

La peau des femelles est plus épaisse pour résister aux morsures des mâles pendant la parade nuptiale6.

Branchies

Les requins respirent à travers cinq à sept fentes branchiales. En général, plus la famille d'appartenance est primitive, plus le nombre de fentes est élevé. Comme chez les raies, les branchies sont protégées par un repli de peau. Cependant, les fentes branchiales des squales sont situées sur les flancs, tandis que celles des raies sont situées sur la face ventrale7.

Sens

Olfaction

La forme de la tête du requin marteau lui permet non seulement d'avoir une meilleure vision mais aussi un odorat plus développé grâce à ses ouvertures nasales plus écartées.

Beaucoup de requins ont un odorat très développé : leur centre olfactif pouvant occuper près de 2/3 de leur cerveau8, ils sont souvent appelés les « nez de la mer »9. Ils peuvent détecter des concentrations très faibles (de l’ordre d'une molécule pour 1 million d’une solution molaire dans l’eau de mer) de certains composants du sang (hémoglobine, albumine), de la viande (acides aminés), de la peau ou des excrétions des poissons (triméthylamine, bétaïne)10.

Ils possèdent deux ouvertures nasales (terme préférable à celui de narines puisque ces organes olfactifs sont des sacs - ou capsules - olfactifs non reliés au système respiratoire11) symétriques et indépendantes l’une de l’autre, situées juste sous le bord de leur museau, au-dessus et de chaque côté de la gueule. Chaque ouverture est divisée en deux canaux par un clapet cutané : l'eau pénètre dans le sac olfactif par un canal (sillon inhalant), passe sur l'épithélium olfactif plissé (ces replis des lamelles olfactives disposées en rosette permettent d'augmenter la surface d'échange avec les molécules odorantes) où l'odeur est détectée puis ressort par le sillon exhalant. Le flux d'eau dans les sacs olfactifs se fait naturellement pour les espèces nageant en permanence. Pour les espèces benthiques immobiles, le flux est pompé activement par les branchies et transmis aux sacs olfactifs via les sillons naso-oraux12.

Leur odorat sert non seulement à repérer leurs proies (senties jusqu'à 75 m de distance en l'absence de tout autre stimulus sensoriel) mais aussi à reconnaître des composés chimiques qui facilitent leur orientation (phéromones d'autres requins ou des femelles de leur espèce ; salinité de différentes régions marines pour migrer ou repérer géographiquement des lieux de ponte ou de chasse...).

La détection du stimulus olfactif déclenche un comportement natatoire caractéristique : le requin nage en zig-zag en balançant la tête de droite à gauche pour suivre la piste olfactive et remonter à la source odorante. Si l'odeur est perdue ou trop loin pour être détectée, le requin avance en effectuant un mouvement en forme de grand S.

Au sujet du mécanisme, l'hypothèse qui prévalait voulait que le requin s'orientait vers la source odoriférante grâce aux ouvertures nasales agissant par analyse différentielle de la concentration des odeurs dans l’eau. En fait, le requin prend la direction de l’odeur qui lui parvient en premier (même si elle est moins concentrée qu'une autre) et, à l'instar de la vision stéréoscopique, sent en « stéréo » : il s'oriente vers la source odoriférante en fonction du délai (analysé par le cerveau) de la perception de cette source entre l'ouverture nasale droite et gauche13.

Vision

Le tapetum choroïdien est visible chez ce requin perlon.
Détail de la tête d'un Etmopterus pusillus.

L'œil des requins est analogue à celui des vertébrés : il est composé d'un cristallin similaire, d'une cornée, d'une rétine ainsi que d'une pupille qui peut se dilater et se contracter (contrairement aux téléostéens) comme chez les hommes. Ils possèdent également un tapetum choroïdien, ce tissu contient des cristaux de

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18 février 2014

LE LION

LE LION

Panthera leo

Description de cette image, également commentée ci-après

Un mâle adulte.

Classification selon MSW
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Ordre Carnivora
Sous-ordre Feliformia
Famille Felidae
Sous-famille Pantherinae
Genre Panthera

Nom binominal

Panthera leo
(Linnaeus1758)

Synonymes

 

Répartition géographique

Description de cette image, également commentée ci-après

Répartition des lions en Afrique.

Statut de conservation UICN

( VU )
VU A2abcd : Vulnérable

Statut CITES

Sur l'annexe  II  de la CITES Annexe II , Rév. du 04-02-1977
Panthera leo

Le lion (Panthera leo) est une espèce de mammifère carnivore de la famille desfélidés. La femelle du lion est la lionne, son petit est le lionceau. Le mâle adulte, aisément reconnaissable à son importante crinière, accuse une masse moyenne qui peut être variable selon les zones géographiques où il se trouve, allant de 175 kg pour les lions de Kruger à 217 kg pour les lions de Transvaal. Certains spécimens très rares peuvent dépasser exceptionnellement 250 kg. Un mâle adulte se nourrit de 7 kg de viande chaque jour contre 5 kg chez la femelle. Le lion est un animal grégaire, c'est-à-dire qu'il vit en larges groupes familiaux, contrairement aux autres félins. Son espérance de vie, à l'état sauvage, est comprise entre 7 et 12 ans pour le mâle et 14 à20 ans pour la femelle, mais il dépasse fréquemment les 30 ans en captivité.

Le lion mâle ne chasse pas mais il est chargé de combattre les intrusions sur le territoire et les menaces contre la troupe. Le lion rugit. Il n'existe actuellement à l'état sauvage plus que 16 500 à 30 000 spécimens dans la savane africaine, répartis en une dizaine de sous-espèces et environ 300 au parc national de Gir Forest dans le nord-ouest de l'Inde. Il est surnommé « le roi des animaux » car sa crinière lui donne un aspect semblable au Soleil, qui apparaît comme « le roi des astres ».

 

Sommaire

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Description[modifier | modifier le code]

Biométrie[modifier | modifier le code]

Lion mâle adulte

Le lion est le deuxième plus grand félidé, après le tigre, et ainsi le plus grandcarnivore d'Afrique. Un mâle mesure de 172 à 250 centimètres de long1 du bout du museau à la base de la queue et possède une queue d’en moyenne 90 centimètres2. Les mâles atteignent une masse comprise entre 140 et 215 kilogrammes à l'âge adulte2. La lionne adulte mesure de 158 à 192 centimètres1 sans la queue et possède une queue mesurant environ 85 centimètres. Elles pèsent entre 110 et 170 kilogrammes2et ont une corpulence en moyenne 20 à 50 % moins importante que celle d'un mâle3.

Ayant une taille au garrot pouvant varier de 100–128 cm1, les lions ont une taille à l'épaule plus importante que celle des tigres mais sont moins longs que ces derniers. Si une taille de 189–300 cm4 du bout du museau à la base de la queue à souvent été évoqué pour le tigre, il est actuellement admis que le tigre est au maximum de 30 cmplus long que le lion soit une longueur de 2,80 m5 du bout du museau à la base de la queue. Les plus grands lions vivent dans le sud de l’Afrique, les plus petits en Asie. Le record du monde dans la vie sauvage est détenu par un lion du Transvaal de 313 kg6. Les lions en captivité ont tendance à être plus gros que les lions vivant dans la nature, dans certains cas, les lions ont atteint en captivité un poids de 375 kg, notamment le célèbre lion à crinière noire « Simba » du zoo de Colchester en Angleterre dont la masse a été reconnu par le Livre Guinness des records7,8.

Tête[modifier | modifier le code]

Portrait de deux mâles et d'une femelle, dans la réserve du Masaï-Mara, au Kenya

Avec une longueur de crâne de 26,7 à 42 cm9 en moyenne, et une longueur de crâne record de 91 cm10 détenu par un lion tué au Burkina Faso en 2008, il est généralement admis que c'est le lion qui possède la plus grande longueur de crâne parmi les grands félins9 devançant ainsi dans ce domaine le tigre de Sibérie qui est la sous espèce de tigre ayant le crâne le plus imposant avec une longueur en moyenne de 25,3 à 38 cm9environ.

Les lions ont des yeux ambre voire jaunes et une truffe noire. Leurs oreilles, couleur sable, sont arrondies. Ils possèdent des griffes rétractiles qui sont protégées par des fourreaux de chair. Leurs canines peuvent atteindre six centimètres de long3. Leur langue est recouverte de papilles cornées recourbées leur permettant de saisir la nourriture, mais aussi de se débarrasser des parasites.

Crinière[modifier | modifier le code]

Les mâles possèdent une longue crinière, le plus souvent brun foncé, mais également dans certains cas, noire, brun clair ou fauve. Les lions du parc national du Tsavo, sont quant à eux dépourvus de crinières. La crinière apparaît vers l'âge de trois ans et s'étend des joues jusqu'au-dessus des épaules, quelquefois aussi sur le ventre et sur la poitrine. La forme et la couleur des mâles peuvent varier non seulement entre les individus, mais également chez un même individu au cours de sa vie en fonction de sa constitution physique.

Une crinière longue et foncée est un indicateur d'une bonne constitution et d'une grande force de combat, car le statut hormonal et la nutrition ont des conséquences sur l'épaisseur ainsi que sur la longueur de la crinière11. Des examens expérimentaux avec des crinières empaillées ont montré que les femelles réagissent positivement aux modèles avec une crinière longue et sombre, et que les mâles évitent les modèles aux crinières prononcées. L'explication en est qu'une crinière foncée et épaisse constitue un handicap, car elle capte et conserve la chaleur. Les mâles ainsi handicapés, mais néanmoins « survivants », se révèlent donc être les porteurs de meilleurs gènes. Cela est avéré par le fait qu'un animal affaibli d'une manière ou d'une autre présente une crinière plus claire et moins importante (des changements d'aspect de la crinière ont été observés chez un même individu au cours du temps)12.

En pratique, la crinière pourrait être une protection contre les coups de griffes lors de combats contre des mâles rivaux.

Par ailleurs, les dernières recherches ont également prouvé que la température a aussi un effet important sur la longueur de la crinière, et les mâles de régions plus froides, même indépendamment de leur sous-espèce, forment une crinière plus importante que ceux vivant dans des régions très chaudes. Ainsi, les individus mâles des zoos de régions au climat plus continental forment le plus souvent une crinière bien plus importante que celle de leurs congénères restés dans des pays plus chauds12,13.

Chez les lions d'Asie, ainsi que certains spécimens d'Afrique de l'Ouest (au parc de la Pendjari au Bénin, par exemple), la crinière est clairement moins prononcée que chez leurs cousins d'Afrique, les poils ont la particularité d'être également plus fins.

Vibrisses[modifier | modifier le code]

Article connexe : Vibrisse.

Tout comme les autres félins, le lion a de nombreuses moustaches épaisses, également connues sous le nom de vibrisses. Ces longs poils sensibles aux vibrations aident le lion à se diriger dans l'obscurité, ou quand son champ visuel est obstrué. La majeure partie de sa chasse se déroulant la nuit, ils l'aident presque à « sentir » son chemin dans l'obscurité, le nez vers le ciel. Les plus longues moustaches sont sur sa lèvre supérieure ; ce sont les vibrisses mystaciales. Les moustaches au-dessus des yeux sont appelées les vibrisses superciliaires. Il y a également des vibrisses sur l'une ou l'autre joue, appelées les vibrisses géniales. Les vibrisses peuvent se développer non seulement sur le visage, mais aussi bien sur le dos des pattes : ces dernières sont appelées poils de carpelle et sont utilisées pour ressentir des vibrations terrestres14.

Il est possible d'identifier les lions en dénombrant les points noirs qui mouchettent leur peau au-dessus de leurs babines, à la base des poils de leurs moustaches.

Corps[modifier | modifier le code]

Les lions ont une musculature imposante et très développée. Leur corps est allongé et trapu sur d'épaisses pattes musclées. Celles-ci permettent de mettre à terre des proies pouvant faire plusieurs fois leur propre taille. Leur mâchoire est puissante pour être capable de déchirer l'épaisse peau des proies (telles que les gnous), et pour rester accrochée sur une proie qui chercherait à faire tomber le prédateur de son dos. Les muscles des pattes sont également capables d'infliger de sérieux dommages. Un grand coup de patte d'un lion est assez puissant pour provoquer la rupture des organes internes et même pour casser des os14.

Couleur du pelage[modifier | modifier le code]

Articles connexes : Lion blanc et Leucistisme.

Lion blanc

Leur pelage court est de couleur sable, jaune-or ou ocre foncé. La face intérieure des pattes est toujours plus claire, tout comme le ventre, chamoisé chez le mâle, presque blanc chez la femelle. Les jeunes lionceaux ont des taches sombres sur l'ensemble du corps, mais qui disparaissent déjà au cours de la première année. Dans des cas très rares, ces taches restent encore visibles à l'âge adulte, mais demeurent insignifiantes, n'étant visibles que de près3.

Comme chez les tigres, il existe chez les lions des cas occasionnels de leucistisme ; moins d'une centaine de spécimens15 dans le monde possèdent cette particularité génétique due à un gène récessif, qui donne une couleur blonde, crème voire blanche au pelage. Le leucistisme est différent de l’albinisme, et ne pose aucun problème direct sur la physiologie de l'animalNote 1. Les yeux conservent leurs pigments et restent le plus souvent de couleur normale (noisette ou or), mais peuvent également être bleu-gris ou vert-gris. Les lèvres et lescoussinets restent également normalement pigmentés.

Chez le mâle leucistique, la crinière ainsi que l'extrémité de la queue, normalement sombres voire noires, sont très pâles. Les spécimens les plus connus sont sans doute les lions blancs de Timbavati en Afrique du Sud, où deux lions blancs sont nés d'une lionne et d'un lion de couleur fauve dans une réserve naturelle privée16Chris McBride a été le premier à les observer en octobre 1975 et a écrit deux livres sur le sujet17,18. En 2005, deux lionceaux au pelage blanc et aux yeux bleus sont nés dans un parc zoologique à proximité d'Agen15 et quatre au parc zoologique de Jurques, près de Caen, le 20 mai 2007, de deux parents blancs également19. Lezoo de Beauval dans le Loir-et-Cher fut le premier parc français à présenter un couple de lions blancs au public20.

Il n'existe aucune preuve tangible de l’existence de lions mélaniques (noir)21.

Excroissance caudale[modifier | modifier le code]

Le plus étonnant chez les lions est leur queue se terminant par un pinceau de poils noirs ; non seulement cette dernière est indispensable contre les mouches, mais à l'extrémité se trouve une vertèbre non développée, découverte par Didyme d'Alexandrie. Ce dernier trouva à l'extrémité de la queue, caché au milieu des poils, un ergot corné noirâtre, et il supposa que c'était là l'organe qui, lorsque le lion, au moment du danger, agitait violemment sa queue, lui piquait les flancs à la manière d'un éperon et l'excitait à se jeter sur ses ennemis. Cette observation passa presque inaperçue, et soit que les naturalistes modernes n'en eussent pas connaissance, soit qu'ils la révoquassent en doute, aucun d'eux n'en parla jusqu'à Johann Friedrich Blumenbach, qui confirma l'exactitude du fait anatomique rapporté par Didyme, mais sans adopter l'opinion de celui-ci relative aux usages de cette partie.

Tout à l'extrémité de la queue du lion, l'ergot noirâtre de consistance cornée, de 8 à 11 mm de longueur, est entouré à sa base par un repli annulaire de la peau et adhère fermement à un follicule unique d'apparence glanduleuse ; la couleur est celle de la corne, devenant d'ailleurs de plus en plus obscure, jusqu'à l'extrémité qui est presque noire. Il est comprimé latéralement dans toute son étendue ; droit depuis la pointe jusqu'au tiers de sa longueur, il se coude légèrement en ce point, qui est marqué par une faible dépression ; à partir de cette courbure, il s'élargit rapidement jusqu'à sa base. Ces parties, si petites, et la pointe cornée sont littéralement ensevelies au milieu de la touffe terminale de la queue. Gérard Paul Deshayes, en 1829, décrit cette partie comme une sorte d'ongle ou de production cornée ayant la forme d'un cône un peu recourbé vers la pointe, adhérant par sa base à la peau seulement, et non à la dernière vertèbre caudale, dont il est séparé de 4 à 6 mm. Cet ergot peut être assez facilement détaché, l'adhérence n'est pas bien forte et il reste mou à sa base dans toute la partie qui adhérait à la peau. Il manque fréquemment sur les spécimens ; la présence de cet organe semble cependant indépendante de l'âge ainsi que du sexe22.

Performances physiques[modifier | modifier le code]

Il est communément admis que les lionnes sont plus rapides que les mâles et peuvent atteindre des vitesses maximales proches de60 km/h23,24, mais cette vitesse ne peut être maintenue que sur de faibles distances. Très musclés et longs, ils peuvent faire des sauts remarquables, de l'ordre de 3,70 mètres en hauteur et 11 mètres de longueur25.

Taxinomie[modifier | modifier le code]

Le lion, tout comme le léopard, le tigre, le jaguar et l'once ou panthère des neiges, fait partie du genre Panthera de la famille desFelidae.

Phylogenèse[modifier | modifier le code]

Schéma du squelette d'un lion des cavernes

La phylogenèse est l'étude de l'apparition et de la formation d'une espèce grâce à des fossiles. Le plus ancien fossile de lion a été découvert à Laetoli en Tanzanie ; d'après les datations, il aurait probablement 3,5 Ma.

Panthera leo est identifié pour la première fois en Europe, sur le site italien d'Isernia, par le fossile d'un lion des cavernes primitif (Panthera leo fossilis) âgé de plus de 700 000 ans. Une mâchoire inférieure de lion des gorges d'Olduvai au Kenya, plus vieille de 1,75 Ma, montre des ressemblances frappantes avec le lion des cavernes primitif. Ceux-ci sont considérés comme les plus grands lions d'Europe et ont chassé pendant l'interglaciaire cromérien, il y a plus de 500 000 ans, près de Wiesbaden enHesse et près de Heidelberg dans le Bade-Wurtemberg. Quelques spécimens étaient presque aussi longs que les plus grands lions de l'histoire de la Terre, les lions américains (Panthera leo atrox) de Californie qui ont atteint un record de longueur : jusqu'à 3,60 mètres de long avec la queue (longueur hors queue, environ 2,40 mètres).

La plupart des découvertes de lions en Europe sont des lions des cavernes (Panthera leo spelaea) ; apparus lors de la période glaciaire de Mindel, ils correspondent à une évolution des lions des cavernes primitifs. Bien qu'il ne soit spécialement apparenté avec aucune des sous-espèces actuelles, les études sur l'ADN ont confirmé que le lion des cavernes était un lion authentique26. Une autre sous-espèce a vécu, quant à elle, en Asie nord-orientale, en Béringie (au niveau de l'actuel détroit de Béring), appelée lion de Sibérie orientale et de Béringie (Panthera leo vereshchagini). En Europe centrale, Asie du Nord et en Amérique, les lions étaient, jusqu'à la fin du Pléistocène, une espèce fréquente de la faune locale, mais disparurent à la fin de la dernière période de glaciation.

Sous-espèces[modifier | modifier le code]

Sous-espèces modernes[modifier | modifier le code]

Lion asiatique à Bristol.

Douze sous-espèces étaient traditionnellement reconnues, la plus grande étant le lion de l'Atlas disparu de la nature au cours du xxe siècle mais qui existe encore en captivité. Les différences majeures entre ses différentes subdivisions de l'espèce étaient la localisation et la taille de la crinière et du corps : la plupart de ces formes anciennement décrites sont à présent considérées comme invalides car ne prenant pas en compte la variabilité naturelle entre les individus. De plus, certaines descriptions de sous-espèces étaient basées sur des spécimens détenus par des zoos, dont l'origine n'était pas toujours certaines27. En 2004, seules huit sous-espèces sont reconnues28,29,30,Note 2 ; parmi les sept sous-espèces africaines proposées, le lion du Cap (Panthera leo melanochaita) est probablement non valide28.

Toutefois, de récentes analyses génétiques menées sur différentes sous-espèces de lion ont conduit à réduire le nombre de sous-espèces à deux : en 2008, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ne reconnaît ainsi que le Lion d'Afrique (Panthera leo leo) et le lion d'Asie (Panthera leo persica)31.

  • Le lion d'Asie (Panthera leo persica) est très semblable au lion africain. D'après les recherches biomoléculaires, il se sépara il y a 50 000 à 100 000 ans de son cousin africain. Il possède une crinière moins importante et un pli au milieu du ventre. À cela il faut encore ajouter une pilosité beaucoup plus importante au niveau du coude. Le lion asiatique est en général plus petit que l'africain, il est de 10 à 20 % plus petit que le lion d'Afrique1. Un mâle adulte a une masse corporelle comprise entre 160 et 190 kilogrammes, une femelle entre 110 et 120 kilogrammes. Il s'étendait autrefois sur l'ensemble du sous-continent indien. La taille du groupe est en moyenne moins importante que celle de son homologue africain. Au début du xxe siècle, la sous-espèce semblait destinée à disparaître : il n'y avait alors plus qu'une vingtaine d'individus. La forêt de Gir et ses alentours furent alors déclarés « protégés » et en1965 fut créé le parc national de la forêt de Gir ; la population put à nouveau augmenter à hauteur de 300 animaux, qui toutefois sont menacés par un territoire bien trop petit (250 km2) et par un fort croisement d'animaux apparentés, qui a mené à la perte de ladiversité génétique de ces lions.

Les sous-espèces « des cavernes »[modifier | modifier le code]

Les lions des cavernes sont aujourd'hui tous éteints. Ils vivaient en Eurasie et en Amérique. On peut supposer qu’ils possédaient une touffe de poils noirs au bout de leur queue, tout comme les lions modernes. On pense que, contrairement aux lions actuels, ils chassaient seuls ou en couple. Cela a été prouvé par les lions de Rancho La Brea, en Californie, où les jeunes avaient des dents plus usées que les jeunes lions modernes. Ils ont pu habiter des grottes ou dans des failles pendant l’hiver.

Peinture d'un lion des cavernes par Heinrich Harder

  • Le lion des cavernes (Panthera leo spelaea) est le lion du Pléistocène supérieur. Il était présent dans l'Europe entière. L'extinction de ces animaux associés à des milieux ouverts de climat tempéré ou froid est sans doute liée à un changement climatique (et éventuellement à la disparition des proies dont ils se nourrissaient) plutôt qu'à une chasse intensive par les groupes humains. Découvert auxixe siècle, il a tout d'abord été rapproché des espèces modernes de taille voisine, à savoir les tigres et les lions. En décrivant le crâne type de GailenreuthGeorg August Goldfuss estima qu'il était distinct des taxons modernes. Il est considéré aujourd'hui comme une sous-espèce indépendante, avec toutefois suffisamment de caractères léonins pour justifier son rattachement à l'espèce Leo. Il s'agit de l'ancêtre direct du lion moderne26. Il est possible que les mâles n'aient pas eu de crinière, ou qu'ils en aient eu une très petite et primitive. En effet, les représentations de lion dans l'art paléolithique ne présentent pas de crinière aussi fournie que celle des lions actuels. On ne sait pas non plus s'ils avaient des sortes de taches dispersées sur leur pelage ou bien si leur couleur était uniforme.

  • Le lion de Sibérie orientale et de Béringie (Panthera leo vereshchagini) n'existait que dans la province de Yakoutie en Russie, en Alaska et dans le territoire du Yukon au Canada. Une analyse menée sur des crânes fossiles et leurs mandibules montre que ce lion est bel et bien une nouvelle sous-espèce, différente des autres lions préhistoriques à savoir, le lion d'Amérique par une taille supérieure et le lion des cavernes par une taille inférieure32,26.

  • Le lion d'Amérique (Panthera leo atrox) était présent de l'Alaska au Pérou pendant tout le Pléistocène supérieur. Ces lions ressemblaient beaucoup aux lions modernes, mais étaient bien plus grands. D'après certaines représentations dans les cavernes, le lion américain aurait possédé quelques rayures, mais bien moins importantes que celles du tigre. On suppose qu'ils chassaient alors des animaux moins rapides mais plus robustes, comme le bison, mais leur force et leur poids leur permettaient d’abattre la proie au sol. Ils s’attaquaient également aux chevaux, à des cervidés, et même à de jeunes mammouths. Beaucoup de lions ont été retrouvés dans les restes de camps humains datés du Paléolithique, cela laisse penser que les lions étaient chassés par les hommes. Dans l'Idaho, des restes de lion américain ont été retrouvés dans les débris d'une grotte appelée « Jaguar Cave », ils sont datés de 10 300 ans. Plusieurs autres fossiles prouvent que ces lions ont été chassés par les premiers Amérindiens33.

Hybrides[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Hybrides Panthera.

La cryptozoologie s'est longtemps intéressé aux Marozis34, prétendus lions tachetés, à courte crinière qui vivaient dans les hauts plateaux du Kenya. La peau d'un lion de ce genre est gardée encore aujourd'hui au muséum d'histoire naturelle de Londres. Depuis la fin des années 1930, il n'y a plus eu d'apparitions. Aujourd'hui, certains supposent qu'il s'agissait d'hybrides, produits d'un croisement entre un lion et un autre félin.

Les noms des hybrides sont composés de la première syllabe du père, suivie d'une syllabe de la mère :

Parent mâleParent femelleNom de l'hybride
Lion Tigresse Ligre
Tigre Lionne Tigron
Lion Femelle jaguar Liguar
Jaguar Lionne Jaglion
Lion Léopard Liard
Léopard Lionne Léopon

Les mâles sont le plus souvent stériles, à cause de la fragilité des spermatozoïdes, mais les femelles peuvent être fertilesNote 3.

Répartition géographique et habitat[modifier | modifier le code]

Répartition géographique actuelle du lion en Afrique

Autrefois, le lion devait posséder la répartition géographique la plus étalée de tous les mammifères terrestres. Le lion d'Amérique (Panthera leo atrox) était présent du Pérou à l'Alaska pendant tout le pléistocène supérieur, tandis que des cousins occupaient la Sibérie et l'Europe centrale, et d'autres encore étaient répartis entre l'Inde et l'Afrique du Sud. L'étendue de la répartition perd toutefois de son importance à la fin de l'ère de glaciation.

La répartition du lion aux époques historiques, plus restreinte, a cependant été importante. Elle couvrait de grandes parties de l'Afrique, mais aussi l'Europe du Sud ainsi que le Proche-Orient et l'Inde. Jusqu'à l'Antiquité, des lions vivaient encore dans les Balkans, le sud de l'Europe ainsi qu'en Anatolie ou au Moyen-Orient, et de nombreux auteurs qui leur étaient contemporains en font rapport (HérodoteAristote ou la Bible35, entre autres). On suppose qu'en Europe le lion a disparu du fait de l'homme au ier siècle apr. J.-C.

Aujourd'hui, sa diffusion est largement limitée à l'Afrique subsaharienne. Néanmoins, l'extrême sud de l'Afrique ne compte plus de lions depuis les années 1860, époque de l'extinction du lion du Cap (Panthera leo melanochaita). En Afrique du Nord, le lion de l'Atlas (Panthera leo leo) s'est éteint dans les années 1920. Et de la même manière, les populations de lions d'Asie (Panthera leo persica) ont en quasi-intégralité disparu au xxe siècle. Un dernier groupe de survivants s'est toutefois réfugié dans le parc national de la forêt de Girdans l'État de Gujarat, en Inde où il ne reste qu'environ 300 spécimens. Les populations significatives de lions africains sont localisées dans les parcs nationaux du Kenya, de Tanzanie et d'Afrique du Sud et se font rares en dehors des zones protégées. Classé comme « vulnérable » par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le lion est exposé à un risque d'extinction.

Les lions ont une grande capacité d'adaptation et de nombreux habitats différents. L'habitat naturel préféré du lion est la savane, mais il figure aussi dans les forêts sèches et les demi-déserts. On ne le trouve toutefois jamais dans les forêts denses et humides ou les déserts arides. Par conséquent, l'espèce manque naturellement dans les forêts tropicales humides centrafricaines et les déserts les plus secs de l'Afrique du Nord et du Proche-Orient.

Mode de vie[modifier | modifier le code]

Comportement social[modifier | modifier le code]

Une lionne à la recherche d'un gibier.

Contrairement aux autres fauves, plutôt solitaires, les lions vivent dans des troupes, qui sont des unités sociales permanentes, composées de femelles apparentées entre elles, de mâles non apparentés aux femelles et de leur progéniture. La dimension du territoire et le nombre de proies déterminent la dimension du groupe qui varie de 3 à 30 individus. Il y a habituellement dans le groupe un à sept mâles adultes et d'une à dix-huit femelles. Le territoire d'une troupe couvre 20 à 500 km2. Dans le parc national du Serengeti en Tanzanie, la densité des lions peut atteindre un individu par kilomètre carré. Dans l'ancien cratère du Ngorongoro, le nombre maximum d'individus est 1,6 à 2,4 au km². Les frontières de leur territoire sont délimitées par leurs selles et leur urine, qui indiquent qu'il y a défense de pénétrer dans la zone. Ils grattent également la terre avec leurs pattes avant et arrière, déposant une substance sécrétée par des glandes situées dans leurs coussinets36.

Les jeunes mâles restent environ deux à trois ans dans le groupe, jusqu'à ce qu'ils aient atteint leur maturité sexuelle. Ils sont ensuite chassés par le lion dominant. Les femelles par contre passent généralement toute leur vie dans le groupe de naissance et s'y reproduisent. Ceci permet d'éviter la consanguinité.

Quand les jeunes mâles ont été chassés du groupe par leurs pères, ils deviennent nomades et forment ensemble une « coalition », parfois rejoints par d'autres jeunes mâles. Le lien entre les mâles est très fort. Les jeunes mâles parcourent ensemble des distances très importantes, ne respectent pas les frontières des territoires, mais ne fondent pas leur propre territoire. Puisque les mâles ont très peu de succès à la chasse, comparativement aux femelles, les jeunes nomades se nourrissent surtout de charognes[réf. nécessaire].

De telles coalitions de jeunes mâles vont essayer de prendre la tête d'une troupe en évinçant les mâles résidents. Toutefois, cela n'est pas toujours une réussite. De telles luttes sont généralement sanglantes, et il n'est pas rare qu'elles s'achèvent mortellement. Si les vieux mâles du groupe perdent la lutte, ils sont chassés et mènent ensuite une vie de solitaires. Souvent, ils meurent des conséquences de leurs blessures. Si les nouveaux venus gagnent, ils en viennent fréquemment à l'infanticide, c'est-à-dire qu'ils tuent les petits de leurs prédécesseurs. Ce comportement permet aux femelles de retrouver rapidement un œstrus et donc d'être à nouveau aptes à la reproduction. Les mâles peuvent ainsi s'accoupler plus tôt et assurer leur propre descendance. Ce comportement est adaptatif : en effet, la compétition est rude entre les coalitions de mâles et de jeunes mâles viendront bientôt essayer de les détrôner pour prendre à leur tour la tête du groupe. Les mâles n'ont donc pas de temps à perdre et ils doivent tenir à la tête du groupe jusqu'à ce que les lionceaux soient assez grands pour être épargnés. Les mâles restent rarement plus de trois ou quatre ans à la tête du groupe, et n'ont donc pas le temps d'attendre que les portées des prédécesseurs soient devenues adultes pour se reproduire. Il arrive fréquemment que les femelles attaquent le mâle assassin37.

En général, les lions ne pratiquent pas de toilettes mutuelles complètes, seul le dos du nez est nettoyé ; mais, lors de salissures grossières, par exemple par le sang des proies, il peut arriver qu'un membre effectue des soins de fourrure.

Communication[modifier | modifier le code]

Deux jeunes lions rugissant

Les lions communiquent entre eux par de nombreux moyens. Ce sont des animaux sociaux et de ce fait la communication est plus développée que pour les autres félins. Leur communication vocale se compose de grognements, grondements, sifflements, gémissements, miaulements, et du célèbre rugissement. Leur os hyoïde n'est que partiellement ossifié, c'est cette disposition qui leur permet de rugir, mais de ce fait, ils ne sont pas en mesure de ronronner à proprement parler ; mais ils le font, comme d'autresfauves, par expiration. On l'entend quand deux lions agissent l'un sur l'autre sur une base amicale. Le ronronnement ne retentit pas comme celui d'un petit chat, mais plutôt comme un grognement ou un ronflement grave. Le rugissement a diverses significations, selon la situation dans laquelle il est employé. Rugir est employé pour délimiter le territoire, appeler les autres membres du groupe, intimider les rivaux et renforcer le lien « familial » entre les membres du groupe. Les rugissements du mâle sont plus forts et plus profonds que ceux de la femelle. Par une puissante expiration, les lions rugissent, rentrant leurs flancs et gonflant la poitrine, souvent dans un bas grondement commençant par quelques bas grognements et gémissements, qui indiquent à d'autres lions qu'un groupe vit dans le secteur, et de rester en dehors du territoire. Par une nuit claire, il peut être entendu jusqu'à cinq kilomètres de distance38. Les femelles emploient un bas grognement pour appeler leurs petits.

Le langage corporel est d'égale importance. Les lions ont un cérémonial complexe de salutation au cours duquel ils gémissent doucement l'un et l'autre, balancent la tête latéralement et gardent la queue levée vers le haut, voire posée sur le dos de l'autre lion. Comme certains autres chats, les lions se cognent la tête en se saluant. Le lèchement de la tête, des épaules et du cou est également un signe d'affection. Les lions, tout comme d'autres chats sauvages, ont les oreilles noires avec de grands cercles blancs sur leur dos. Ces grands cercles blancs permettent d'indiquer l'humeur : quand ils sont fâchés, les lions et d'autres carnivores étendent leurs oreilles à plat contre leur tête. Il est difficile de dire si un félin est fâché à distance, mais si vous voyez les cercles blancs clignotants, vous pouvez savoir à distance que ce dernier est furieux et qu'il vaut mieux ne pas s'en approcher. Cela permet d'éviter beaucoup de combats14.

Reproduction[modifier | modifier le code]

Accouplement d'un lion et d'une lionne.

Les lions atteignent leur maturité sexuelle et sociale à l'âge de trois ou quatre ans39, leur maturité physiologique à 30 mois pour les mâles et 24 mois pour les femelles40. Il n'y a pas de saison de reproduction définie. Pour vérifier la fécondité d'une femelle, le mâle utilise l'organe de Jacobson, se situant sur le palais, sous la surface intérieure du nez. Pour ce faire, le lion relève la lèvre supérieure et ouvre la gueule. Ce processus est qualifié deflehmen.

Même si un mâle arrive au sommet de la hiérarchie, il ne peut se reproduire avec une femelle qu'avec son consentement. C'est en tournant autour de lui, en se roulant à ses pieds, en frottant sa tête contre son cou, que la femelle provoque le mâle dominant. Elle se met à plat ventre et relève la croupe ; cette position, appelée lordose, permet au mâle une meilleure pénétration. Pendant l'accouplement, le lion garde la nuque de la femelle dans sa gueule et la mord au cou. Cela la garde instinctivement calme ; le pénis du mâle est garni de protubérances épineuses et lorsqu'il se retire, on suppose que la lionne ressent de la douleur. C'est ainsi qu'elle proteste en rugissant et se retourne fréquemment contre lui dans une posture agressive. C'est la pénétration qui déclenche la ponte des ovules qui seront fécondés par les spermatozoïdes14.,41 Si une lionne accepte de se reproduire, ils s'accoupleront toutes les quinze minutes et ce, jusqu'à cinquante fois par jour, auquel cas chaque rapport dure environ trente secondes, jusqu'à ce que l'œstrus de la femelle, qui ne dure que quatre jours40, soit terminé42.

Après une gestation d'environ quatre mois43, la lionne, cachée loin du groupe, met au monde un à quatre40 lionceaux, aveugles, de 1,1 à 1,37 kg40. Durant leurs six premières semaines de vie environ44, ils ne seront qu'allaités par la mère dans la cache par ses quatre glandes mammaires. Si cette dernière est assez éloignée du groupe, la mère ira seule à la chasse. Il peut arriver que les petits restent jusqu'à 48 heures seuls dans la cache ce qui peut s'avérer dangereux, particulièrement à cause des hyènes et de bien d'autres prédateurs. Après trois à quatre semaines40, la lionne amène ses petits dans le groupe et ils se mêlent à d'autres lionceaux. Les problèmes d'acceptation sont rares.

À partir de ce moment, les jeunes lions tètent non seulement leur mère, mais également les autres lionnes, de sorte que l'éducation incombe à toutes les femelles du groupe. Vers l'âge de six mois45, les lionceaux sont sevrés ; ils restent encore environ deux ans auprès de leur mère40.

La durée de vie d'un lion s'élève de douze à quatorze ans à l'état sauvage, rarement plus de vingt ans40. Toutefois, seules les femelles atteignent un tel âge. Les mâles sont généralement tués par un plus jeune concurrent ou, après une longue errance, ne trouvent plus de groupe et meurent de faim. Quelques lions ont toutefois vécu en parc zoologique jusqu'à l'âge de 29 ans40.

Certains observateurs ont rapporté que deux lions ou lionnes pouvaient également interagir entre eux et montrer des signes d'homosexualité. Dans la nature, environ 8 % des rapports sexuels se font entre lions, tandis que les activités homosexuelles entre lionnes ne sont toutefois observables qu'en captivité46,47.

Reproduction et infanticide[modifier | modifier le code]

Seuls les mâles au sommet de la hiérarchie peuvent se reproduire, car le dominant a pleine autorité sur le harem. Mais cette période ne dure en moyenne que deux à quatre ans42. Or, chaque femelle n'élevant qu'une seule portée à la fois, un mâle dominant nouvellement arrivé au sommet de la hiérarchie ne peut pas se permettre d'attendre jusqu'à deux ans avant de pouvoir s'accoupler. Pour rendre des femelles fécondables, il n'hésite donc pas à tuer des petits45.

Alimentation et chasse[modifier | modifier le code]

Bataille pour la proie

Jeune éléphant ayant été la proie de lionnes à Savuti

Un lion et un lionceau dévorant un buffle

Le lion ne chasse généralement que dans l'obscurité ou aux heures fraîches du matin ; l'obscurité et les températures plus clémentes constituent un avantage important. De plus, le lion est inactif de 20 à 21 heures par jour, dont 10 à 15 heures de sieste48. Il consomme en moyenne 7 kg de viande par jour42. Toutefois, si la chasse a été bonne et si elle a manqué quelques repas, la lionne peut avaler jusqu'à 30 kg de viande en une seule fois, tandis que le mâle peut en avaler jusqu'à 40 kg49. Les lions ne chassent que lorsque leur réserve de nourriture est épuisée.

Les proies principales sont les bovidés de grande, moyenne et petite taille :

Il chasse aussi des buffles, jeunes éléphants, phacochèreszèbresgirafeslapins, oiseaux et quelquefois poissons. Dans certaines régions, des lions se spécialisent même pour un type de proie précis. Ainsi des groupes importants de lions, d'environ 30 individus, attaquent régulièrement des éléphants adultes. Dans les zones humides du Savuti et du Linyanti, il arrive même qu'ils s'attaquent à des hippopotames. Mais généralement la plupart deshippopotamesrhinocéroséléphants sont trop imposants de par leurs statures, en effet les lions fuient généralement les éléphants et rhinocéros en colère.

Les antilopes très rapides, tels que les gazelles, les topis, les springboks et les impalassont généralement exclues de leurs proies, les lions sont contraints à chasser des animaux moins rapide et plus gros.

Vers l'âge de deux ans, les lionceaux apprennent l'art de la chasse et partent à trois ans avec leur mère chasser une première fois.

Dans la savane, milieu ouvert, les lions sont facilement repérables par leurs proies. De plus, un animal vigoureux peut venir à bout d'un chasseur solitaire. Un jeune buffle du Cap a été observé luttant avec une lionne pendant 90 minutes pour ne perdre finalement que sa queue. La chasse à deux ou à plusieurs offre donc de meilleures chances de succès et permet des prises imposantes. Les lionnes assurent de 80 à 90 % des prises lors de la chasse. Les mâles, plus lourds, moins rapides et plus facilement repérables par leur corpulence et leur crinière, sont moins efficaces.

Les lionnes et les lions utilisent des techniques différentes selon le terrain, leurs préférences et les méthodes de défense des proies. La lionne chasse en général à l'aube ou au crépuscule, ou encore à la faveur de la nuit. À l'affût, tapie derrière les hautes herbes, elle attend qu'un animal ait baissé la tête pour brouter, manifeste des signes d'inattention ou se trouve en position isolée. Elle risque alors une approche discrète jusqu'à 30 mètres environ, puis elle charge et projette violemment sa proie à terre. Pesant de tout son poids sur elle, elle la saisit à la gorge. Trachée et œsophage sectionnés, la victime meurt en quelques minutes. Les lionnes maintiennent souvent leur proie par le museau jusqu'à ce que celle-ci étouffe.

Lorsqu'elles chassent en groupe, les lionnes encerclent la proie, voire le troupeau, et s'en approchent ensemble ; elles rampent à plat ventre souvent sur plusieurs centaines de mètres jusqu'à leur proie, auquel cas l'environnement est utilisé le plus intelligemment possible pour se camoufler. Lorsqu'une distance d'environ 30 mètres est atteinte, alors la proie est chargée. Chaque bond fait environ6 mètres de long et peut atteindre le double en longueur et quatre mètres en hauteur50. La proie est alors tuée par une forte morsure à la nuque ou au cou de façon à atteindre la veine jugulaire ou la carotide.

Comme les lionnes chassent dans des espaces ouverts, la chasse commune augmente la chance de frapper avec succès une proie. Elles se renvoient aussi la proie entre elles. En outre, la proie dans le groupe peut être défendue plus facilement contre des voleurs comme les lycaons et les hyènes tachetées.

Le pourcentage de tentatives réussies varie également selon l'espèce pourchassée : environ 14 % s'il s'agit d'antilopes (damalisques, cobes, koudous, élands, bubales, oryx), 38 % pour les zèbres et les gnous et 47 % pour les phacochères. La chasse nocturne se solde par 33 % de succès, contre 21 % pour la chasse diurne, et les attaques dans les buissons (41 %) ont 3,5 fois plus de chances de réussir que les attaques en terrain découvert (12 %) - d'après des études51. En période de sècheresse, les lions mangent même des animaux morts de maladie ou des restes d'autres prédateurs. Dans le parc du Serengeti en Tanzanie, lorsque la plupart des ongulés ont migré à la recherche d'herbes tendres et d'eau, les lions s'attaquent aux animaux sédentaires : girafes, phacochères, petits mammifères (antilopes naines, lapins), oiseaux, serpents ou jeunes crocodiles. Les nuits de saisons sèches, les lionnes chassent parfois les impalas à la nuit tombée ; antilopes africaines très communes vivant dans les milieux semi-forestiers, sédentaires, très rapides, agiles et vigilantes la journée, mais elles sont plus vulnérables dans l'obscurité à cause de leurs vues nettement inférieur à celle des fauves.

Les mâles du groupe ne participent qu'exceptionnellement à la chasse, par exemple si des proies très grandes sont attaquées comme des buffles, des girafes ou des éléphants préadultes ; leur principal rôle est de protéger la troupe des autres lions. Après un succès, la hiérarchie du groupe entre en application : le mâle peut manger en premier ; suivent ensuite les femelles haut placées et enfin les petits. Il y a rarement, auprès du cadavre, des luttes de rang où les membres du groupe s'infligent d'importantes blessures.

Souvent, les lions sont amenés à manger des charognes. Les lions mâles qui ont été chassés d'un clan sont contraints de se nourrir exclusivement de ce type d'alimentation. Cela les amène à chasser de leur butin d'autres animaux charognards comme les léopards. Souvent, le lion doit aussi chasser les hyènes tachetées de leur proie.

Relations avec les autres espèces de prédateurs[modifier | modifier le code]

Les relations entre lions et hyènes tachetées dans les zones où ils coexistent sont uniques dans leurs complexités et leurs intensités. Les lions et les hyènes sont au sommet de la chaîne alimentaire, se nourrissant des mêmes proies, et sont donc en concurrence directe. À ce titre, ils luttent souvent pour se voler et à l'occasion se tuer. Bien que les hyènes aient la réputation d'être des charognards opportunistes profitant de la chasse du lion, le cas inverse est très fréquent. Au cratère du Ngorongoro, la population des hyènes dépasse de beaucoup celle des lions résidents, aussi ces derniers obtiennent une grande partie de leur nourriture en volant les proies des hyènes. La querelle entre les deux espèces ne dépasse cependant pas une simple bataille pour l'alimentation, c'est en fait la limite des territoires respectifs qui fixe les limites de ces conflits car contrairement aux autres espèces, les territoires ne se chevauchent pas, comme si les groupes de hyènes et de lions appartenaient à la même espèce. Cependant, les mâles sont très agressifs envers les hyènes, ils les tuent quand ils le peuvent, quelquefois sans les manger. Dereck et Beverly Joubert ont observé plusieurs cas de lions mâles s'attaquant systématiquement aux hyènes, même lorsque celles-ci étaient en avantage numérique. Le plus célèbre lion tueur de hyènes avait pour nom « Ntchwaidumela », ses assauts meurtriers contre les hyènes, sans raison apparente, ont donné lieu à des documentaires, comme Lions et Hyènes, face à face mortel52. Inversement, les hyènes sont les principales prédatrices des lionceaux (avec les léopards), harcelant les lionnes53.

Les lions dominent les félins plus petits qu'eux comme les guépards. Ils volent leurs proies et tuent leurs petits, parfois l'adulte. Un guépard a 50 % de chances de perdre sa proie vis-à-vis d'autres prédateurs54 et les lions sont les principaux prédateurs de ses petits ; on estime même à neuf petits sur dix tués par un lion dans leurs premières semaines de vie. Pouvant survivre avec de petites proies et grimper dans les arbres, les léopards souffrent moins de cette prédation55.

Les lions sont également en concurrence avec les crocodiles du Nil, et il arrive, en fonction des tailles respectives, que l'un mange l'autre. Des lions ont été vus tuant des crocodiles56 et des morceaux de lion ont été trouvés dans des estomacs de crocodile57.

Relations avec l'homme[modifier | modifier le code]

L'homme et la chasse au lion[modifier | modifier le code]

Mosaïque de la chasse au lion de Pella.

Lion chassé par les Tswanas, illustration du xixe siècle.

« Tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront à glorifier le chasseur. »

— Proverbe africain

Depuis l'Antiquité l'homme chasse le lion. C'est d'ailleurs, lorsque l'animal est adulte, son seul prédateur (les lionceaux laissés seuls peuvent être la proie des léopards, des hyènesou même de lions étrangers au groupe). L'homme chasse le lion pour assurer la sécurité de ses troupeaux, pour se protéger, mais aussi comme preuve d'un signe extérieur de vaillance58 ou même pour les spectacles que constituaient les jeux romains. Dès lors, les chasses et les battues ont fait disparaître bon nombre de sous-espèces. L'invention de l'arme à feu et de la « chasse sportive » va accélérer le processus, au rythme de la disparition des autres gros mammifères les Big 5.

En Afrique de l'Est, dès les années 1900, des mesures de protection, qui consistèrent en la création de réserve de chasse comme le Parc national de Kilimandjaro et à une interdiction de chasser dans ces zones, ont été prises. Le droit de tuer s'achetant, le coût limitant les prises par une sorte d'enchère calculée sur les demandes passées. Les chasses rituelles continuent également et il n'est pas rare de voir des lions mutilés. Les chasses rituelles pratiquées se terminent par la vente des trophées, liant cette pratique à des intérêts économiques. Le Kenya Wildlife Service rapporte qu'entre 1999 et 2003, 49 lions ont été tués par les Masaï. Les populations de lion ont continué à chuter si bien que dans les années 2000, cette méthode de gestion de la faune a été remise en cause. En effet, la population totale des lions africains passe de 50 000 spécimens à 15 000 (au pire) au cours des années 199059. La chasse, le braconnage et la diminution des aires sauvages rendent l'espèce vulnérable si bien qu'il a fallu prendre de nouvelles mesures de protection. Les lions de cirques, ceux destinés au domptage et aux zoos ne sont plus prélevés dans la nature. La chasse traditionnelle et le braconnage sont combattus. La chasse sportive au Botswana est interdite en février 2001 par le service de gestion de la faune locale bien que, avec 53 trophées comptabilisés en 2000, la chasse ait rapporté cinq millions de dollars à l’industrie de la chasse et 100 000 dollars aux caisses de l’État59, la « taxe d'abattage » se situant autour de 80 000 euros contre 3 000 pour un guépard60. L'office de la gestion de la faune zambienne a lui-même pris une mesure d'interdiction la même année59. EnAfrique du Sud, près de 300 éleveurs élèvent environ 5 000 lions pour la chasse ; 480 lions, dont 444 élevés en captivité, ont été chassés dans le pays, pour un prix variant de 6 000 à 8 000 USD la femelle et de 20 000 à 30 000 USD le mâle61. Une loi viserait à interdire cette pratique.

En Asie, le lion a pratiquement disparu depuis le milieu du xixe siècle à l'état sauvage, autant par la chasse que par la réduction de son habitat.

Conséquences de la réduction de l’habitat[modifier | modifier le code]

Les maladies représentent un autre problème, surtout dans le Parc national Kruger en Afrique du Sud. Depuis qu'en 1995, un premier cas mortel de tuberculose est apparu chez les lions, des études approfondies ont été menées dans le parc. D'après le bilan, le taux de contamination des animaux du secteur sud du parc par les bactéries mortelles s'élevait à plus de 90 %. L'infection venait des buffleschassés par les lions qui, par contact avec des bovins domestiques, ont introduit la maladie dans le parc et contaminé les lions. Environ 70 % des bovins souffrent d'une tuberculose pulmonaire (phtisie), tandis que chez les lions, la maladie se manifeste surtout dans le système digestif. Les animaux deviennent plus faibles, maigrissent énormément et meurent en quelques années. À côté de la tuberculose, il existe une seconde maladie très fréquente. Environ 60 à 70 % des lions du parc Kruger sont contaminés par le virus de l'immunodéficience féline, qui « paralyse » le système immunitaire de l'animal et ouvre ainsi la voie à la tuberculose. Contre les deux virus exterminateurs, il n'existe aucune vaccination.

En 1994, un tiers des lions du parc national du Serengeti sont morts à la suite de la contraction de la maladie de Carré62,63 face à laquelle ils sont très vulnérables.

Actuellement, les populations de lion sont très concentrées car contenues dans des parcs ou des réserves, les autres zones devenant impropres à leur survie en devenant des terres agricoles. La perte de diversité génétique entraîne l'apparition de maladies comme on a pu l'observer dans la réserve du Hluhluwe-Umfolozi en Afrique du Sud, où les 120 lions présents dans les années 2000 descendent de 3 lions des années 196064. Or certains biologistes estiment à 500 à 1000 individus adultes la diversité génétique nécessaire pour qu'une de leur population soit considérée comme viable, c’est-à-dire disposant du minimum de diversité génétique nécessaire à la survie65,66,67. Peu de ces populations correspondent à ce critère. En 2007, ces populations de lions ne sont pourtant pas considérées comme des populations à risque bien qu'aucune étude sur ce problème ne soit réalisée. Contrairement à d'autres espèces, aucun transfert préventif à grande échelle n'est effectué afin de diminuer le risque de perte du patrimoine génétique. Cependant, pour résoudre des problèmes ponctuels de la réserve du Hluhluwe-Umfolozi, des tentatives d'insémination artificielle ont été effectuées avec difficulté pour éviter les problèmes d'intégration sociale liés aux introductions64.

Prédation d’humains[modifier | modifier le code]

Lion du Tsavo naturalisé au Muséum Field de Chicago

En temps normal, les lions n'attaquent pas les humains. Il arrive de nos jours que quelques lions attaquent les humains en Afrique ; invariablement, les populations mènent des représailles. Les causes de la prédation d'humains sont systématiquement examinées par des scientifiques. Entre 1990 et 2005, 563 villageois ont été attaqués par des lions en Tanzanie, ce qui correspond à une augmentation considérable68. Il semble qu'ils n'attaquent que parce que leurs proies deviennent rares. En Tanzanie, ces attaques ont eu lieu dans laréserve du Selous, le district de Rufiji et la région de Lindi où l'homme étend son implantation et où la population des lions augmente grâce aux mesures de protection68. Certains lions peuvent être contraints d'attaquer des humains à cause d'un problème physique, ne pouvant pas attaquer d'autres proies. En 2006, un lion soupçonné d'avoir tué 35 personnes69 avait un défaut de dents.

Il a existé quelques lions qui semblaient chercher des proies humaines. Les histoires des traques et des morts de ces rares spécimens appelés mangeurs d'hommes ont été écrites par leurs chasseurs. John Henry Pattersonen 1907 a écrit The Man-eaters of Tsavo dont on a tiré plusieurs films comme Bwana le diable en 1952 et L'Ombre et la proie en 1996. Le spécimen de Mfuwe est aussi connu.

Protection[modifier | modifier le code]

Approximativement 16 500 à 30 000 lions vivent encore en liberté30. L'UICN est partie en 2004 du principe que le nombre de lions a diminué dans le monde entier au cours des vingt dernières années de 30 à 50 %. Les raisons de ce recul ne sont pas complètement connues. On suppose que la réduction du gibier chassé par le lion, les conflits entre l'homme et le lion et la dégradation de son habitat sont les principales raisons de la diminution des populations de lions. À travers l'Afrique, le lion a disparu sur plus de 80 % de son ancien territoire. Le lion africain est considéré comme « vulnérable » sur la liste rouge des espèces menacées de l'UICN, en raison de la baisse constante de l'effectif de cette espèce. En Afrique de l'Ouest, le nombre des lions est inférieur à 1 500. Cette espèce répond au critère de « menacée au niveau régional ». Il n'y a plus que 200 à 300 individus en Asie, gravement menacés par la perte de leur patrimoine génétique.

Les nouvelles stratégies de protection du lion visent à renforcer les chances d'une coexistence pacifique à l'avenir entre les lions et les hommes : une exploitation des terres intégrée avec la faune, une réduction des conflits entre l'homme et le lion et la prévention du commerce illégal du lion et de ses produits dérivés. L'avenir de ces « gros chats » semble déjà sur une meilleure voie dans quelques grandes réserves de l'Afrique du Sud et de l'Est tandis que très précaire en Asie ; afin de pallier ce dernier point, le gouvernement indiena mis en place dans les années 2000 un projet de réintroduction du lion dans le Kuno Wildlife Sanctuary : l'Asiatic Lion Reintroduction Project70.

Le lion en captivité[modifier | modifier le code]

Les lions vivent en captivité depuis l'Antiquité, sur des périodes ponctuelles. Les Romains les utilisaient dans leurs Jeux par exemple. Il y a des lions en permanence en occident depuis la création des Ménageries, ancêtres des parcs zoologiques, au xviiie siècle. En Amérique, le premier lion fut d'ailleurs exhibé à Boston en 1716. En outre, les activités de divertissement, comme le domptage dans lescirques ou même les combats de lion, nécessitent la mise en place d'élevages. Les lions se reproduisent très bien en captivité et peuvent y vivre une vingtaine d'années, le record étant actuellement détenu par une lionne du zoo d'Honolulu née en 198671.

Historique[modifier | modifier le code]

Les monarques assyriens en élevaient au ixe siècle av. J.-C.72 et Alexandre le Grand, selon la légende, vivait avec des lions apprivoisés par les Malhi du nord-ouest de l'Inde73. Plus tard, les Romains organisateurs des jeux en conservaient. Ainsi des Romains célèbres comme SyllaPompéeJules César, ont ordonné la capture de centaines de lions à la fois74Marco Polo rapporte que les princes indiens continuaient à en apprivoiser et que Kublai Khan gardait même des lions à l'intérieur de ses habitations75.

William de Malmesbury rapporte lui que des lions ont été conservés en Angleterre, à Woodstock par la volonté d'Henri Ier76, le lion étant présent sur les héraldiques anglaises.

Les zoos[modifier | modifier le code]

Comme les tigres ou les requins, le lion attire le public77, ils sont donc très présents dans les parcs zoologiques. Aussi les 2002 zoos actuellement existants détiennent environ 1000 lions africains et 100 lions asiatiques dans les années 2000. Ils permettent de sensibiliser le public à l'environnement et à la conservation de ces espèces77.

Des programmes d'échange existent depuis longtemps pour diversifier le patrimoine génétique des lions en captivité, cependant ils ne tenaient pas compte des sous-espèces, créant une pollution génétique au sein des populations de diverses origines. Les programmes actuels commencent à en tenir compte78 et essaient de ne plus reproduire ensemble des lions de sous-espèces différentes. Le Species Survival Plan est une coordination des efforts en ce sens par l'Association américaine des Zoos et des Aquariums. En 1982, des procédures ont été mises en place en Amérique du Nord pour préserver le patrimoine génétique du lion asiatique. Le volet pour les lions africains a débuté lui en 1993, plus particulièrement pour la sous-espèce sud-africaine. La plupart des individus détenus sont cependant d'origine incertaine, ce qui rend leur réintroduction impossible ou presque27.

La sous-espèce du lion de l'Atlas, la plus spectaculaire car la plus grande, n'est existante qu'à travers d'animaux détenus par des zoos. On peut en apercevoir douze au zoo de Port Lympne dans le Kent, au Royaume-Uni. Ceux-ci descendent tous d'animaux ayant appartenu au roi du Maroc. Onze spécimens, considérés comme des lions de l'Atlas, sont également détenus par le zoo d'Addis-Abeba, un spécimen est identifié au Neuwied Zoo79, quelques spécimens au zoo d'Amnéville80. La WildLink International, en collaboration avec l'Université d'Oxford, ont lancé un programme international ambitieux d'élevage conservatoire appelé Barbary Lion Project et qui vise à identifier et à reproduire ces lions afin de les réintroduire dans un parc national du Maroc79,80.

Les spectacles de lions[modifier | modifier le code]

Lithographie de dompteur de 1873.

Les combats d'animaux générant des paris étaient courants au xviiie siècle. Des combats entre lions et chiens en général ont été organisés à Vienne en Autriche à partir de 1800 et en Angleterre à partir de 182581,82.

Les pionniers du domptage sont Henri Martin, un Français, et Isaac Van Amburgh, un américain. Ils ont commencé au milieu du xixe siècle et leurs techniques ont été très rapidement copiées83. Martin créera lors du troisième Cirque Olympique à Paris en 1831, une pantomime à grand spectacle, abrité derrière un grillage, appelée « les Lions de Mysore » avec ses lions Néron et Cobourg, son tigre Atyr. Isaac Van Amburgh fit une tournée en Angleterre, devant la reine Victoria. Il copia rapidement le spectacle du Français. Plus que le traditionnel domptage de chevaux, le domptage de fauve voulait marquer la supériorité humaine sur les forces brutes naturelles83Jean-Baptiste Pezon est un autre dompteur de lions célèbre. Clyde Beatty est probablement le premier dompteur à avoir utilisé le support surélevé sur lequel les fauves viennent s'asseoir84.

Cette tradition est toujours vivace ; certains dompteurs actuels, comme le duo de magiciens Siegfried & Roy et leurs lions blancs, sont toujours célèbres.

La détention de lions[modifier | modifier le code]

Certains individus ou entreprises privées élèvent des lions, leur détention est soumise pour de nombreux pays à des autorisations spécifiques. Bien souvent ces animaux sont détenus dans des conditions ne permettant pas leur bien-être du fait entre autres du manque d'espace85. En France, régulièrement, des actions de saisie ont été menées par l'administration86 même si certaines associations les trouvent peu virulentes87. L'Inde interdit même la possession de lion depuis 199886. En outre, de nombreux animaux s'évadent, donnant lieu à des battues qui se soldent souvent par l'abattage de l'animal88.

En Afrique, le couple George et Joy Adamson est célèbre pour avoir élevé et apprivoisé la lionne Elsa. Son histoire a été à l'origine de plusieurs livres, de documentaires, d'une adaptation cinématographique ainsi qu'une série télé.

Image du lion chez l'homme[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Symbolique du lion et Lion dans l'art.

Lion dans les mythologies et religions[modifier | modifier le code]

Statère du satrape Mazaios représentant un lion dévorant un taureau

Dans de nombreuses cultures antiques, le lion jouait un rôle symbolique important. En Égypte, les pharaons furent représentés par des sphinx, lions à la tête humaine89. La plus célèbre de ces représentations est le Grand Sphinx de Gizeh.Sekhmet fut vénérée en tant que déesse au corps humain et à tête de lionne, envoyée par  contre les Égyptiens qui complotaient contre lui3. Des divinités mineures, comme le génie Nebneryou qui accueille les défunts au royaume des morts90ou Mihos, le fils de Bastet à tête de lion91, ont existé, comme de nombreuses divinités hybrides possédant une partie du corps du lion : PachetAkerDédoun ou Tefnout par exemple92.

Dans la mythologie grecque, les lions apparaissent dans diverses fonctions : le lion de Némée, représenté comme une bête mangeuse d'hommes à la peau impénétrable, fut tué par Héraklès, durant ses douze travaux3. Dans l'histoire d'Androclès, une des fables d'Ésope, le héros, un esclave échappé, retire une épine de la patte d'un lion ; quand, plus tard, pour le punir de son évasion, il fut jeté par son maître au lion pour être dévoré, l'animal le reconnut et refusa de tuer l'homme.

Dans les religions judéo-chrétiennes, le lion est un animal polysémique, surtout dépeint à travers les images positives de saint Jérômeet son lion, du tétramorphe (lion de saint Marc) et de Daniel épargné par les lions93 ; cependant, une connotation négative lui est associée par un passage de Pierre faisant référence à Satan qui déambule « tel un lion cherchant une proie à dévorer »94. Ainsi, le lion revient très souvent dans les églises catholiques car il représente la force du croyant combattant le péché, et dans les objets :bracelets en patte de lion, siège épiscopal sculpté à l'effigie du lion, sur le socle des chandeliers, les portails d'église90… À l'époque romaine, pendant les persécutions, les chrétiens étaient jetés aux lions ; d'où l'expression « être jeté aux lions ».

Iconographie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Lion dans l'art.

Premières représentations du lion au Paléolithique[modifier | modifier le code]

Les chasseurs du Paléolithique supérieur (Aurignacien) représentaient déjà le lion il y a plus de 30 000 ans. Le lion des cavernes peut être facilement identifié en raison de la présence d'un toupet de poil au bout de la queue dans les représentations du Paléolithique95. Le lion est représenté la face tournée vers l'observateur et non de profil dans l'art préhistorique africain en raison de légendes qui lui attribuent des pouvoirs magiques liés à son regard93L'homme lion, sculpture d'ivoire de mammouth de près de 30 centimètres de haut, représentant le corps d'un homme surmonté d'une tête de lion des cavernes, compte parmi les œuvres d'art les plus impressionnantes de cette époque, mais également parmi les plus anciennes de toute l'histoire de l'humanité. Elle incarnait peut-être une divinité96.

Représentations en Occident[modifier | modifier le code]

Nominor Leo - Tableau de Jean-Léon Gérôme, exposé au Musée Georges-Garretde Vesoul

Lion criblé de flèches.
Bas-relief dans le palais nord de Ninive.

Le lion est aussi souvent représenté dans les arts figuratifs. Le lion prend l'image de laroyauté et du Soleil et se développe dans tout le Proche-Orient. À Babylone par exemple, la voie processionnelle est décorée de bas-reliefs en carreaux de céramique en forme de lion du temps de Nabuchodonosor II90. L’art assyrien, qui a influencé l'art des steppes puis l'art des nombreuses peuplades conquises par les nomades guerriers, dépeint également de nombreuses chasses aux lions, très réalistes. Ce type de représentations visait à glorifier le roi, maître des bêtes, et également représenter la défaite de l'ennemi. Le thème d'un dangereux animal sauvage, souvent un félin ou un ours, se jetant sur sa proie est très fréquent. L'art assyrien a apporté le goût du réalisme et du naturalisme à ses peuplades, qui s'est ensuite transmis dans toute l'Eurasie, et notamment les peuples germaniques et asiatiques93.

Chez les Grecs et les Romains, le lion fait figure de gardien ; ainsi, la porte des lionnes protège le palais d'Agamemnon contre les ennemis et les démons93. Dans l'art grec, le motif des scènes de chasse du lion de Némée dont la peau est l'attribut de Héraklès est très présent. Chez les Romains, il est également très représenté comme animal du cirque, combattant contre des gladiateurs90. Dans l'art chrétien, le lion accompagne parfois saint Jérôme, ou la force, c'est le symbole de Marc l'Évangéliste, de la royauté. Roi des animauxdans le bestiaire médiéval, il est très présent dans l'art monumental.

À partir de la Renaissance, les représentations animales deviennent de plus en plus anatomiquement précises : les artistes s'exercent à la représentation de sujets réels détenus dans les zoos93. Le Douanier Rousseau est célèbre pour ses peintures de la jungle, et notamment pour La bohémienne endormie où un lion solitaire s'approche d'une bohémienne endormie dans le désert. Au xixe siècle, de nombreuses illustrations zoologiques faites par les naturalistes montrent précisément le lion90.

Représentations asiatiques[modifier | modifier le code]

Lions gardant la Cité interdite.

Le lion n'est présent en Asie que dans la péninsule indienne, il est pourtant très présent dans l'art statuaire de l'ensemble des pays asiatiques. Des lions, représentés avec une crinière bouclée, montent la garde devant les pagodes, comme celle de Kuthodaw ou dans les temples bouddhistes3. Originaire d'Inde97, la danse du lion est une danse traditionnelle effectuée au nouvel an chinois pour faire fuir les démons et apporter la chance3.

Une figure héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de laNorvège.

Articles connexes : Lion (héraldique) et Armorial au lion.

La fascination des hommes pour cet animal est visible dans la multiplicité d'écussons sur lesquels il est illustré, au point qu'un proverbe affirme : « Qui n'a point d'armes porte un lion »98,Note 4. Ainsi, on le retrouve, entre autres, sur les blasons de l'Écosse99, de laNorvège100, de la Belgique90 ou de villes comme Lyon101. Le lion est représenté le plus souvent rampant, c'est-à-dire dressé sur ses pattes arrière, mais de très nombreuses formes existent : léopardé, lampassé, ramassé, morné, etc. Le lion en héraldique est appelé lion avec la tête de profil et léopard avec la tête en face ; ainsi les lions du blason anglais sont des léopards. Une symbolique basée sur la figure du lion a pu être créée ; par exemple, un lion d'argent sur champ de sinople symboliserait la tempérance102 et, selon Marcel Brion, les divers lions héraldiques sont issus de lointaines croyances préhistoriques93. Bien qu'il soit considéré comme le « roi des animaux », le lion est sans autorité sur les oiseaux. C'est cet antagonisme entre l'aigle, seigneur des cieux et symbole du pouvoir impérial, et le lion qui va motiver le choix de faire figurer l'animal sur des armoiries. La connaissance du lion par les Européens remonte au temps où le lion s'étendait autour de la Méditerranée.

Le lion est le symbole national de l'Inde, et figure sur ses armoiries sous la forme des lions de l'empereur indienAshoka3.

Utilisation commerciale[modifier | modifier le code]

La figure du lion est utilisée par de nombreuses marques, non seulement pour le symbole considéré comme positif, mais aussi par récupération. Par exemple, la marque automobile Peugeot utilise comme symbole les armoiries de Sochauxdepuis 1847. Ce lion héraldique est déposé en tant que logo depuis 1858. Plusieurs banques utilisent la symbolique positive liée au lion. Le Crédit lyonnais a un lion pour mascotte. Le groupe bancaire ING utilise un logo qui contient un lion orange. Plusieurs lions ont été utilisés pour créer le célèbre logo de Metro-Goldwyn-Mayer, société de production cinématographique américaine.

Littérature et cinéma[modifier | modifier le code]

Le Roman de Renart et Yvain ou le Chevalier au lion sont de grands ouvrages du Moyen Âge dépeignant le lion103. L'œuvre littéraire antique ayant le plus influencé le Moyen Âge occidental reste le Physiologusbestiaire antique écrit en grec au iie ou iiie siècle àAlexandrie, puis traduit en latin au ive siècle. Cette base antique a donné au lion son image de roi des animaux et son assimilation auChrist ; c'est également du Physiologus que sont issues les caractéristiques attribuées au lion au Moyen Âge104 : il se tient en haut des montagnes, ses yeux sont ouverts même lorsqu'il dortNote 5 et il réanime ses lionceaux mort-nés au bout de trois jours. Ces thèmes sont bien illustrés dans les enluminures des bestiaires médiévaux90.

Jean de La Fontaine, imitant Ésope dans plusieurs de ses fables, fait du lion un des personnages principaux (notamment Le Lion et le Rat où le félin, impétueux, est opposé au rongeur, petit, faible mais patient). Joseph Kessel, en 1958, en a fait un roman : Le Lion, racontant l'histoire de la fille d'un directeur de parc naturel en Afrique qui est liée d'amitié avec King, un lion de la réserve et qui se voit demander en mariage par un guerrier masaï ; ce dernier, pour conquérir son cœur, veut lui montrer sa valeur en tuant un lion qui se trouve être King3C. S. Lewis dans sa saga du Monde de Narnia utilise le symbole du lion, « roi des animaux », à travers AslanNote 6, dieu vivant combattant le mal, se sacrifiant pour le salut de son peuple et ressuscitant peu après. Dans l’heptalogie Harry Potter deJ. K. RowlingGryffondor, l’une des maisons de l’école de sorcellerie Poudlard, est représentée par un lion. Ce lion symbolise le courage, la hardiesse, la force et la générosité, traits de caractère que sont censés avoir les élèves appartenant à cette maison105.

Au cinéma avec, entre autres, le film d'animation à succès de Walt Disney Pictures Le Roi lion. Le lion est un personnage récurrent de nombreux films, de Tarzan au Magicien d'Oz, et de séries télévisées avec par exemple Daktari3. Le lion est aussi décrit comme une menace pour l'homme comme dans The Man-eaters of Tsavo de John Henry Patterson en 1907 et dont on a tiré plusieurs films commeBwana le diable en 1952 et L'Ombre et la Proie en 1996.

Le lion et les noms propres[modifier | modifier le code]

Le lion est à l’origine des prénoms Léon et Lionel, un diminutif106En hébreu, on trouve les prénoms Arié (’aryeh, lion en hébreuNote 7) et Ariel : « lion de Dieu »107 et dans Lavi (לביא)[Quoi ?].

En arabe, près de trois cents noms désignent le lion. Une consultation partielle du grand dictionnaire arabe - français de Kazimirskiconfirme ce nombre. Parmi eux figurent Assad (’asad, le nom zoologiqueNote 8), Abbas (`abbâs : « sévère, renfrogné ») et Hamza108. Le turc connaît les formes Aslan (nom zoologique) et Arslan, cette dernière étant aussi la forme mongole. Ce prénom a donné en russeRouslan109. Le persan shir est connu par le général Shirkuh (« lion des montagnes »), oncle de Saladin, par la médersa Shir-Dor (ou Cher-Dor) (« porte des lions ») à Samarcande et, avec un élargissement de sens au tigre en hindî110, par Shere Khan, le tigre du Livre de la jungle.

Que le lion ait l'image d'un animal fort et courageux111 s'explique par le fait que, jusqu'il y a peu, des hommes de guerre étaient surnommés par son nom. Parmi les plus récents, le seigneur de guerre afghan Ahmed Chah Massoud était appelé par ses partisans le « lion du Panshir », l'empereur éthiopien Hailé Sélassié se fit appeler le « lion conquérant de la tribu de Juda ». Si le futur roi de FranceLouis VIII fut surnommé « le lion » pour son courage lorsqu'il vainquit les Anglais à la bataille de la Roche-aux-Moinesa contrario, pourRichard Ier d'Angleterre ce ne sont ni sa force ni son courage, mais ses sautes d'humeur qui lui valurent, en France, d'être surnommé « Cœur de Lion », en référence à l'imprévisibilité de l'animal.

Le qualificatif de lion est aujourd'hui élogieux, le joueur de football camerounais de l'équipe des Lions indomptables Roger Milla était appelé « le vieux lion » par ses compatriotes parce qu'il fut le plus vieux joueur de champ et le plus vieux buteur de l'histoire de la Coupe du monde de football.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1.  Cependant, des conséquences indirectes existent, comme le fait d'être plus visible dans la nature, donc plus vulnérable.
  2.  Les huit sous-espèces sont les suivantes :
  3.  Affirmation est présente dans l'article Ligre, mais sans source. Bien que semblant logique, l'ajout d'une source est nécessaire.
  4.  Ou la variante suivante : « Qui n'a point de blason porte un lion »
  5.  On retrouve ici une idée de gardien toujours en alerte.
  6.  À noter qu'aslan signifie lion en turc.
  7.  Interwiki[Quoi ?] עברית (hébreu) : אריה (’aryeh)
  8.  Interwiki[Quoi ?] العربية (arabe) : أسد (’asad)

Références[modifier | modifier le code]

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  107.  (fr) M.-A. Ouaknin et D. Rotnemer, Le grand livre des prénoms hébraïques et bibliquesAlbin Michel, 1993, ISBN 2-226-06610-1, p. 199
  108.  (fr) Y. et N. Geoffroy, Le livre des prénoms arabes, Casablanca, 1994, p. 179-180
  109.  (ru) Iou. Fedosiouk, Russkie familii (Noms de famille russes), Moscou, 1981, p. 171
  110.  (en) R. S. McGregor, The Oxford Hindi-English dictionary, Oxford University Press, 1993, p. 954
  111.  Dictionnaire Quillet de la langue françaisevol. II : E-O,‎ 1953, « Lion »

Sources[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Chris McBride, Liontide, Jonathan Ball Publishers,‎ 1992, 201 p.(ISBN 0947464174)
  • (en) George SchallerThe Serengeti lion: A study of predator-prey relations, Chicago, University of Chicago Press,‎ 1972 (ISBN 0-226-73639-3).
  • (en) Eric Baratay et Elisabeth Hardouin-Fugier, Zoo: a history of zoological gardens in the West, Londres, Reaktion Books,‎ 2002 (ISBN 1-861891-11-3).
  • (en) Wilfred Blunt, The Ark in the Park: The Zoo in the Nineteenth Century, Londres, Hamish Hamilton,‎ 1975 (ISBN 0-241-89331-3).

Filmographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

18 février 2014

LA BALEINE

LA BALEINE

En zoologie, le terme baleine désigne certains mammifères marins de grande taille classés dans l'ordre des Cétacés.

C'est un terme générique qui s'applique à plusieurs espèces appartenant auxsous-ordres des mysticètes et des odontocètes.

 

Sommaire

  [afficher

 

Biologie, comportement et écologie

Article principal : Cetacea.

Les caractéristiques générales des baleines sont celles des Cétacés, avec des différences pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations, notamment sur leur constitution physique ou leur mode de vie respectif.

Dénomination

Terminologie

Les vraies baleines

Dans le langage courant, c'est un terme générique qui ne fait en général pas référence à une catégorie scientifique particulière autre que celle des cétacés1.

Pour être plus précis2, on ne devrait l'utiliser que pour parler des mysticètesappartenant aux familles des balénidés, des eschrichtiidés et des néobalénidéset les balénopteridés. Mais on l'utilise aussi pour le cachalot, qui est pour sa part un grand odontocète.

Les fausses baleines

Dans le même ordre d'idée, les baleines à bec sont des odontocètes de la famille des ziphiidés qui ne mesurent que quelques mètres, et la baleine à bec de Cuvier (Ziphius cavirostris), qui n'a d'ailleurs pas de bec, n'est donc pas non plus vraiment une baleine. Dans cette même famille, on notera que l'emploi du terme « baleine » pour désigner par exemple un mésoplodon ou un hyperoodon n'est pas usité en français (on utilise celui de « cétacé » à défaut d'être plus précis).

L'expression « baleine blanche » peut quant à elle faire référence3 au monodontidé Delphinapterus leucas (le béluga). Mais elle est ambiguë parce qu'elle évoque également un animal quasiment mythique incarné notamment par le cachalot albinos du roman Moby Dick.

En revanche, celle de « baleine pilote » appliquée aux globicéphales et celle de « baleine tueuse » aux orques et fausse-orques, sont douteuses : ces trois espèces sont des delphinidés, leur emploi ne correspond à aucun usage établi4,5 et n'est apparu que récemment dans certaines traductions erronées de sources documentaires ou scientifiques anglo-saxonnes : en anglais, le terme « whale » (baleine) peut en effet désigner toutes sortes de cétacés, mais pas en français.

En outre, il arrive aussi qu'on parle de baleines pour désigner indistinctement les cétacés qui peuvent faire, ou qui ont fait, l'objet d'unechasse baleinière. Enfin, on utilise souvent le terme « baleine » pour parler d'un cétacé que l'on n'a pas identifié précisément mais qui, au jugé, a l'air plus gros qu'un dauphin (ce qui est assez vague compte tenu qu'un grand dauphin comme l'orque par exemple, est plus gros qu'une petite baleine comme la baleine de Minke).

Étymologie

Le terme baleine6 vient du latin ballaena, (ou ballena, ou encore balaena7). Ce mot latin est à rapprocher du grec ancien φάλαινα8[phalaina] et partage sans doute avec lui une origine indo-européenne commune signifiant, comme pour « phallus », quelque-chose qui « se gonfle ». Il apparaît en ancien français au cours du xie siècle.
Les anciens Grecs9 et Romains10 avaient clairement identifié les baleines comme étant des mammifères marins dotés, à la différence des poissons, de poumons et d'un évent. En français, comme le monstre marin avalant Jonas11 est décrit par la Bible comme un « grand poisson », on a pu utiliser pendant longtemps le terme « poissons » pour en parler sans pour autant les considérer comme tels.

Noms français et noms scientifiques correspondants

Liste alphabétique de noms vulgaires ou de noms vernaculaires attestés12 en français.
Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide.

Et plus particulièrement :

Les baleines et l'homme

Chasse à la baleine

Chasse à la baleineAbraham Storck.
Article détaillé : Chasse à la baleine.

Les baleines sont recherchées pour leur chair, leurs fanons et leur graisse qui fut largement utilisée par l'homme. À la suite d'une chasse intensive pendant le xixe siècle et xxe siècle, de nombreuses espèces sont maintenant en voie de disparition. Des traités internationaux limitent aujourd'hui de façon très stricte la chasse à la baleine. Cependant certains pays, comme le Japon et la Norvège, invoquant l'impact négatif des cétacés sur les stocks de poissons, dont leurs économies dépendent, continuent à ne pas respecter les moratoires successifs votés lors des réunions de la Commission baleinière internationale.

Les baleines dans la culture

Tailles comparées de la baleine bleue, d'un dauphin d'Hector et d'un homme.

Au xixe siècle, certaines villes de la Nouvelle-Angleterre, sur la côte est des États-Unis, dépendaient entièrement de la chasse à la baleine. Aujourd'hui[Quand ?], la baleine joue un rôle culturel important chez de nombreux peuples qui pratiquaient ou pratiquent encore la chasse traditionnelle, tels les Amérindiens de la côte ouest du Canada, ceux du nord des États-Unis et les peuples Inuits de l'Arctique. C'est pourquoi certains peuples aborigènes vivant aux États-Unis, au Canada et dans les îles du Pacifique bénéficient de clauses qui leur permettent de chasser des espèces menacées, mais à très petite échelle.

La baleine dans les arts et la littérature

La Cavalcade de la Baleine au Carnaval d'Ostende 1885.
Un toit de hutte inuit fait d'os de baleines.
  • Dans certaines traductions de la Bible, le « grand poisson » qui avale Jonas est présenté comme une baleine.
  • Au iie siècleLucien de Samosate, dans ses Histoires vraies (livre II), montre un groupe de voyageurs grecs avalés par une baleine géante.
  • Dans Les Aventures de Pinocchio produit par Disney, de la célèbre histoire de Carlo CollodiPinocchio est avalé par une baleine, cependant dans l'histoire originale de Pinocchio, ce dernier est avalé par un requin.
  • En 1885, les membres du Sport Nautique d'Ostende organisent au Carnaval d'Ostendeune Cavalcade de la Baleinefanfare et tambour-major en tête comme au Carnaval de Dunkerque. Un dessin a été conservé qui immortalise l'événement16.
  • Le roman Moby Dick de Herman Melville, qui décrit le milieu des baleiniers américains de l'époque, est aujourd'hui considéré comme un grand classique de la littérature américaine. La baleine du roman est inspirée d'un cachalot réel, Mocha Dick.
  • La chanson La Baleine Bleue, tirée de l'album L'Opéra du pauvre (1983) de Léo Ferré, est un monologue ironique (et libertaire) adressé aux hommes par une baleine.
  • Une série de timbre danois de 2001 a pour thème la baleine :
  • L'ouvrage Histoire de la révolution russe 1. La révolution de février de Léon Trotsky, fait référence aux « trois baleines » du bolchevisme : « Le but de la lutte révolutionnaire était tout à fait nettement déterminé par trois mots d'ordre de combat-république démocratique, confiscation des terres des propriétaires nobles, journée de huit heures- ce que l'on appelait familièrement les « trois baleines » du bolchevisme, par allusion aux baleines sur lesquelles, d'après une vieille croyance populaire, repose le globe terrestre »
  • Le film Paï de Niki Caro (2002), dont l'action se situe en Nouvelle-Zélande, est une fable sur le rapport sacré qu'entretiennent les Maori avec les baleines.

Tourisme baleinier[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Observation des baleines.

L'observation des baleines depuis la côte ou à bord de bateaux spécialement affrétés est une activité touristique très prisée notamment au Canada et aux États-Unis.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  La nomenclature scientifique adoptée ici se réfère à la liste rouge de l'UICN.
  2.  cf. J.-P. Sylvestre, 2010. Les baleines et autres rorquals. Delachaux et Niestlé.
  3.  Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec,Béluga [archive].
  4.  (en)Google Ngram Viewer [archive].
  5.  Google Ngram Viewer [archive]
  6.  Cette section se réfère en grande partie et y compris pour la contredire à A. Rey (dir.), 1992. Robert historique de la langue française. Dictionnaires Le Robert.
  7.  Le grand Gaffiot. Plin. 9,12 ; Ov. M. 2,9 ; Juv. 10,14. Hachette Livre.
  8.  Le Robert historique mentionne φάλλαινα, mais le dictionnaire grec/français Bailly réserve à ce terme un usage figuré et traduit « baleine » par φάλαινα.
  9.  Aristote, Les parties et la vie des animauxI,4[PDF] [archive].
  10.  Pline l'ancien, Histoire naturelleIX,5 [archive].
  11.  Livre de Jonas, 2,1.
  12.  Attention aux appellations et traductions fantaisistes circulant sur l'Internet.
  13. ↑ a et b Nom vernaculaire français d'après Dictionary of Common (Vernacular) Names sur Nomen.at [archive].
  14. ↑ abcdefghijklmnopqr et s Meyer C., ed. sc., 2009,Dictionnaire des Sciences Animalesconsulter en ligne [archive]. Montpellier, France, Cirad.
  15. ↑ abcdefghij et k Nom vernaculaire en français d’aprèsTermium plus [archive], la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada.
  16.  Le Sport Nautique d'Ostende est un club formé en 1871 par les propriétaires de petits canots de plaisance à Ostende. À propos duSport Nautique d'Ostende on peut consulter une page Internet sur l'histoire du Royal yacht club d’Ostende (Ryco) [archive].

Voir aussi

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Articles connexes

Lien externes

 

18 février 2014

L ORIGINE DE L HOMME

L ORIGINE DE L HOMME

La théorie de L’origine évolutive de l'Homme s'intéresse aux principales étapes du développement de l'espèce humaine moderne (Homo sapiens), et à l'origine évolutive des ancêtres de l'Homme. Cette chaîne des origines remonte jusqu'aux origines de la vie. Sa reconstitution s'appuie sur des travaux de paléontologie, de biologie (notamment d'embryologie), d'anatomie comparée, et plus récemment de données génétiques.

L'étude de l'évolution humaine récente est une partie importante de l'anthropologie. Au-delà, identifier les caractères primitifs ou dérivés de chaque étape dans cette chaîne évolutive éclaire en quoi l'Homme est similaire ou différent des autres animaux. La démarchephylogénétique part de l'idée que la Vie évolue des formes les plus simples aux plus organisées, avec acquisition de plus en plus de caractéristiques nouvelles, même si des pertes secondaires de caractères peuvent se produire au sein des lignées. Ainsi, l'espèce humaine fait partie, comme toute autre espèce du vivant, de plusieurs groupes emboîtés dont chacun est caractérisé par un caractère nouveau, qui se rajoute à ceux déjà accumulés.

 

 

Les ancêtres de l'Homme

L'Homme est un Eumétazoaire

Les bactéries: des « cousines » très éloignées

Il y a 3,5 milliards d'années, la Vie apparaît sur Terre. Suivent des formes simples, probablement assez proches de certaines bactéries actuelles.

Le regroupement de l'empire eucaryote avec les empires eubacteria et archaea constitue lamatière vivante terrestre. Ces empires résultent de la première bifurcation survenue lors de l'évolution de la matière vivante sur Terre, mais les frontières précises de ceux-ci ne font pas encore l'unanimité parmi les biologistes ; la succession de bifurcations qui mènent de l'empire eucaryote au règne animal est actuellement inconnue.

Les premières organisations multicellulaires semblent avoir été inventées par plusieursRègnes (Biologie) indépendants  : Algues rouges, algues brunes, algues vertes et plantes, champignons, et métazoaires. Elles semblent avoir conduit à plusieurs reprises à des métazoaires plus structurés (Faune de l'ÉdiacarienFaune de Burgess, ...?).

Les premiers métazoaires sont des colonies de cellules, dont la structure d'ensemble est peu différenciée (placozoaires) ou ressemble à celle des algues (démosponges). L'innovation principale qui permet à ces cellules animales de vivre ensemble est le collagène : cette protéine est le complément intercellulaire qui groupe les cellules entre elles et donne une forme définie à l'organisme : le collagène rend possible la morphogenèse, et donc l'évolution des formes.

Ces cellules animales sont hétérotrophes, par opposition aux cellules autotrophes des végétaux : les premiers métazoaires doivent capturer de la nourriture pour s'alimenter. L'élaboration de stratégies de plus en plus sophistiquées pour capturer cette nourriture va progressivement structurer ces métazoaires primitifs en « animaux » :

  • Initialement, l'organisation des métazoaires est peut-être celle des différents groupes d'éponges, qui organisent des courants d'eau à travers une structure plus ou moins complexe, de l'intérieur d'une cavité vers l'extérieur, par les mouvements de cils vibratiles des cellules qui les composent. Cependant, il n'y a pas de relation connue entre les éponges et les autres métazoaires.
  • Avec les cnidaires apparaissent trois grands types de cellules spécialisées : des cellules musculaires, qui peuvent se contracter pour créer un mouvement d'ensemble, des cellules nerveuses, qui permettent de coordonner ces mouvements, et des cellules sensorielles, qui permettent de déclencher ces mouvements. Cette division du travail permet d'améliorer la performance de la colonie : des tentacules peuvent brasser l'eau et ramener les aliments vers une cavité digestive. Les cnidaires sont des organismes fixes (comme les coraux adultes ou les anémones de mer) ou mobiles (comme les méduses ou les larves de coraux).
  • Devenant capable de mouvement, l'organisme peut adopter une stratégie active, et se déplacer à la recherche de sa nourriture : c'est le stade vermiforme, un tube digestif en quête de sa nourriture.

L'Homme est un bilatérien

Pikaia, le plus ancien des chordésconnu.
Articles détaillés : Bilateria et Animal.

Que peut-il y avoir de commun entre un ver, un Homme, une limace ou une araignée? Ce sont tous des bilatériens, c'est-à-dire des organismes capables de se développer suivant un plan d'organisation global et prédéfini. Le développement des bilatériens est organisé autour d'un axe tête / queue d'une part, et dos / ventre d'autre part. Ces deux axes conduisent à un plan d'ensemble où les côtés droit et gauche tendent à être symétriques, d'où leur nom de bilatérien. Les bilatériens regroupent pratiquement tous les animaux d'organisation complexe, et ont évolué progressivement à partir d'organismes vermiformes.

L'organisation des organismes de type « ver » (vermiforme) est conditionnée par leur mode de vie, qui est de se déplacer pour aller chercher la nourriture (au lieu d'attendre qu'elle passe à portée). Cette stratégie permet notamment d'exploiter des déchets organiques, qui peuvent être à haute valeur nutritive, mais ne se déplacent pas.

  • La capacité de se déplacer suppose la coordination des efforts musculaires par des centres nerveux, qui évolueront progressivement vers les cerveaux des espèces plus complexes. Elle suppose également que le système nerveux soit coordonné avec le plan d'organisation, fonction des gènes de développement de la famille Hox.
  • La deuxième invention majeure des vers (absente chez les vers plats) est la présence d'un canal alimentaire et d'une fonction digestive : à une extrémité, une bouche absorbe la nourriture, à l'autre, un anus excrète les déchets. Entre le « tube extérieur » qui forme la peau (ectoderme) et le « tube intérieur » (endoderme) qu'est le canal alimentaire, un tissu intermédiaire, le mésoderme, peut se développer et former des organes internes de plus en plus complexes.
  • Certains organismes vermiformes prennent une organisation segmentée. On en retrouve quelques traces (lointaines, et très déformées) chez l'Homme  : répétition des vertèbres, des muscles abdominaux,...

La découverte du tube digestif et de la capacité de se déplacer (en rampant) a été la formule gagnante de l'explosion cambrienne : les organismes vermiformes sont assez polyvalents, et peuvent servir de base à des modes de vie très variés. Tous les autres schémas d'organisation plus évolués s'appuient sur ce type fondamental : ce sont des vers un peu compliqués. C'est ce qu'on appelle uneexplosion radiative : à partir d'un schéma de base commun, les formes prennent des voies divergentes, comme si elles rayonnaient à partir d'une explosion centrale.

C'est à ce stade vermiforme que les lignées des arthropodes (insectes, crabes, araignées,...) et des mollusques se séparent de celle des vertébrés. Ces deux familles ont eu très rapidement leur propre explosion radiative, montrant le succès évolutif de ces formules permettant des plans d'organisation très variés. Par contraste, le plan d'organisation des vertébrés est resté stable très longtemps.

L'Homme est un vertébré

Un Placoderme, l'un des premiers poissons à mâchoire.

À partir du stade vermiforme des bilatériens primitifs, nos ancêtres qui émergèrent de l'explosion radiative des vers ont été organisés par la capacité croissante à nager en pleine eau pour trouver sa nourriture (par opposition aux mollusques qui rampaient et broutaient les végétaux, et aux arthropodes qui marchaient et se nourrissaient en filtrant des débris). Les ancêtres de l'Homme ont pris certaines formes plus complexes, de type poisson, toutes aquatiques, dont les expressions les plus complexes ressemblaient aux poissons osseux actuels. Cette évolution des formes a été assez progressive:

  • La tête des chordés primitifs s'est organisée en un crâne protégeant le cerveau et rassemblant l'essentiel des organes sensoriels, conduisant aux crâniates.
  • La protection cartilagineuse puis osseuse du système nerveux se prolonge ensuite le long de toute la moelle épinière, pour former une colonne vertébrale commune à tous les vertébrés. De plus, cette colonne vertébrale fournit un appui aux masses musculaires, permettant des mouvements de nage plus énergiques.
  • La mâchoire se forme 100 millions d'années après l'apparition des vertébrés, au silurien chez les gnathostomes (groupement qui exclut les anciens agnathes).
  • Enfin, le squelette initialement cartilagineux (chez les chondrichthyens) s'ossifie sous forme d'os vrai (par opposition aux poissons cartilagineux).

Parallèlement, les organes internes se complètent: c'est au stade des vertébrés qu'apparaissent la rate et le pancréas individualisés. Au stade des poissons à mâchoire, les fibres nerveuses s'entourent d'une gaine de myéline : cette innovation permettra des systèmes nerveux plus complexes et plus grands, donc des animaux plus gros et au comportement plus différencié. C'est également à ce stade qu'apparaît le système immunitaire adaptatif1.

Dotés d'un cerveau, d'yeux, d'un système nerveux performant, de capacités natatoires renforcées par la colonne vertébrale et d'une solide mâchoire, les vertébrés primitifs étaient adaptés pour être les grands prédateurs des océans.

Extérieurement, les poissons sont dotés de nageoires de formes variées. Ces nageoires sont initialement peu mobiles, et surtout destinées à stabiliser et diriger le mouvement propulsif produit par le corps. Plus différenciées, les nageoires paires des poissons osseux acquièrent une mobilité et une agilité plus grande, et servent au poisson pour se déplacer lors de petits mouvements. Ce sont ces nageoires paires qui évolueront en membres chez les tétrapodes.

C'est de la branche (ostéichtyens) que proviendraient les premiers animaux terrestres, les plantes étant déjà installées hors de l'eau.

L'Homme est un tétrapode

Panderichthys, premier poisson vertébré disposant de membres, au dévonien.
Un des premiers tétrapodes :ichthyostega, au dévonien supérieur
Hylonomus, un des premiers reptiles connus.

Le passage du stade "poisson" aux tétrapodes reflète l'acquisition des caractères nécessaires pour s'émanciper du milieu aqueux, et pouvoir se déplacer et vivre sur la terre ferme. Cette conquête de la terre avait déjà été faite par les plantes et les arthropodes (et marginalement, par quelques mollusques). Pour un vertébré, coloniser la terre ferme présentait deux avantages: échapper aux gros prédateurs marins, et accéder à une source de nourriture faiblement défendue. Les premiers tétrapodes avaient un mode de vie probablement amphibies, et évoluaient dans des milieux humides (lagunemarécage,...).

  • L'acquisition du poumon fonctionnel et muni d'alvéoles, à partir d'une vessie natatoire, se fait à une date inconnue et disputée : pour certains auteurs, une capacité pulmonaire a pu être présente dès les poissons osseux primitifs.
  • Les nageoires paires se complexifient : elles deviennent charnues, et leur squelette se structure en membres et en pattes, où apparaissent des doigts en nombre variable (le plus souvent cinq). Les pattes ont un rôle locomoteur, et les doigts permettent d'agripper des proies ou des prises pour le déplacement.
  • L'articulation des "pattes avant" se détache de la tête, et donne naissance au cou, qui permet à son tour une meilleure mobilité de la tête.

C'est à ce stade que l'émail des dents apparaît.

Les batraciens représentent un stade encore dépendant du milieu humide, principalement pour la reproduction. Plus tardivement, les autres tétrapodes s'émancipent du milieu humide: Les embryons des amniotes seront isolés dans un liquide amniotique, permettant un développement indépendant du milieu aqueux.

Le rayonnement d'espèces issues de cette dernière souche a été important, ce sont principalement les « reptiles » de la classification traditionnelle : SerpentesDinosaures (à présent éteints), CrocodilesTortues,Oiseaux... une lignée relativement primitive de reptiles, les reptiles mammaliens, qui sera plus tard à l'origine des mammifères.

L'Homme est un mammifère

Repenomamus, un des premiers reptiles mammaliens.
Eomaia, l'ancêtre probable desplacentaires.
Article détaillé : Histoire évolutive des mammifères.

Les primates dont fait partie l'Homme se sont différenciés au sein des mammifères. Les mammifères se différencient très tôt des autres reptiles dès le début du Permien (ère primaire). Ils forment à cette époque les Therapsida, ou Reptile mammalien. Les animaux de cette lignée sont petits, principalement nocturnesinsectivores2. Au sein de ce groupe, le fait d’être des chasseurs nocturnes insectivores est lié à l'apparition de ce qui deviendra les principaux traits caractéristiques des mammifères :

  • Le pelage. La vie nocturne nécessite des avancées en termes d’isolation et régulation thermique pour pouvoir être actif dans la fraicheur de la nuit. La peau se recouvre de poils(avec leurs muscles érecteurs, leurs glandes sébacées et sudoripares, permettant une meilleure thermorégulation : les mammifères sont homéothermes.
  • La dentition différenciée. La nécessité de capturer des arthropodes et d’écraser leur carapace (exosquelette) accélère la tendance des thérapsides vers des dents de forme plus complexe, spécialisées et précisément localisées. Les dents se différencient dans un premier temps par fonction (hétérodontie), les formules dentaires (incisives, canines, prémolaires, molaires...) évoluant ensuite en fonction du régime après l'explosion radiative des mammifères.
  • L'acuité sensitive. L’acuité des sens devient vitale, notamment ceux de l’ouïe et de l’odorat : l’évolution vers l’oreille interne de mammifère a été accélérée, et simultanément celle de la mâchoire, puisque des os de la mâchoire sont devenus des os de l’oreille interne ; et l’augmentation de la taille des lobes cérébraux spécialisés dans le traitement des sens. Les tissus cérébraux ayant une énorme consommation d’énergie3, 4, l’augmentation de la contrainte alimentaire favorisa les évolutions sur l’isolation (poils), sur la régulation thermique et sur la nutrition.
  • Perte de la vision quadrichromique. Comme effet négatif, la vue devient moins importante (puisque vivant la nuit). Ceci se retrouve dans le fait que la plupart des mammifères, qui n'ont que deux familles de cônes sur les quatre initialement présents chez les tétrapodes primitifs, ont une vision des couleurs médiocre en comparaison des reptiles, y compris les petits primates comme leslémuriens5.

Par ailleurs -peut-être parce que la complexité croissante des organismes ne permet plus une simple incubation des juvéniles- les reptiles mammaliens acquièrent la gestation et la capacité de s'occuper de petits qui naissent immatures:

  • L'œuf caractéristique des reptiles évolue en un placenta permettant une gestation prolongée.
  • Chez la femelle, deux lignes de glandes mammaires situées sur le thorax et l'abdomen sécrètent du lait qui alimente le nouveau-né. Ces lignes plus ou moins fournies se limiteront à une paire de seins chez les primates.

Cependant, les reptiles mammaliens restent marginaux pendant la grande époque des dinosaures. Les placentaires ne se différencieront réellement que très tardivement, il y a 60 millions d'années6, conduisant à la radiation évolutive des mammifères que nous connaissons actuellement.

L'Homme est un primate

Carpolestes simpsoni, un des premiers primates.
Aegyptopithecus, un singe primitif de la limite ÉocèneOligocène
Proconsul, un des premiers Hominoideadu début du Miocène.
Article détaillé : Histoire évolutive des primates.

Les mammifères subissent une radiation évolutive dès le début de l'ère tertiaire: de nombreuses espèces différentes apparaissent et occupent des milieux variés : les airs, les milieux aquatiques… Des mammifères arboricoles apparaissent, les primates. Les primates forment un groupe de mammifères assez peu différenciés, dont les principales caractéristiques viennent de leurs ancêtres arboricoles. Parmi eux, un grand nombre sontfrugivores.

On peut noter comme caractère propre des primates :

  • La forme de la tête. Les orbites des primates orientées vers l'avant, permettant une vision binoculaire facilitant l'appréciation des distances. C'est aussi au sein des primates qu'évolue la forme du nez, qui passe d'une forme à truffe à celle du nez de type humain.
  • La main. Les membres deviennent préhensiles avec un pouce opposable (le pied de l'Homme perdra ce caractère), facilitant les déplacements dans les branches. On peut en outre noter la transformation des griffes en ongles plats.
  • C'est parallèlement à l'acquisition de ce régime frugivore qu'est acquise une meilleure vision en couleur : alors que les mammifères n'ont que deux types de cônes7, les primates ont bénéficié d'une mutation dédoublant la vision du "jaune", créant de nouveaux cônes plus sensibles au "vert" par opposition aux anciens se spécialisant sur le "rouge", ce qui permettait le repérage des fruits mûrs (rouges) dans le feuillage (vert).

Au sein du groupe des primates, les singes (simiens) puis les grands singes, se seraient diversifiés, ces derniers n'ayant pas de queue préhensile.

L'Homme est un grand singe évolué

Article détaillé : Histoire évolutive des homininés.

Comparaison des squelettes de quelques primates

Les espèces actuellement les plus proches de l'humain sont donc les deux espèces dechimpanzé : Pan troglodytes (le chimpanzé commun) et Pan paniscus (le bonobo). Dans leur proximité phylogénétique à l’Homme viennent ensuite le gorille et l'orang-outan. Legénome des humains ne diffère que de 0,27 % de celui des chimpanzés, et de 0,65 % de celui des gorilles. Ces chiffres conduisent à estimer que notre lignée s'est séparé de celle des chimpanzés il y a environ cinq millions d'années, et des gorilles il y a environ sept millions d'années.

La principale évolution caractérisant l'Homme par rapport aux autres primates est sa position debout : la bipédie. Cette position a induit un certain nombre de modifications morphologiques qui ont une conséquence directe sur l'hominisation:

  • La main, libérée de la fonction locomotion, permet la manipulation d'outils les plus divers.
  • Le crâne, à présent en équilibre au sommet de la colonne vertébrale, peut se développer et permet une augmentation de la masse cérébrale.
  • Le larynx plus dégagé facilite l'acquisition d'un langage évolué.
  • Le pied, à présent consacré à la marche, perd son pouce opposable.

Il semble que ces évolutions sont liées à un changement d'habitat : les premiers homininés ont quitté leur habitat d'origine, la forêt, pour adopter un mode de vie de chasseur-cueilleur dans un environnement de type savane. Dans cet environnement, la bipédie permet une surveillance plus efficace des alentours et des déplacements à longue distance plus rapides et moins coûteux énergétiquement. Lathéorie du primate aquatique suggère par ailleurs que de nombreuses caractéristiques propres à l'Homme sont explicables par une adaptation à un épisode de vie semi-aquatique.

La définition du genre Homo reste floue et varie selon les critères retenus ; le principal critère reste le volume de la boîte crânienne. On peut noter sur ce point que l'Homme de Néandertal avait une capacité crânienne moyenne légèrement supérieure (1 500 cm³) à celle de l'humain moderne.

Débat sur l'évolution

Enjeux de l'origine[modifier | modifier le code]

Le débat sur l'origine de l'Homme ne se réduit pas pour le philosophe à une dimension historique  : l'origine est avant tout ce qui est premier dans l'ordre des choses8. L'enjeu du discours sur l'origine n'est pas nécessairement d'imposer un retour à un état de nature (même si c'en est une perversion fréquente), mais plutôt d'identifier ce qu'il y a d'originaire dans la nature de l'Homme  : sous l'artifice des acquisitions postérieures, la nature demeure toujours présente. Suivant la pensée de Francis Bacon, « L'Homme ne commande à la nature qu'en lui obéissant » ; et identifier cette nature originelle de l'Homme, initialement cachée, permet de mieux la gouverner. Ainsi, Rousseau se propose de « démêler ce qu'il y a d'originaire et d'artificiel dans la nature actuelle de l'Homme. »9

La manière de présenter l'origine est une reconstruction (simplifiée, et posée par rapport à une problématique actuelle) de ce que l'on peut savoir d'évènements passés ; et c'est ce discours qui sert à la fois de référence idéale pour décrire les connaissances historiques, et de norme (implicite ou non) sur ce qu'est la nature des choses. « Écartons tous les faits » semble être la maxime de ce discours sur l'origine10. Dans cette recherche, en effet, l'origine n'a d'intérêt que dans la mesure où elle éclaire un aspect présent, encore actif dans l'état dérivé : l'état d'origine est plus sous-jacent que simplement antérieur. Inversement, le détail historique concret risque de gêner la vision de l'essentiel, et est le plus souvent sans intérêt autre que d'exemple significatif pour la démonstration.

Créationnisme

La création de l'Homme - Michel-Ange,Chapelle Sixtine, 1510.

L'origine de l'Homme est un concept fondamental de la métaphysique et un thème central de la cosmogonie ; elle a longtemps été expliquée par des mythes du récit originel plus ou moins liés à la religion. La théorie admise en Occident et au Moyen-Orient pendant plusieurs siècles est issue de la mythologie juive : l'homme et la femme descendraient du couple formé par Adam et Ève.

À cause, entre autres, de ses implications sur l'origine de l'Humanité, l'évolution a été, et reste toujours, mal comprise par une bonne partie de la population.

Certains milieux religieux fondamentalistes s'opposent vivement à la théorie de l'évolution, notamment pour son incompatibilité avec une interprétation littérale de la Bible ou des autres textes sacrés (Jaïnisme, Hindouisme,...). Ses détracteurs se fondent sur des analysespseudo-scientifiques ou religieuses pour contredire l'idée même d'évolution des espèces ou la théorie de la sélection naturelle.

Évolution de l'Homme au singe

L'idée d'évolution peut déjà se trouver chez certains philosophes grecs comme Démocrite ou musulmans[réf. nécessaire], mais la conception créationniste n'a été remise en question qu'avec l'apparition des théories mécanistes de la Vie, de la fin de la Renaissance, telles celles de René Descartes, puis des théories évolutives. Ce n'est qu'à partir du xixe siècle que de véritables théories proposant une explication du phénomène de l'évolution des espèces ont été développées. Elles sont toutes violemment condamnées par les églises chrétiennes occidentales lorsqu'elles excluent toute idée de création à un moment ou un autre de l'Histoire des espèces.

Si la théorie du transformisme de Lamarck a ouvert la voie, la révolution évolutionniste est arrivée avec Charles Darwin et son ouvrage De l'origine des espèces (1859) dans lequel deux grandes idées, appuyés par des faits, émergent : l'unité et la diversité du vivant s'explique par l'évolution, et un moteur de l'évolution adaptative est la sélection naturelle (Darwin admet explicitement la possibilité d'une hérédité des caractères acquis, en particulier chez les chiens pointers, mais celle-ci n'est plus indispensable à sa théorie comme elle l'était chez Lamarck). En profonde contradiction avec les idées philosophiques et religieuses dominantes de l'époque, De l'origine des espèces obtient un écho conséquent et convainc rapidement la majorité des biologistes de la réalité de l'évolution11.

Le fossile de l'Homme de Néandertal découvert en 1856 appuie l'hypothèse évolutive, même si l'idée même qu'une espèce d'Homme distincte de la nôtre ait existé par le passé (et ait disparu) fut particulièrement difficile à admettre. Elle ne fut proposée par Charles Darwin qu'en 1871. L'Homme de Java est découvert en 1890. La théorie de l'évolution a été popularisée par Darwin dans L'Origine des espèces ; le principal argument des contradicteurs de cette théorie est le manque de fossiles intermédiaires. Ceci a permis à des faussaires de berner le monde scientifique, comme avec l'affaire de l'Homme de Piltdown, composé de morceaux de squelettes d'Homme et d'oran-outang.

Schéma caricatural de la « transition homme-singe »

La découverte de Lucy en 1974 a permis d'appuyer la théorie d'une origine est-africaine de la lignée humaine.

En 2004, la découverte du Piérolapithèque en Catalogne a fourni de nouveaux éléments sur la question du dernier ancêtre commun. Cette espèce date d'environ 13 millions d'années avant le présent.

Sélection du « plus adapté » ?

On entend souvent: « l'Homme descend du singe ». Cette phrase n’a de vrai que ce qu’il y a de vrai dans le fait scientifiquement admis que l’Homme est un primate et qu’il est le descendant de primates qui ressemblaient à des singes. Quant à pouvoir déterminer quelles espèces précises ont été les ancêtres de quelles autres espèces cela la science ne peut pas le faire.

L'humain partage avec les singes actuels des ancêtres communs qu'on ne connaît pas, tout comme il partage avec les requins des ancêtres communs que l’ont ne connaît pas non plus. D'un point de vue cladistique l’Homo sapiens serait en fait l'espèce actuelle la plus proche des chimpanzés, et réciproquement. Cette idée découle des méthodes de la phylogénie, qui n'établissent que des liens de parenté par l'étude des caractères anatomiques et moléculaires (ADNprotéines). Donc, parmi toutes les espèces vivantes actuelles, il n'y aurait aucun ancêtre, mais simplement des espèces qui sont plus ou moins apparentées entre elles. Le bonobo est plus proche de l’Homme que ne l’est le requin et le requin est plus proche de l’Homme que ne l’est le géranium. Il en découle qu’aucune espèce n'est « plus évoluée » qu'une autre. Biologiquement parlant l'humain n'est pas un être « supérieur » aux autres êtres vivants, ni aux singes, ni aux bactéries, il est adapté à son milieu tout comme une bactérie l’est au sien. Parler en termes de supériorité d’une espèce relève de jugements de valeur, que la science ne peut observer empiriquement. La sélection du plus apte s'effectue entre individus d'une espèce et non entre espèces (sauf dans le cas de deux espèces théoriques en compétition sur exactement la même niche écologique).

Parmi toutes les espèces citées ci-dessus, aucune n'est « inférieure » à aucune autre. Seuls les degrés de parenté diffèrent, en allant des espèces les plus éloignées jusqu'aux espèces les plus proches de nous. Une marque d'infériorité pourrait être l'extinction, mais celle-ci peut également être due à des conditions fortuites (par exemple extinction marquant la fin du Crétacé).

Notes et références

  1.  Voir sur cette question Émergence du système immunitaire adaptatif : Hypothèses en présence, MS. Médecine sciences ISSN 0767-0974 (disponible en ligne [archive])
  2.  (en) Cynodontia Overview [archive], sur Palaeos
  3.  Évaluation du budget énergétique du cerveau. (en) M.E. Raichle et D.A. Gusnard, « Appraising the brain's energy budget »PNASvol. 99,no 16,‎ August 6, 2002p. 10237-10239 (lire en ligne [archive])
  4.  (en)Brain power [archive], New Scientist,‎ 2006
  5.  Recherche visionnaire : les scientifiques fouillent dans l'évolution de la perception chromatique des primates. (en) J Travis, « Visionary research: scientists delve into the evolution of color vision in primates »,Science Newsvol. 164, no 15,‎ October 2003 (lire en ligne [archive])
  6.  L&LG, p. 386
  7.  Les chiens ou les ruminants ont une perception des couleurs bien moindre que celle des primates. Voir Cône (biologie)
  8.  Voir Encyclopædia Universalis, article "Origine".
  9.  Rousseau, préface du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.
  10.  D'après Pierre-François Moreau, Encyclopædia Universalis, article "Origine".
  11.  Darwin n'utilise pas le mot évolution dans son œuvre, puisque ce terme n'est introduit que dans les années 1870. Cf. Gould (1997) : 33-37, Laurent (2001) : 17.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

 

 

18 février 2014

LE CHIEN

LE CHIEN

Canis lupus familiaris

Description de cette image, également commentée ci-après

Aperçu d'utilisations du chien
En haut : un chien de grande course
À gauche : un chien militaire
En haut à droite : un chien d'assistance
En bas à droite : des chiens de traîneau

Classification selon MSW
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Ordre Carnivora
Sous-ordre Caniformia
Famille Canidae
Genre Canis
Espèce Canis lupus

Sous-espèce

Canis lupus familiaris
(Linnaeus1758)

Synonymes

 

  • C. familiaris Linnaeus, 1758
  • C. f. domesticus Linnaeus, 1758
  • C. canis

Le chien (Canis lupus familiaris) est la sous-espèce domestique de Canis lupus, un mammifère de la famille des Canidés (Canidae) qui comprend également le loup gris, ancêtre sauvage du chien, et le dingo, chien domestique redevenu sauvage.

Le chien est la première espèce animale à avoir été domestiquée par l'Homme pour l'usage de la chasse dans une société humaine paléolithique qui ne maîtrise alors ni l'agriculture ni l'élevage. La lignée du chien se différencie génétiquement de celle duloup gris il y a environ 100 000 ans1, et les plus anciens restes confirmés de chien domestique sont vieux de 33 000 ans 2,3 soit plusieurs dizaines de milliers d'années avant toute autre espèce domestique connue. Depuis la Préhistoire, le chien a accompagné l'homme durant toute sa phase de sédentarisation qui a conduit à l'apparition des premières civilisations agricoles. C'est à ce moment qu'il a acquis la capacité de digérer l'amidon4 et que ses fonctions d'auxiliaire de l'homme se sont étendues. Ces nouvelles fonctions ont conduit à une différenciation poussée de la sous-espèce et à l'apparition progressive d'une standardisation sous forme de races canines. Le chien est aujourd'hui utilisé à la fois comme animal de travail et comme animal de compagnie. Son instinct de meute, sa domestication précoce et les caractéristiquescomportementales qui en découlent lui valent familièrement le surnom de « meilleur ami de l'Homme ».

Cette place particulière dans la société humaine a conduit à l'élaboration d'unerèglementation spécifique. Ainsi, là où les critères de la Fédération cynologique internationale ont une reconnaissance légale, l'appellation chien de race est conditionnée à l'enregistrement du chien dans les livres des origines de son pays de naissance5,6. Selon le pays, des vaccins peuvent être obligatoires et certains types de chien, jugés dangereux, sont soumis à des restrictions. Le chien est généralement soumis aux différentes législations sur les carnivores domestiques. C'est le cas enEurope où sa circulation est facilitée grâce à l'instauration du passeport européen pour animal de compagnie.

 

Sommaire

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Dénominations

Chien de race Samoyède
Le LabranicheLabrador Retriever croisé Caniche, est une solution pour les aveuglesallergiques

Le terme chien est issu du terme latin canis, de même sens7. La femelle du chien s'appelle la chienne, et le jeune chien le chiot. Selon le cas, le chien glapitjappe,grogne ou aboie.

Alors qu'on estimait autrefois que le chien constituait une espèce à part entière (Canis canis ou encore Canis familiaris), les recherches génétiques contemporaines ont permis d'établir qu'il n'est que le résultat de la domestication du loup gris commun. C'est pourquoi, malgré les différences morphologiques majeures qu'on constate entre les deux animaux, les scientifiques regroupent aujourd'hui la totalité des races caninesen un ensemble nommé Canis lupus familiaris, sous-espèce de Canis lupus.

La désignation des chiens suit généralement la standardisation suivante :

  • Chien de race… : se dit d'un chien qui a subi une standardisation sous forme de race afin d'isoler des caractéristiques physiques ou comportementales désirées. Il est reconnu comme tel par les autorités chargées de cette standardisation. Ainsi, pour un Chien-loup tchécoslovaque reconnu (en général par son inscription au livre des origines correspondant) on utilisera l’appellation « chien de race Chien-loup tchécoslovaque ».
  • Chien de type… : se dit d'un chien qui a subi une standardisation sous forme de race et qui n'est pas reconnu comme tel (en général non inscrit au livre des origines correspondant). On peut nommer ainsi « le chien de type Labernois » ou pour un Dogue Argentin non reconnu on utilisera l’appellation « chien de type Dogue Argentin ».
  • Croisé : se dit d'un chien issu de chiens standardisés (race ou type) et identifiables. Ce croisement peut être volontaire, il permet alors de combiner les caractéristiques spécifiques de deux races. Pour un croisement entre un berger allemand et un malinois on utilisera généralement l'appellation « Berger allemand croisé malinois » souvent écrit « Berger allemandmalinois ». Dans certains cas on utilise également la contraction des deux noms des races qui le composent. On peut citer par exemple le « Labraniche », croisement d'un labrador et d'un caniche, le Labernois, croisement du labrador et du bouvier bernois ou encore, le « Greyster », croisement entre un lévrier greyhound et un braque allemand. Il existe également des cas particuliers, ainsi pour les croisements entre des chiens de race Husky sibérien avec deslévriers ou autres chiens de chasse on utilisera l'appellation « Alaskan Husky » et pour les croisements entre molosses de type American Staffordshire Terrier et Mastiff on utilisera l'appellation « Pitbull ». Le croisement peut être un préalable à la définition d'une nouvelle race.
  • Bâtard : se dit d'un chien issu de multiples croisements, souvent involontaires, entre des chiens de plusieurs races ou types différents. Le bâtard diffère du croisé par le caractère inconnu et indéfinissable des races ou types de chiens qui le composent. Sa dénomination sous forme de standard ou combinaison de standards est alors impossible. Il sera simplement désigné comme un « bâtard ».
  • Corniaud : Le mot « corniaud » signifie « du coin ». Il s'utilise à l'origine pour un chien qui n'a jamais subi de standardisation sous forme de race mais qui subit des contraintes locales qui lui confèrent des caractéristiques particulières. Il s'agit généralement d'un type local de chien qui n'est pas encore reconnu et dont le standard n'est pas défini précisément. Parfois le corniaud vient à être standardisé. C'est le cas du Chien de Canaan ou encore du Basenjicorniauds à l'origine, ils sont désormais reconnus comme des races de chiens. À l'inverse, le Laobé et l'Africanis sont toujours des corniauds. Dans les pays occidentaux, le taux de standardisation des chiens locaux sous forme de races reconnues (Berger de BeauceBerger picardBerger des AbruzzesBouvier des Flandres, etc.) est très élevé, les véritables corniauds sont donc devenus très rares. Ainsi, dans le langage courant le motcorniaud est souvent pris abusivement pour synonyme de bâtard.

Ce mot « chien » est employé dans diverses expressions telles que : avoir du chien : avoir une certaine distinction et du charme ; entre chien et loup : au crépuscule ; garder un chien de sa chienne : expression familière signifiant se promettre une vengeance future ; les chiens écrasés : rubrique de faits divers insignifiants dans un journal ; malade comme un chien : être très malade et souffrant ; se donner un mal de chien : se donner beaucoup de mal à travailler sur quelque chose ; temps de chien : temps météorologiquedésagréable (la pluie, par exemple) ; vie de chien : vie difficile et compliquée ; chien de mer : petit requin8.

Ou encore, il sert dans des mots composés tels que : chasse-chien, chien-assis, chien-chien, chien-dauphin, chien-loup, dent-de-chien, langue-de-chien, maître-chien, poisson-chien, tue-chien8.

Plusieurs autres espèces de canidés des genres Atelocynus et Speothos, voire de rongeurs du genre Cynomys (chien de prairie), sont également appelées « chien ».

Caractéristiques physiques

Taille et masse sont très variables d'une race à l'autre : chihuahuas et dogues allemands.
Article détaillé : Anatomie du chien.

Le squelette du chien compte environ trois cents os (soit environ quatre-vingts de plus qu'un squelette humain adulte), le nombre étant variable d'une race à l'autre. Malgré sa domestication et la dépendance à l'homme qui en découle, le chien a gardé sa musculature athlétique qui en fait un animal sportif et actif. Il possède un thorax large et descendu, et des pattes qui ne reposent au sol que par leur troisième phalange. Le chien est donc undigitigrade. Les membres antérieurs comportent cinq doigts, dont l'un, le pouce, nomméergot, est atrophié et ne touche pas le sol. Les postérieurs en comptent généralement quatre, l'ergot n'existant que chez certaines races mais pouvant être double chez quelques bergers (beauceronbriard). Les cinq orteils se terminent par des griffes9 et sont soutenus par des coussinets plantaires.

La tête du chien comporte une mâchoire puissante. La morsure d'un rottweiler a été mesurée à 149 kg/cm2, celle d'un berger allemand a une pression de 108 kg/cm2, et celle d'un pitbull106 kg/cm210. La denture définitive, constituée de quarante-deux dents, est en place vers 6 mois. Chez le chien, la taille et la masse sont très variables d'une race à l'autre : dans les extrêmes, la masse du chihuahua peut être de 900 g et celui du mastiff peut atteindre140 kg[réf. nécessaire]. L'espérance de vie de cet animal est en moyenne de onze ans, mais peut aller de huit à vingt et un ans[réf. souhaitée]. Son sens de l'orientation est beaucoup plus précis que celui de l'homme. De même, son sens de l'équilibre serait légèrement plus aiguisé.

La température corporelle normale du chien va de 38,5 à 38,7 °C. Sa respiration normale va de seize à dix-huit mouvements à la minute (le jeune 18 à 20, le vieux 14 à 16). Sa fréquence cardiaque au repos est généralement comprise entre 70 et 130 battements par minute (les valeurs hautes s'observant plutôt chez les petites races, et inversement). Le pouls peut se prendre en palpant l'artère fémorale, sur la face interne de la cuisse11.

L'existence de huit groupes sanguins dans l'espèce canine a été mise en évidence à partir des années 1960, mais le chien ne possédant pas initialement d'anticorps anti-globules rouges, une première transfusion sanguine est possible sans détermination des groupes du donneur et du receveur. Cette détermination est fortement conseillée à partir de la seconde transfusion du fait que le receveur a pu s'immuniser contre les antigènes du donneur lors de la première transfusion12.

Sens

Chien regardant son reflet dans une glace.

Le cerveau du chien figure parmi les plus performants du règne animal, démontrant de très bonnes capacités cognitives avec des sens très développés.

  • Le sens de l'odorat est un sens extrêmement développé chez le chien. La taille de ses cavités nasales est environ trente fois plus grande que chez l'homme13 et la surface de la muqueuse olfactive, qui varie beaucoup en fonction de la race, est de huit à vingt fois supérieure à celle de l'homme14 (85 à 200 cm2 contre 10 cm2). Il possède dix fois plus de cellules olfactives15 et quarante fois plus de neurones consacrés à l'odorat que l'homme14. À noter que ce sens est discriminant (le chien est capable de déceler et de suivre une odeur précise parmi une multitude d'autres odeurs, même si celle-ci est en proportion infime), capacité largement utilisée par l'homme pour les recherches de drogues, explosifs, personnes disparues, chasse, etc.
  • L'ouïe est aussi un sens très précis : le chien peut entendre des sons jusqu'à quatre fois plus loin que l'homme et capte également des sons inaudibles pour l'homme (ultrasons). En effet, la plage de fréquences que perçoivent les chiens s'étend de 40 Hz à 60 000 Hz (contre 20 Hz à 20 000 Hz pour l'homme). De plus, les oreilles du chien peuvent s'orienter vers une source sonore en pivotant grâce à de nombreux muscles, ce qui leur permet une grande précision dans la localisation sonore.
  • La vision du chien est plutôt modeste comparée à ses deux premiers sens. Toutefois, la gamme de couleurs qu'il perçoit, même si elle n'est pas aussi importante que chez l'homme, est tout de même assez ample. Le chien perçoit facilement les objets en mouvement mais il a du mal à faire le point sur des objets immobiles ainsi que sur les distances et sur les détails. Cependant le champ de vision du chien est plus vaste (environ 250 degrés) que chez l'homme (110 degrés maximum) avec une vision périphérique dix fois plus sensible. Le chien a également une vision optimisée dans le noir, possédant une surface réfléchissante derrière la rétine (le tapetum lucidum), qui renvoie la lumière et donne un effet d'yeux brillants dans l'obscurité.
  • Le toucher est particulier chez le chien car les organes sensibles au toucher sont des poils, plus particulièrement les sourcils, lesvibrisses et les poils situés sous la mâchoire avec plus ou moins le même niveau de développement que le toucher de la peau chez l'homme. Hormis ces organes sensoriels, le toucher reste assez peu développé sur la peau, mais le chien est capable de faire aisément la différence entre une caresse et une correction ou bien la chaleur et le froid.
  • Le goût. Bien que le chien perçoive des différences de saveurs, ce sens est assez peu développé car contrairement à l'homme, c'est d'abord l'odeur d'une nourriture qui entre en premier en ligne de compte.

Races et morphologies

Articles détaillés : Liste des races de chiens et Cynologie.

L'étude des chiens et des races de chiens est appelée cynologie. Elle regroupe les approches, les techniques, les philosophies et les divers outils utilisés pour l’éducation canine et le bon comportement des chiens ainsi que leur sélection biologique.

On distingue quatre grandes catégories de chiens définies par Jean Pierre Mégnin, selon leur morphologie :

  • Les molossoïdes (chiens de « type molosse ») sont des chiens au museau plus ou moins court et à la tête plutôt ronde. Ce type morphologique inclut les dogues tel leDogue argentin, le chiens de type montagne tel le Saint-Bernard dévolus à la garde mais également des chien exclusivement utilisés comme animal de compagnie tels le carlinou le bouledogue français
  • Les braccoïdes (chiens de « type braque ») possèdent un museau long carré et des oreilles tombantes. Ce type morphologique inclut principalement les chiens de chasse autre que les lévriers. Il s'agit essentiellement de chien courants ou de recherche au sang tel le Chien de Saint-Hubert, de chiens d'arrêts tel l'Épagneul breton ou encore les chiens de rapporteur de gibier tel le Labrador.
  • Les graïoïdes (chiens de « type lévrier ») ont une longue tête dolichocéphale, un corps fin et une poitrine descendue et un volume très faible de tissu adipeux. Son corps a des proportions similaire à celui du guépard. Cette morphologie est particulièrement adaptée à la course à vitesse importante et à la chasse de proies rapides. Ce type morphologique inclut lévriers classique comme leGreyhound, le Whippet ou le Saluki et les lévriers primitifs tels le chien du Pharaon.
  • Les lupoïdes (chiens « ressemblant morphologiquement au loup ») ont une tête « pyramidale » et des oreilles généralement droites à l'image de leur ancêtre sauvage duquel les proportions se sont moins différenciées que pour les trois catégories précédentes. Ce type morphologique inclut les chiens de berger, les chiens de type spitz et nordiques mais aussi certains terriers. Les exemples types de chien lupoïde sont le MalinoisBerger allemandborder collie ou le Husky sibérien.

La Fédération cynologique internationale est la principale association chargée de la standardisation canine. Elle reconnaît 335 races regroupées en dix groupes, dont la classification est en partie basée sur les quatre morphologies décrites précédemment, et en partie sur la spécialisation fonctionnelle de chaque race.

Différentes robes

Article détaillé : Robe (chien).

Selon les races et les variations génétiques d'un individu à l'autre, les chiens peuvent avoir un pelage très varié.

Soins

Alimentation

Vidéo au ralenti d'un berger blanc suisselapant.

Comme pour tout animal domestique, il faut veiller à mettre de l'eau à disposition, jour et nuit, et en quantité suffisante. Dans la nature, le chien sauvage est avant tout un charognard16. Le chien domestique est un carnivore à tendance omnivore17 ; cependant il est parfois considéré comme étant réellement omnivore, du fait de son comportement opportuniste. La moitié de son alimentation devrait être constituée de viandes18. Les aliments du commerce font l'objet de contrôles et sont adaptés aux différents stades de vie de l'animal (chiot, adulte, senior). Toutefois, il est possible de composer soi-même un repas équilibré et adapté aux besoins d'un animal. Pour cela, il est nécessaire de demander conseil à un vétérinaire19.

Certaines céréales et légumes sont pratiques car ils contiennent des fibres qui permettent, en quantité appropriée, une bonne digestion. Le tube digestif du chien est par contre mal adapté aux légumes fermentescibles comme les haricots blancs, les haricots rouges, les lentilles et les oignons. Même si le chien peut se permettre de manger plusieurs catégories d'aliments (viandes, poissons, légumes…), certains se révèlent être de véritables dangers pour lui.

Les propriétaires sont souvent tentés de donner des os à leur chien, mais il faut savoir qu'il y a un risque (faible) qu'ils se fractionnent en petits morceaux pointus et causent des lésions lors de l'ingestion (ex : perforation ou lacération de l'œsophage, de l'estomac ou de l'intestin). Mais le plus souvent, les os forment une espèce de sable aggloméré dans la lumière de l'intestin provoquant une constipation sévère accompagnée de douleurs abdominales intenses (coliques). Certains chiens, habitués à en manger, gèrent très bien leur consommation d'os, d'autres non. Certains os (poulet, lapin, côtelette) sont plus dangereux que d'autre. Les os mal nettoyés (avec beaucoup de tendons et ligaments) provoquent des indigestions. Enfin, il faut reconnaître que les os occupent positivement un chien (il vaut mieux qu'il ronge un os que les pieds de table) et que le travail de mastication est positif pour l'hygiène buccale. Il en est de même pour les bouts de bois que le chien a tendance à ronger20.

Des friandises peuvent être offertes avec parcimonie en récompense à cet animal plutôt gourmand. Nous ne sommes plus ici à proprement parler dans le cadre strict de l'alimentation : une récompense devrait n'être réservée que dans un contexte d'apprentissage (Application d'un stimulus dans le cadre d'un apprentissage animal), dans le cas contraire cela peut être source de dérive comportementale (obésité, vol et troubles hiérarchiques).

Le chocolat contient de la théobromine, substance mal tolérée par les chiens : des doses faibles (deux grammes suffisent pour les plus petits), peuvent leur être mortelles21.

Pour un chiot, les repas devront être donnés quatre fois par jour, car comme pour un bébé, leur estomac est plus petit et la digestion se fait plus vite. À quatre mois, on pourra descendre les repas à trois, et à partir de 6 mois, deux repas seront suffisants.

Reproduction

Chienne avec ses chiots.

La chienne, qui n'accepte le mâle que pendant sa période d'ovulation, est en chaleur deux fois par an. Toutefois, ce rythme n'est qu'une moyenne, les chaleurs pouvant se produire, selon les races, avec cinq à neuf mois d'intervalle. Chez les races les plus primitives et chiens-loups, la femelle n'est en chaleurs qu'une fois par an, comme la louve. La gestation dure entre cinquante-neuf et soixante-trois jours. L'alimentation doit être modifiée le deuxième mois. Quelques jours avant la mise bas, qui dure en moyenne 10 heures, la femelle prépare un endroit et s'agite. Lors de la mise bas, la chienne s'occupe des chiots au fur et à mesure de leur arrivée, coupant le cordon ombilical et mangeant le placenta : ceci est nécessaire à la lactation.

Les portées peuvent être nombreuses (suivant la race), allant de 2 à 12 chiots. À travers le monde, y compris dans les pays dits industrialisés, beaucoup de chiots sont euthanasiés ou simplement tués s'il ne leur a pas été trouvé de raison d'être, de fonction à leur existence. Il est souvent difficile de placer chacun des nouveau-nés, c'est pourquoi certaines sociétés recommandent la stérilisation chirurgicale.

Pour ce qui concerne la descendance de l’étalon, le possesseur de l’étalon n’a pas le droit, vis-à-vis du propriétaire de la lice, à des dédommagements autres que ceux prévus pour la saillie. Il n’a aucun droit de se faire remettre un chiot sauf si le propriétaire de l’étalon désire en garder un pour son propre élevage, sous condition de ne pas le vendre.

Lorsque les parties se sont mises d’accord pour la remise d’un chiot en tant qu’indemnité pour la saillie, cet accord doit être formulé par écrit et avant la saillie. Dans un tel accord, les points suivants doivent être formulés et respectés :

  • Le moment du choix du chiot par le propriétaire de l’étalon (le premier choix lui appartenant).
  • Le moment de la remise du chiot au possesseur de l’étalon.
  • Le moment à partir duquel le droit au choix par le possesseur de l’étalon est irrévocablement passé.
  • Le règlement des frais de transport.
  • Les accords spéciaux pour le cas où la lice ne met bas que des chiots mort-nés ou qu’un seul chiot vivant ou pour le cas où le chiot choisi viendrait à décéder avant la remise.

Maladies et vaccinations

Chien avec une collerette l'empêchant de toucher ses plaies.
Dentiste pour chien (U.S.Navy).

Dans certains pays, les chiens de compagnie, de travail, de chasse sont référencés, afin d'assurer leur santé et leur protection. Vermifugations et vaccinations font partie du suivi médical de base des animaux, qui doivent posséder papiers et carnet de santé mis à jour lors des visites par le vétérinaire. Des vaccins sont exigibles à la frontière de certains pays, notamment la rage.

Le chien en France métropolitaine peut être contaminé par plusieurs types de vers : vers ronds et vers plats. Dans les vers ronds, on trouve 3 catégories principales : Ascaris, Ankylostomes, Trichures. La contamination se fait par le milieu extérieur.

Dans les vers plats : Taenias, Dipylidium, Echinocoques. La contamination se fait par consommation d'un hôte intermédiaire : rongeurs, mammifères… pour les taenias, puces pour le dipylidium, viscères de mouton ou petits rongeurs pour les échinocoques. Toutes les variétés peuvent contaminer plus ou moins l'espèce humaine (sauf les trichures) : un traitement trimestriel avec un vermifuge polyvalent est actuellement conseillé par l' ESCAPP. Le traitement induit de choisir un vermifuge actif sur l'ensemble des ces vers : consulter un vétérinaire.

Les parasites internes sont peu spécifiques, comme les parasites intestinaux que ce soient les ténias ou ascaris, les coccidies, les trichuris, ou d’autres causes de maladies comme la gale auriculaire, la démodécie, la toxoplasmose, la dirofilariose, les ankylostomes, la douve du foie, lagiardiose. La giardose du chien est fréquente en France, touchant les animaux de tout âge, avec une prévalence plus élevée chez les jeunes qui sont plus sensibles à la contamination fécale et sont immatures au plan immunologique.

Un chien en bonne santé possède une truffe humide. La propreté corporelle (arrière-train, pattes, pelage, etc.), assurée par le chien, en est également le signe. L'haleine nauséabonde peut être signe de caries. La température normale du chien oscille entre 38 et 39 °C, en fonction de la race et de l'activité. Son rythme cardiaque est d'environ 90 à 120 pulsations par minute, pour environ 20 mouvements respiratoires dans ce temps. Si la température du chien s'élève à plus de 39 °C, le chien est certainement malade. Pour prendre sa température on peut utiliser un thermomètre légèrement lubrifié.

Les principales maladies infectieuses chez le chien sont la maladie de Carré, la maladie de Rubarth, la leptospirose, et la parvovirose. Ces maladies peuvent faire l'objet de vaccinations, et nécessitent une prise en charge par un vétérinaire. Le chien peut aussi souffrir d'affections telles que des problèmes digestifs, cardiaques ou urinaires.

Parasites

Le brossage, en particulier pour les chiens à poil long, permet d'éliminer les poils morts. Il permet aussi de repérer la présence éventuelle de parasites externes, tels que les tiques ou les puces. La puce la plus fréquente chez le chien est en fait la puce du chatCtenocephalides felis. Ces parasites, responsables de démangeaisons intempestives, peuvent entraîner allergies, chutes de poils, et irritations de la peau du chien. Ils doivent donc être éliminés selon les conseils d'un vétérinaire ou de son expérience propre. Lorsque le chien a des puces il faut les détruire sur le chien mais aussi à l'endroit où il dort, car elles peuvent aussi aller se loger dans les fissures du sol près de son logement. Un nettoyage à fond sera donc nécessaire.

Les tiques sont plus faciles à éliminer. Elles peuvent être enlevées avec une pince à épiler mais il faut avoir un certain tour de main. Cependant, si une tique est mal retirée, sa « trompe » peut rester coincée dans la peau du chien et entraîner inflammation et infection. Il existe cependant de petits appareils spécialement conçus pour retirer les tiques en toute sécurité.

En cas de nécessité, un shampooing adapté peut être utilisé pour laver l'animal. En revanche il ne faut laver le chien que très rarement voir jamais car des bains fréquents peuvent irriter la peau de l'animal et lui provoquer de l'eczéma. Les yeux et les oreilles peuvent aussi être nettoyés mais avec grande précaution. Pour les pattes, vérifier régulièrement ou en cas de boiterie, afin d'éviter qu'un corps étranger (épine, clou…) ne cause des lésions entre les coussinets. Idéalement, vermifuger les chiens, car ceux-ci peuvent avoir des vers intestinaux. La prise de comprimés ou autres formes, permet d'éviter et de supprimer ces vers. Si le chien côtoie des populations de tiques, de puces et autres, on peut lui appliquer le traitement adéquat. Les traitements peuvent être prescrits par un vétérinaire.

Activités générales

Promeneur de chien à Paris.

Les chiens, en particulier les plus grands, les plus musclés (Terre-Neuve, Boxer, etc.) et les plus vifs (Berger des Pyrénées, terriers, etc.) ont besoin d'espace et d'activité musculaire: jeu, travail, etc. À défaut d'un jardin où l'animal pourrait rester autant de temps qu'il le souhaite, celui-ci a besoin de « sortir » au moins quatre fois par jour (une fois toutes les six heures environ) pendant une vingtaine de minutes environ, pour se « dépenser », mais aussi et surtout pour éviter les infections urinaires, dues généralement à une trop longue stagnation de l'urine dans la vessie. Si l'animal ne peut être détaché parce qu'il s'enfuit, une longue laisse est adaptée. Cette moyenne de quatre sorties par jour augmentera en cas de risque aggravé d'infection urinaire. C'est le cas notamment pour certaines races de chiens, comme les bergers allemands (susceptibles de nombreux problèmes rénaux) ou lorsque le chien a accès à des aliments non recommandés (voir alimentation).

Si l'animal a accès à un jardin ou tout autre espace, une sortie quotidienne d'une durée d'environ une heure (plus ou moins selon le chien, sa race, son âge, etc.) est idéale. Le meilleur compagnon du chien reste, à défaut de l'Homme, un autre chien. Cependant, les réactions des chiens entre eux sont imprévisibles et nécessitent un temps d'observation de la part des propriétaires en cas de rassemblement. Le chien est un animal social et de contact. La solitude est une souffrance pour lui. Il a aussi toujours besoin de rencontres avec ses congénères. Il est fréquemment en recherche de partenaires que ce soit pour le jeu, le toilettage mutuel, et la reproduction.

Le marquage du territoire est un acte d’une grande importance. Le chien a besoin de flairer ses propres traces, celles de ces congénères et d'en déposer de nouvelles. Le jeu ou le travail sont primordiaux pour l’équilibre psychologique même chez le chien adulte, car il permet d’évacuer des tensions accumulées.

Systématique

On a donné aux chiens le nom scientifique de Canis familiaris au xviiie siècle, avant le développement de la biologie évolutive, qui a permis de mettre en évidence l'étroite relation entre races domestiques et sauvages. À ce titre, le statut scientifique des « espèces » domestiques a été remis en cause, et beaucoup de biologistes ne les considèrent plus désormais que comme des formes domestiquées des espèces sauvages originelles. Une espèce est en effet constituée de « groupes de populations naturelles, effectivement ou potentiellement interfécondes, qui sont génétiquement isolées d’autres groupes similaires22 ». Or, les « espèces » domestiques se croisent avec leur espèce parente quand elles en ont l'occasion. « Vu que, du moins en ce qui concerne les races d'animaux domestiques primitives, celles-ci constitueraient, en règle générale, une entité de reproduction avec leur espèce ancestrale, si elles en avaient la possibilité, la classification d'animaux domestiques en tant qu'espèces propres n'est pas acceptable. C'est pourquoi on a essayé de les définir comme sous-espèces23 ». On donne alors à la nouvelle sous-espèce le nom de l'espèce d'origine, complété par le nom de sous-espèce qui reprend la seconde partie de l'ancien nom d'espèce.

Certains biologistes sont même réticents à utiliser la notion de sous-espèces pour un groupe domestiqué. D'un point de vue évolutif, l'idée d'espèce ou de sous-espèce est en effet liée à l'idée de sélection naturelle, et non de sélection artificielle. Du fait de cette réticence, et « depuis 1960 environ, on utilise de plus en plus la désignation « forma », abrégée « f. », qui exprime clairement qu'il s'agit d'une forme d'animal domestique qui peut éventuellement remonter jusqu'à diverses sous-espèces sauvages :

  • Chien domestique - Canis lupus f. familiaris
  • Bovin domestique - Bos primigenius f. taurus
  • Chèvre domestique - Capra aegagrus f. hircus23 »

Rôle et place dans la société humaine

Leur rôle le plus général semble bien d'être avec l'homme. L'homme aime bien avoir des chiens près de lui. Ceci est probablement dû à la fois à la psychologie humaine et à la psychologie canine. Également, le besoin des aptitudes naturelles des chiens dans des activités nourricière, de garde, de chasse, de recherche sont incontournables.

Histoire

Article détaillé : Domestication du chien.
Un chien au début duxvie siècle.

D'un point de vue génétique, selon une analyse comparative d'échantillons d'ADN mitochondrial, les lignées du chien et du loup se seraient séparées il y a environ 100 000 ans24. Toutefois, cette divergence pourrait correspondre à celle d'une population de loups d'où plus tard serait sorti la lignée des chiens. L'analyse d'ADN mitochondrial ne peut donc pas prouver que des chiens existaient déjà il y a 100 000 ans. Par ailleurs, les plus anciens restes fossiles connus de chien domestique ont été trouvés dans les grottes de Goyet en Belgique et datent de 31 700 ans3. L'origine de cette domestication est donc clairement préhistorique. Plus précisément, elle est l'œuvre de groupes de chasseurs du Paléolithique supérieur. En comparaison, le cheval sera domestiqué par des groupes nomades entre 4000 et 3000 avant J.-C.. Le chien aurait été simplement apprivoisé parmi d'autres animaux, tels les chacals ou les rongeurs. Mais c'est le seul maintenu en dépendance, car il aurait montré le plus d'aptitudes à une socialisation primitive. Des expériences, en cours depuis une cinquantaine d'années avec des croisements sélectifs de renards semblent donner des résultats similaires à ceux observés chez le chien (comportement particulièrement social, pédomorphisme, tempérament enfantin, etc.).

  • Dans l'Antiquité, les chiens servaient aux combats (par exemple Irish wolfhound), à la production de viande et étaient aussi supports de croyances et de rites de type religieux.
  • Plus tard, sous l'Empire romain, ils étaient des animaux de compagnie, des gardiens de troupeaux et utilisés pour la chasse.
  • Au Moyen Âgedans les campagnes et les milieux populaires, les chiens suscitaient des peurs collectives et faisaient l'objet d'exterminations quotidiennes[réf. nécessaire] . Pour la noblesse, en revanche, ce fut l'âge d'or de la vénerie.
  • À la Renaissance, la passion des hommes pour la chasse parvint à conserver une place aux chiens dans la société. La noblesse considérait le chien comme un signe de puissance et de grandeur. Ceci permit le développement de races de chiens de compagnie.
  • Au xixe siècle, la population de chiens connaît une expansion numérique. Il est devenu un animal commun.
  • Vers 1855, les anciennes races de chiens sont reconnues officiellement et leur type est homogénéisé (fixé) tandis que de nouvelles races créées par l'homme apparaissent. C'est l'apparition de la cynophilie.
  • À la Belle Époque, puis entre les deux guerres, les artistes, les écrivains, et les politiciens choisissent des animaux qui les différencient du commun tel que les teckels par leurs petites tailles ou encore les caniches pour leurs poils.
  • le 3 novembre 1957Laïka (du russe : Лайка, « petit aboyeur »)25, une chienne du programme spatial soviétique devient le premier être vivant mis en orbite autour de la Terre. Elle a été lancée par l'URSS à bord de l'engin spatial Spoutnik 2, un mois après le lancement du premier satellite artificiel Spoutnik 1.

Éducation

Dressage d'un Berger de Beauce.

L'apprentissage peut être très long et peut demander des années dans certains cas spécifiques : chien d'aveugle, d'assistance, policier, de troupeau etc. L'éducation fait aussi partie de la santé de l'animal domestique : l'autorité du propriétaire doit être établie dès que possible et la socialisation permet d'intégrer le chien au sein d'une famille avec enfants et/ou autres animaux domestiques. Comme pour tout apprentissage, il n'existe pas de méthode unique efficace dans toutes les situations, mais une large palette de moyens d'apprentissage : à chaque maître de trouver celle qui fera le mieux comprendre au chien ce qui est attendu de lui. De plus, bien que certaines races de chiens soient plus calmes que d'autres, le comportement d'un chien dépend toujours de l'éducation et de l'attention qu'il aura reçues. Cependant, un chien gardera sa part d'instinct et de prédateur.

Toutefois, malgré la large palette de méthodes et d’outils utilisables pour l’éducation d’un chien, son comportement et sa propension à proposer et à prendre des initiatives est directement liée à la façon de faire de l’éducateur. Ainsi, les méthodes douces, favorisant le fait de récompenser une bonne action ou un bon comportement (renforcement positif – R+ Voir conditionnement opérant), associées à une bonne compréhension de la communication canine (comme les signaux d’apaisement et les postures) permettent une meilleure relation entre le chien et le maître, un accroissement de la confiance dans le binôme ou dans la famille, et d’une manière plus générale une jovialité dans le caractère de l’animal qu’on ne retrouvera que beaucoup plus difficilement avec certaines méthodes plus traditionnelles, basées sur la domination forcée de l’animal et la punition à la suite d'un mauvais comportement (punition positive – P+ Voir conditionnement opérant)

Dans certains pays, comme tout animal domestique, les chiens ont droit à la santé et à la protection ce qui implique que les propriétaires aient des devoirs et responsabilités envers eux et vis-à-vis de la sécurité d'autrui. En France, les mauvais traitements envers les animaux sont pénalisés, ainsi que leur trafic, par des peines d'amendes. Un décret26 impose depuis 2008 une évaluation comportementale des chiens. En Suisse, les propriétaires de chiens doivent suivre une formation.

Chiens d’utilité plus spécifique

Chiot de race Gos d'Atura, chiens de berger ou de garde.

En dehors du cadre familial, où il aime à se dépenser, partager les jeux et les joies tout en protégeant son foyer en montant la garde, on trouve le chien dans diverses activités aux côtés de l’homme.

Les chiens sont utilisés à de nombreuses tâches, qui font appel à différentes qualités, selon les besoins. Depuis longtemps, les chiens de bergers sont les auxiliaires des gardiens de troupeaux (bergers) là ou ils se trouvent. Au xixe siècle, des chiens, appelés chiens de charrette, étaient utilisés, notamment en France, en Belgique et aux Pays-Bas, pour tracter la petite charrette des livreurs de lait ; cette pratique est actuellement interdite[réf. souhaitée].

Les chiens de races reconnues pour leur résistance et leur endurance peuvent être utilisés comme chien d’attelage, de sauvetage et d’assistance. Ceux dont les capacités, d’attention, d’obéissance et de flair sont appréciées, aident les chasseurs (chien de chasse), les chiens chercheurs de truffes auxiliaires des caveurs (chien truffier), ou encore les forces de police dans la lutte anti-drogue (chien de détection) et la recherche de personnes (chiens pisteurs, comme les bergers allemands).

Le chien de garde doit être à la fois agressif et obéissant. Certains chiens sont dressés afin d’aider les personnes handicapées, et notamment les personnes non voyantes (chien guide d’aveugle, comme les labradors). Ceux enfin suffisamment curieux, joueurs, complices avec leur maître, peuvent être chien de cirque, chien acteur de cinéma, chien de sport ou de loisirs.

Les chiens sont utilisés en temps de guerre, l'exemple le plus connu étant celui des chiens anti-char. Actuellement, l'armée française emploie un certain nombre de chiens militaires. Ils sont des aides très efficaces pour la recherche d'explosifs (des opérations ont été menées pour la recherche de mines anti-personnelles, de stupéfiants, pour la détection d'intrus dans les locaux de la défense). Du personnel hautement qualifié forme chaque année des équipes cynégétiques. Le maître-chien militaire doit instaurer avec son partenaire canin une complicité résistant à toute épreuve dans les pires situations. Il doit maîtriser l'ensemble des techniques permettant de transporter le chien en montagne, comme sur mer (faire du rappel avec son chien, mais également faire des sauts en parachute avec son chien, etc.). Le Berger Belge Malinois est un chien très apprécié pour son tempérament rusé, sa vivacité et sa perspicacité.

Les chiens, principalement des beagles, sont également utilisés pour la recherche scientifique. En France, cet usage est réglementé par le décret de 198727 : la fourniture de chiens pour les laboratoires est légale, comme l'expérimentation animale, pourtant de nombreuses associations s'insurgent contre ces pratiques. Au Canada, les conditions d'expérimentation sont notamment définies par le Conseil canadien de protection des animaux28. La zoothérapie fait parfois appel à des chiens pour aider à résoudre des problèmes comportementaux chez l'enfant29.

Alimentation humaine

Article détaillé : Cynophagie.

Dans certaines civilisations, on mange de la viande de chien. Le chow-chow et les chiens nus américains (chien nu mexicain et chien nu du Pérou), en particulier, sont des races sélectionnées spécifiquement comme source de viande. Aussi, certains pays comme laChine sont le théâtre d'un trafic de chiens, détenus et utilisés dans des circonstances qualifiées d’inhumaines par les associations de défense des animaux, qui s’insurgent contre leurs pratiques.

Le chien est utilisé dans l'alimentation humaine, ou a été utilisé, sur pratiquement toute la planète. Il est cependant culturellement mal vu de consommer du chien en Europe et aux États-Unis ainsi qu'au Canada et à l'Île Maurice depuis quelques décennies. CertainsÉtats des États-Unis en interdisent explicitement la consommation. Les populations montagnardes des Monts Mandara consomment régulièrement de la viande canine disponible sur les marchés. La consommation de chiens domestiques est liée à certains rites importants30.

En Suisse, il est interdit de commercialiser de la viande de chien, en revanche, aucune loi n'interdit la consommation de viande de chien dans un cadre privé31.

Gestion des populations canines

Statistiques de population canine

Nombre de chiens par pays[réf. nécessaire].

Auxquels il faut ajouter les chiens errants ou chiens parias, redevenus plus ou moins sauvages par maronnage.

Services canins

La société s'adapte à la présence des chiens au sein des familles et de villes. Ainsi, de nombreuses structures spécialisées ont vu le jour afin de répondre aux besoins des compagnons et de leurs maîtres.

  • Dressage et éducation : Des centres d'éducation permettent aux propriétaires d'obtenir des conseils auprès de spécialistes. Ces centres proposent en général des « cours » dans lesquels les chiens apprennent les ordres de base.
  • Comportementalistes: Le comportementaliste est un spécialiste de la relation homme-chien dont le but est de résoudre les comportements gênants de l'animal par des modifications de son environnement ou de l'attitude de son entourage envers lui. Actuellement la profession est en voie de structuration afin de d'offrir une visibilité plus claire au public.
  • Soins : Les cabinets, cliniques ou hôpitaux (la différence est liée au niveau de l'équipement du plateau technique et de la qualification du personnel) et vétérinaires permettent un suivi médical des animaux. De plus, comme il existe des médecins de garde, il existe des vétérinaires de garde pour faire face aux urgences.
  • Toilettage : En plus des boutiques spécialisées dans le soin pour les « concours de beauté canins », certaines animaleries offrent un service de lavage et mise en beauté des animaux de compagnie.
  • Massage : adaptation des techniques bénéficiant aux humains.
  • Transport : Les réseaux ferroviaires et aériens proposent aussi des solutions pour que les animaux puissent suivre leurs maîtres lors de voyages ou déménagements.
  • Garderie : Outre les établissements spécialisés, le « dog-sitting », qui consiste en un placement en « famille d'accueil » pendant les déplacements des propriétaires, permet d'éviter de nombreux abandons à la veille des vacances.
  • Refuges : Trop souvent surchargés, ils sont les derniers refuges des animaux abandonnés, perdus, victimes de maltraitance, ou simplement dans l'attente d'un nouveau maître. (Voir chien des refuges)

Problèmes liés aux chiens

Déjections canines en ville

Les problèmes liés aux déjections canines peuvent être un défi pour les services de propreté urbaine. Par exemple, la population canine parisienne produit à elle seule 16 tonnes de déjections par jour34. Ce problème peut nécessiter des solutions adaptées en termes de propreté urbaine. Des moto-crottes ont été créées dans les années 1990 à Paris pour ramasser les déjections canines, en plus d'espaces dédiés. Des campagnes de communication tentent d'avertir les propriétaires des problèmes provoqués par les déjections canines. De nombreuses villes ont mis en place des systèmes de distribution de sacs en plastique pour permettre aux propriétaires de ramasser les déjections de leurs animaux.

Chiens errants

Chien errant.

Dans les pays développés la procédure consiste à placer les chiens errants en fourrière, à les identifier par tatouage ou puce RFID, à les vacciner puis à les mettre à l'adoption. Dans ces pays, il est courant d'avoir un chien comme animal de compagnie et le fait de chercher un chien dans un refuge est une pratique répandue. Les frais d'adoption payés par les adoptants sont une source de revenu pour les organismes chargés des fourrières animales.

De nombreux pays en développement ne disposent en revanche d'aucune infrastructure de régulation des populations canines. De manière générale les chiens y sont plus rarement vaccinés. Dans ces pays les chiens errants peuvent occasionner des morsures d'humains et contribuent à disséminer la rage ou d'autres infections. À Gurgaon, en Inde environ 50 morsures dues à des chiens errants sont enregistrées chaque jour35. Dans ces pays les chiens errants se regroupent dans les villes et aux abords des villages. Tant que leur nombre reste restreint, ils sont tolérés et même nourris car ils éloignent les prédateurs des habitations et des animaux d'élevages. Dans les zones plus reculées, les chiens parias, redevenus plus ou moins sauvages parmaronnage, sont localement sources de dégâts dans les troupeaux ovins.

Nuisances sonores

Certains chiens qui n'ont pas été éduqués à limiter leur aboiement génèrent du bruit qui peut engendrer un trouble anormal du voisinages'ils aboient de manière répétée. C'est le cas notamment des chiens de garde qui vivent en extérieur. Le fait de rentrer le chien le soir élimine le problème d'aboiements nocturnes. Les chiens qui n'ont pas été habitués à rester seuls peuvent pleurer voir hurler durant l'absence de leur maître. Le volume sonore étant plus faible qu'un aboiement cette nuisance, essentiellement diurne, est plus fréquente lorsque le chien vit en appartement. Les nuisances sonores occasionnées par un chien font encourir à son maître une contravention de3e classe pouvant aller jusqu’à 450 €[Où ?].

Articles détaillés : Bruit et Tapage (bruit).

Normalisation des noms de chiens de race

Il existe un système de normalisation dans les différents pays du Monde. Il s’agit d’une formalité universelle qui doit être respectée pour le chien de race, pour peu que son maître ait l’intention de l’inscrire à des concours canins officiels.

France

En France, une règle[Laquelle ?] impose que tous les chiens descendant de deux parents inscrits au LOF et de ce fait titulaires du « certificat de naissance et d'inscription provisoire au LOF au titre de la descendance » qui naissent une même année portent des noms commençant par la même lettre. Cette règle a été instaurée pour mettre de l'ordre dans le « Livre des origines français » ou LOF, registre d'état civil canin depuis 1885. Durant longtemps, les propriétaires n'étaient pas contraints de déclarer rapidement leur animal et certains le faisaient même plusieurs années après la naissance. De ce fait, le fichier national était vite devenu un véritable casse-tête lors des consultations puisque les chiens n'étaient pas inscrits dans l'ordre chronologique de la date de leur naissance.

En 1926, la Société centrale canine, chargée de tenir à jour le registre « LOF », met en place un premier système de lettrage pour simplifier la consultation. Tous les chiens nés une même année doivent porter dorénavant un nom dont la première lettre est celle choisie pour l'année en cours : « A » en 1926, « B » en 1927, etc. (le « Z » fut exclu). Cependant de 1948 à 1952, de nombreux propriétaires se sont insurgés contre ce système qui leur imposait les lettres « W », « X » ou « Y », car elles offraient trop peu de possibilités de noms, ce qui eut pour conséquence qu'en 1952 un chien sur quatre portait le nom de « Zorro ». Finalement, en 1973, laSociété centrale canine supprima définitivement les lettres jugées difficiles « K », « Q », « W », « X » ou « Y », réduisant à vingt l'alphabet des noms canins. Cette année-là, on choisit la lettre « J »36.

En 2013, la France en est actuellement à la lettre I[réf. nécessaire].

Autres pays francophones

Dans les principaux pays francophones, les chiens nés en 2008 doivent posséder un nom commençant respectivement par les lettres suivantes37 : la lettre H en Belgique38 et la lettre U au Québec (Canada)6. En Suisse, le nom ne tient pas compte de l’année, mais de la portée dans un élevage donné. Les chiens de la première portée se voient attribuer la lettre A, ceux de la seconde portée la lettre B et ainsi de suite.

Législation

Contexte règlementaire en France

Tout récemment[Quand ?], l’État a profondément modifié l’organisation sous sa tutelle de la tenue des livres généalogiques ou registre zootechniques des races des espèces canines et félines. Les dispositions de l’article L. 653-3 du Code Rural organisant sous la tutelle de l’État la tenue des livres généalogiques ou registre zootechniques des races des espèces équine, asine, bovine, ovine, caprine et porcine ne concernent plus les espèces canines et félines. La LOI no 2011-525 du 17 mai 2011 de « simplification et d'amélioration de la qualité du droit », par son article 33 a exclu de ces dispositions ces deux espèces, privant ainsi de fondement les décrets et arrêtés précisant les conditions d'octroi et de retrait d’agrément des organismes de sélection, ainsi que leurs missions.

La situation créée par cette réorganisation peut se résumer par deux conséquences :

  • La tenue de livres généalogiques dans les espèces canines et félines ne s’exerce plus dans la situation de monopole régalien justifiée jusque là par les prérogatives que se réservait la puissance publique.
  • Les activités relatives à la tenue de livres généalogiques dans les espèces canines et félines ont désormais un caractère privé et ne constituent plus une délégation de service public à caractère administratif.

Identification et vaccination

En Europe, l'identification des carnivores domestiques par puce sous-cutanée électronique ainsi que la vaccination contre la rage sont obligatoires pour passer les frontières39.

En France l'identification et la vaccination contre la rage sont obligatoires pour aller sur certaines îles (dont la Corse) (abrogé arrêté du 14 janvier 2008 abrogeant l’arrêté du 29 novembre 1991 relatif aux conditions et modalités d’introduction des carnivores domestiques en Corse et dans les départements d’outre-mer) ou pour les importations40. L'identification sur le territoire français est obligatoire pour tous les chiens de plus de 4 mois et pour tous les chats de plus de 7 mois et nés après le 01/01/12 ainsi que pour toute cession à titre onéreux ou gratuit (Code Rural art.L212.10)41. En résumé, la vaccination Rage n'est pas obligatoire sauf lors des sorties du territoire et pour les races dites dangereuses Loi du 06 janvier 1999.

Vaccinations les plus courantes (désignées souvent par la première lettre) : CHLPPi
Autres vaccinations (en fonction des zones géographiques et/ou des risques particuliers)
  • Piro : Piroplasmose (maladie transmise par une espèce de tique : Dermacentor reticulatus) Nord-Ouest-Sud ouest de la France (absent dans le Sud-Est)
  • Lyme : Maladie de Lyme (maladie transmise par une espèce de tique : Ixodes ricinés) : Approximativement les mêmes zones que la piroplasmose
  • Coqueluche (anciennement dénommée toux de chenil) : Vaccination locale (voie nasale) plus rapide et plus efficace que la valence Pi citée ci-dessus
  • Leishmaniose : nouveau vaccin disponible depuis 2011 - Maladie transmise par un moustique (en fait espèce apparentée) - Zone géographique pourtour méditerranéen (triangle approximatif Nice-Valence- Perpignan) la zone s'étend vers l'intérieur des terres depuis quelques années

Chiens dangereux et divagation

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources. Pour l'améliorer, ajouter en note des références vérifiables ou les modèles{{Référence nécessaire}} ou {{Référence souhaitée}} sur les passages nécessitant une source.
Québec

Au Québec, en matière de morsures et d’agression chez le chien la tendance est la discrimination42 de certaines races dites puissantes, féroces ou dangereuses (pitbull, berger allemand, husky) parce que leur morsure va causer des dommages physiques et psychologiques chez l’humain. La gueule est plus puissante, le chien plus gros et plus fort, le dommage sera visible. Il est important de préciser que les petites races nerveuses mordent beaucoup plus souvent l’humain et comme ils sont plus petits le dommage est moins grand ou imperceptible donc ne génère pas de plainte43 ou ne laisse pas de cicatrice. La sociabilisation et l’éducation en bas âge est un facteur majeur qui influence le comportement du chien qu’importe sa race44 . Le chien pourrait représenter un danger pour l’humain s’il a subi un traumatisme (accident d’automobile), s’il est dans une phase post-épileptique (ne reconnait pas encore son maître), s’il est vieux (sénilité)45, souffrant (maladies) ou errant.

France

En France, la loi distingue les races ou types de chiens considérés comme susceptibles d'être dangereux et les autres races de chiens qui doivent respecter des règles moins strictes. Les chiens susceptibles d'être dangereux sont classés par catégorie.

Les chiens susceptibles d'être dangereux de première catégorie (chiens d'attaque) sont les chiens de type « pitbull », « boerbull » ou « assimilable Tosa », soit :

  • Type pitbull : chiens assimilables par leurs caractéristiques morphologiques aux chiens de la race Staffordshire Terrier ou American Staffordshire Terrier sans être inscrits au LOF
  • Type boerbull : chiens assimilables par leurs caractéristiques morphologiques aux chiens de race Mastiff, sans être inscrits au LOF
  • Assimilable Tosa : les chiens assimilables par leurs caractéristiques morphologiques aux chiens de race Tosa, sans être inscrits au LOF

Les chiens susceptibles d'être dangereux de deuxième catégorie (chiens de garde et de défense) sont :

Depuis le 1er janvier 2010, tout propriétaires d'un chien de première ou deuxième catégorie, d'un chien ayant mordu ou bien qui pourrait représenter une menace, doit posséder un permis chien. Il est pour cela impératif de suivre une formation pour être déclaré apte à détenir un chien dit « dangereux ». De plus, le maître soumet son chien à une évaluation comportementale exercée par un vétérinaire agréé. L'examen permet d'évaluer le risque et la dangerosité du chien et les mesures à prendre. Ce contrôle permettra de détecter tout trouble du comportement chez l'animal46.

La divagation est interdite et passible de mise en fourrière41. Cependant un chien en action de chasse, de garde ou de protection de troupeaux est exclu de la législation sur la divagation.

Hormis le cas d'une action de chasse, de la garde ou de la protection du troupeau, pour que le chien ne soit pas considéré comme en divagation, son propriétaire ou la personne qui en est responsable est tenu47:

  • soit de garder le chien sous sa surveillance effective,
  • soit de maintenir le chien à portée de voix ou de tout instrument sonore permettant son rappel,

 

18 février 2014

LE RENARD

LE RENARD

Renard
Nom commun ou
nom vernaculaire ambigu :
L'expression « renard » s'applique en français à plusieurs taxons distincts. Page d'aide sur l'homonymie
Un renard roux (Vulpes vulpes) au British Wildlife Centre, en Angleterre. Il s'agit de l'espèce la plus connue et la plus répandue.
Un renard roux (Vulpes vulpes)
au British Wildlife Centre, en Angleterre. Il s'agit de l'espèce la plus connue et la plus répandue.
Taxons concernés

Dans la familles des canidés :
Les genres :

  • Le renard est un « canidé ».
  • Le petit du renard est le « renardeau ».
  • La femelle du renard est la « renarde ».
  • Le renard « glapit » (cri bref, peu sonore) et « jappe », aboiement aigu (jappement) en période de rut, qui s'entend très loin.
  • Le renard pratique le « mulotage » pour chasser.
  • Les excréments du renard sont des « laissées ».

Noms en français et noms scientifiques correspondants[modifier | modifier le code]

Le renard des sables (Vulpes zerda) oufennec est la plus petite espèce de renards et de canidés au monde. Il est présent surtout dans le désert du Sahara.
Un renard roux, l'espèce la plus commune.
Un renard polaire dans la neige. Il fréquente les régions arctiques.

Liste alphabétique de noms vernaculaires attestés7 en français.
Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, l'espèce la plus connue des francophones.

Physiologie, comportement et écologie[modifier | modifier le code]

Les caractéristiques générales des renards sont celles des Canidés, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur comportement ou leur physiologie respective.

Caractéristiques communes[modifier | modifier le code]

Les points communs des différents genres de canidés usuellement rassemblés sous le nom renard sont :

  • un museau allongé,
  • des oreilles dressées,
  • une petite taille (60 à 75 cm pour le corps, et 35 à 50 cm pour la queue),
  • un poids d'environ 6 kg.

Le pelage du renard est généralement brun-roux, mais cela peut varier du beige au brun et au roux vif. Ses oreilles dressées sont noires en arrière et sont plus grandes que celles du renard polaire. La queue est longue et touffue et généralement blanche au bout. Le tour de la gueule et la gorge sont souvent blancs mais la gorge peut varier au gris. Au début du printemps, il perd ses poils d'hiver. Ils apparaissent d'abord en bas des pattes puis apparaissent sur le corps, sur les flancs en juillet et sur la queue et le corps en fin août. Au début de l'hiver, le pelage s'épaissit.

Les renards vivent généralement entre 2 et 3 ans, mais leur espérance de vie peut aller jusqu'à 10 ans et même plus, lorsqu'ils sont en captivité.

Les renards sont des vecteurs de la rage, de la trichinose ou de l'échinococcose alvéolaire, maladie qui peut se révéler mortelle chez l'homme. Il faut souligner que cette pathologie se découvre plusieurs années après l'avoir contractée : certaines personnes sont mortes car on croyait à un cancer du foie. Ces maladies sont transmises par la salive ou les excréments des carnivores porteurs ou par ingestion d'aliments souillés par eux.

Quand ils chassent, les renards approchent doucement de leur proie, puis bondissent pour la plaquer au sol. Cette pratique s'appelle le « mulotage ».

En revanche l'habitat ou les données biologiques et comportementales peuvent varier selon les espèces voire la sous-espèce. Pour plus de détails, il convient de se renseigner sur chaque espèce de renard en particulier.

Prédateurs[modifier | modifier le code]

En raison de l'élimination récente et généralisée par l'Homme des grands canidés et des grands félins, les prédateurs du haut de la pyramide alimentaire dans de nombreux écosystèmes terrestres sont maintenant des carnivores de taille moyenne (tels que les lynx ou coyotes13 en Amérique du Nord). Or, bien qu'étant un prédateur relativement généraliste, le coyote élimine volontiers ses concurrents prédateurs, et notamment le renard13.
Il est démontré que l'activité prédatrice du coyote favorise l'abondance des oiseaux chanteurs et même l'abondance de certains rongeurs ainsi que la diversité biologique. Ceci s'explique par le fait qu'ils réduisent les populations de chiens et de chat domestiques ainsi que de renards13 (ce qui montre au passage l'importance du renard en matière de lutte contre les rongeurs).
La réintroduction ou le confortement de populations de loup gris dans de nombreuses régions d'Amérique du Nord va à nouveau modifier la chaîne d'interactions prédateurs-proies13 ; Une étude basée sur une série chronologique de 30 ans de suivi du loup, du coyote, du renard et de leur abondance relative dans l'état du Minnesota (États-Unis) montre en effet que le retour des loups réduit également (ou supprime parfois) à son tour des populations de coyotes14, ce qui redonne au renard sa position de mésoprédateur, et qui pourrait lui permettre d'à nouveau et mieux réduire les pullulations de petits rongeurs13.
Ainsi, une prédation plus marquée par les petits prédateurs (renards et mustélidés), et moins marquée par les coyotes (prédateurs de moyenne envergure) grâce à leur contrôle par quelques « grands » prédateurs (loup, cougar, lynx) pourrait être plus semblable au potentiel écologique et à l'écosystème historique qui était en place avant la disparition ou régression du loup du "sommet de la pyramide"13 (cette situation n'est néanmoins pas comparable à la situation pré-historique où les grands prédateurs étaient non seulement plus nombreux mais aussi beaucoup plus grands et plus puissants que le loup (Lion d'AmériqueTigre à dents de sabre,Ours à face courte…), même après 3 ères glaciaires et au début de l'actuel inter-glaciaire,
La « déstructuration » ou la « restructuration » des communautés de prédateurs en raison de la perte ou de la restauration des populations de moyens et/ou grands prédateurs est susceptible de modifier le spectre de taille des proies consommées massivement, avec des implications importantes, directes et indirectes, pour la biodiversité15 et la santé humaine13,16.

Les renards dans la culture[modifier | modifier le code]

Le renard est un terme recouvrant de nombreuses espèces mais, dans l'imaginaire populaire, il évoque surtout le renard commun ou renard roux. C'est une figure culturelle ancestrale, présente dans tous les domaines, tant symboliques ou folkloriques qu'artistiques.

Il est également associé à la ruse dans de nombreux ouvrages littéraires, notamment le Roman de Renart et les Fables de La Fontaine.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  Collectif, La Trésor de la langue française informatisée, art. « renard », sur Internet, accédé le 27 avril 2013 : [1] [archive].
  2.  Lorsque le renard était un goupil, la lapin était un conil
  3.  Louis Guinet, Les Emprunts gallo-romans au germanique, Paris, Klincksieck, 1982.
  4.  Albert Dauzat, Henri Mitterand, Jean Dubois, Nouveau dictionnaire étymologique Larousse, éditions Larousse 1980, p. 349a.
  5. ↑ a et b site du CNRTL : étymologie de "goupil" [archive]
  6.  (en) Michiel Vaan, Etymological dictionary of Latin and the other Italic languages, Leiden Boston, Brill,‎ 2008 (ISBN 9789004167971)« volpēs »p. 688.
  7.  Attention aux appellations et traductions fantaisistes circulant sur l'Internet
  8. ↑ abcdefghijklmnopqrstuvwx et y Meyer C., ed. sc., 2009, Dictionnaire des Sciences Animalesconsulter en ligne [archive]. Montpellier, France, Cirad.
  9. ↑ abcdefghijklmnopq et r (en) Murray Wrobel, 2007. Elsevier's dictionary of mammals: in Latin, English, German, French and Italian. Elsevier, 2007. ISBN 0-444-51877-0, 9780444518774. 857 pages. Rechercher dans le document numérisé [archive]
  10. ↑ abcdef et g Nom vernaculaire français d'après Dictionary of Common (Vernacular) Names sur Nomen.at [archive]
  11. ↑ abcd et e Annexes au Journal officiel des Communautés européennes du 18 décembre 2000. Lire en ligne [archive].
  12. ↑ abc et d (en) Derwent, Thesaurus of agricultural organisms: pests, weeds and diseases, Volume 1. Derwent Publications, Ltd. Éditions CRC Press, 1990. 1529 pages. ISBN 0-412-37290-8, 9780412372902. Rechercher dans le document numérisé [archive]
  13. ↑ abcdef et g Levi T, Wilmers CC, Wolves-coyotes-foxes : a cascade among carnivores; Ecology. 2012 Apr;93(4):921-9 (Résumé [archive])
  14.  Berger KM, Gese EM., Does interference competition with wolves limit the distribution and abundance of coyotes? ; J Anim Ecol. 2007 Nov; 76(6):1075-85.
  15.  Berger KM, Gese EM, Berger , Indirect effects and traditional trophic cascades: a test involving wolves, coyotes, and pronghorn. J. Ecology. 2008 Mar; 89(3):818-28.
  16.  Berger KM, Conner MM., Recolonizing wolves and mesopredator suppression of coyotes: impacts on pronghorn population dynamics. Ecol Appl. 2008 Apr; 18(3):599-612.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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